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Il fallait s'y attendre. Après l'annonce, la semaine dernière, de l'organisation d'un comité d'entreprise exceptionnel afin de placer le groupe
Virgin Store en cessation de paiement, ce qui menaçait l'avenir des 27 magasins de l'enseigne en France, les syndicats ont indiqué ce matin que la direction de Virgin Megastore allait tout simplement déposer le bilan demain, mercredi 9 janvier, devant le tribunal de commerce de Paris. Les salariés de la boutique située sur les Champs-Elysées vont manifester aujourd'hui devant leur lieu de travail.
Après avoir rencontré les syndicats hier, Aurélie Filippetti, l'actuelle ministre de la Culture, s'est entretenue avec la direction du groupe ce matin, et un porte-parole de l'enseigne avait même qualifié ce rendez-vous de «
très positif » à sa sortie. Pourtant «
très attachée au maintien de commerces culturels », la ministre a estimé que ce redressement judiciaire était «
la meilleure solution vu le contexte ». La veille, Aurélie Filippetti avait qualifié la situation de Virgin d'«
extrêmement difficile ».
En ce début de semaine, les élus du CE étaient officiellement consultés sur «
le projet de déclaration de cessation de paiement » du groupe Virgin, qui accumulerait 22 millions d'euros de dettes selon France Inter, victime de la crise du disque et du DVD au profit des téléchargements illégaux sur Internet. Les élus ont indiqué à la presse avoir refusé de rendre un avis, mais la direction a considéré cette décision comme «
un avis négatif » afin de pouvoir ne pas en tenir compte.
Un administrateur va être nommé afin d'étudier la situation pour le Tribunal de commerce, qui décidera du sort des 1.000 employés de Virgin Megastore. «
Tout va dépendre de lui » a indiqué Jean-Luc Breyne, élu CGT, puisque l'actionnaire majoritaire Butler Capital Partners «
refuse de prendre ses responsabilités pour financer le volet social de tout ce qui va malheureusement suivre » a souligné ensuite Guy Olharan (CGT). L'avenir de Virgin Stores peut désormais prendre deux directions : le redressement judiciaire, qui permettrait une éventuelle cession de l'entreprise, ou la liquidation de Virgin Stores qui serait suivie de l'arrêt de la marque et du licenciement de tous ses salariés.