Crédits photo : ABACA
On imagine la consternation des associations féministes en découvrant la programmation de La Mécanique Ondulatoire, un bar du 11ème arrondissement de la capitale. Le 27 mars, les formations Casio Judiciaire, Asphalt et Viol devaient jouer dans la soirée. Mais face à une mobilisation aussi rapide qu'intense, les trois shows sont annulés. La raison ? Le message subversif proclamé par le groupe de rock Viol, dont le titre phare est une incitation... au viol.
Une chanson qui incite au viol
Hier matin, de nombreux internautes ont fait part de leur surprise et de leur mécontentement en découvrant l'affiche de vendredi, avant que l'association féministe
Les efFRONTé-e-s ne demande l'annulation du concert. «
Sous couvert d'un style trash et prétendument anticonformiste », Viol lance «
un appel sans ambiguïté à ce crime sexiste » estime-t-elle. D'autres communautés ont suivi, comme le blog des Martiennes note le site
ELLE, qui a appelé à manifester devant le bar «
contre l'apologie du viol ».
«
Comme c'est bon de te violer / Toi qui ne m'étais pas destinée », «
Tu pensais te faire sauter par ton mec / Mais dans une poubelle je vais te prendre à sec ! »... Voici des extraits de la chanson incriminée qui ont également interpellé la classe politique. Face à la mobilisation des associations de féministes et devant l'ampleur que la nouvelle prenait sur les réseaux sociaux, l'adjointe à la maire de Paris chargée de l'égalité femmes-hommes, Hélène Bidard, a annoncé dans la journée d'hier qu'elle sollicitait «
les services de la ville de Paris pour agir sur le sujet ».
"Ce sera à la justice de trancher"
Quelques heures plus tard, La Mécanique Ondulatoire a publié
un communiqué rappelant qu'il est un bar «
antiraciste », «
antifasciste », «
pro LGBT », «
pro libertaire » et «
pro féministe », et que la représentation du groupe Viol allait être purement et simplement annulée. «
Nous regrettons que la programmation du vendredi 27 mars ait heurté certaines personnes et nous vous demandons d'accepter nos excuses. C'est pourquoi, les organisateurs et nous-mêmes avons décidé d'annuler les concerts » a-t-il fait savoir.
Mais le mal est fait. Les efFRONTé-e-s envisagent de porter plainte d'après
Métro. De son côté, la secrétaire d'État au droit des femmes souhaite faire interdire le groupe. «
La liberté des artistes s'arrête là où commence celle des autres personnes, et notamment le droit d'être protégé. Pour moi le texte est sans équivoque, c'est une incitation au viol. Mais ce sera à la justice de trancher » a-t-elle affirmé à nos confrères.