Lorie en interview

Charts in France (Thierry Cadet, rédacteur) : Bonjour Lorie, ton nouveau single « Parti pour zouker » est encore différent au niveau du style musical que les précédents... que réponds-tu à tes détracteurs qui disent que tu n'as pas d'identité musicale ?
Lorie : Je suis comme ça, je suis caméléon. Je ne vais pas jouer un genre et toujours m'y tenir afin d'avoir toujours la même couleur quand même ! (rires) Je veux rester honnête et moi même, et c'est comme ça que j'y parviens. Je suis la seule artiste en France a avoir autant de facettes et c'est ce qu'aiment mes fans aussi : en une heure ils retrouvent différents styles sur mon album. Tu sais, dans mes goûts musicaux je suis très éclectique aussi, j'écoute de la pop, du rock, de la salsa, du R'n'B... Alors je te l'accorde, ça peut être un avantage comme un inconvénient... j'essaie d'en faire une force.

CIF : On peut écouter Eminem et ne pas pouvoir défendre du rap artistiquement... toi, tu touches à tout !
L : C'est comme ça et je resterai comme ça, très éclectique.

CIF : Ne peut-on pas y voir de l'opportunisme aussi...
L : Non, c'est la première fois que je fais du zouk !

CIF : Oui, mais « Parti pour zouker » sort sur la même période estivale que « Sur un air latino » qui avait été un gros succès (ndlr : N°1 du Top Singles en 2004), on sent le coup calculé quand même...
L : Je ne me voyais pas sortir « Parti pour zouker » en plein hiver !

CIF : Que penses-tu de l'accueil de ce single, alors que les deux précédents « Rester la même » et « SOS » n'avaient pas atteint le Top 10 ? On est loin des tubes d'antan avec « Près de moi » ou « Je serai (ta meilleure amie) »...
L : C'est vrai, mais peu m'importe. J'ai connu les hauteurs du Top et aujourd'hui mon but est d'avoir un public et qu'il me suive, ce qui est le cas. J'ai de nombreux fans qui avaient une dizaine d'années à mes débuts et qui maintenant en ont une vingtaine et sont toujours là ! C'est ça qui me plait. Et pour en revenir à « Parti pour zouker », c'est vrai que c'est le premier de mes singles a atteindre le Top 10 depuis longtemps (ndlr : N°5 en mai dernier) ; cela dit c'est difficile quand on n'a pas de radios !

CIF : Comment te rends-tu compte que ton public, très enfantin à tes débuts, a évolué ? Sur scène ?
L : Oui bien sûr ! Je vois les gens dans la salle quand je suis sur scène, il est très familial maintenant. J'ai des papys, des mamies, et puis aussi des grands-frères et des grandes-sœurs qui étaient mes premiers fans et qui aujourd'hui accompagnent leurs cadets ! Et puis je pense aussi à Cindy, Natacha, Léo, Miguel, qui sont des fans de la première heure et toujours là... ils se font même charrier au lycée parce qu'ils écoutent du Lorie ! (rires)

CIF : Comment ça ?
L : Je sais, c'est nul, mais c'est vrai que c'est mal vu dans les lycées d'écouter mes chansons... beaucoup le font mais ne le disent pas. C'est un peu la honte.

CIF : Comment l'expliques-tu ?
L : Je crois que c'est l'âge qui veut ça. A l'adolescence on est cruel, et puis on assume pas tout ce qu'on fait, ce qu'on dit etc. Par contre, après vingt ans, c'est plus facile. C'est la vie ! (sourire) Et puis aussi, je crois que mon image y est pour beaucoup. J'ai une image lisse de jeune fille sage, alors que je fais beaucoup de conneries ! (rires) Mais pour rien au monde je ne voudrais passer dans le trop sexy ou le trash comme Britney par exemple...

CIF : Ou comme Eve Angeli...
L : Oh la la ! Qu'est-ce qui lui arrive ? Quand je l'ai rencontrée il y a quelques années, c'était une jeune fille très sage, très simple, avec de longs cheveux bruns qui recouvraient son visage. Elle paraissait même assez mal dans sa peau. Et puis je l'ai vu dans « La ferme » et je n'ai pas compris ! (rires) Cela dit, sans avoir été copines, on avait de bon rapports. Je la croise moins aujourd'hui.

CIF : Pourrais-tu un jour poser nue pour un magazine ?
L : Tout dépend évidemment du contexte, mais nue je ne crois pas. Des photos sexy pourquoi pas, mais ça restera très correct. Un peu comme dans mon dernier clip où j'apparais en maillot de bain par exemple, mais pas plus.

CIF : Ton public est féminin et gay, comment le perçois-tu ?
L : Très bien ! J'ai beaucoup d'amis homos autour de moi et je les apprécie pour leur bon goût, leur humour ; ils sont aussi toujours en avance sur les modes, l'actualité etc. Et puis franchement, qui sont les icônes gay aujourd'hui ? Madonna, Kylie Minogue, Dalida, Mylème Farmer : que des artistes que j'admire.

CIF : Ce sont tes amis gay qui t'ont conseillé ta « coupe ananas » ?
L : (éclats de rires) Non ! Je voulais du nouveau et que ça fasse parler, on peut dire que j'ai réussi ! Tu sais, quand tu connais des hauteurs dans ta carrière, tu as toujours peur de redescendre, et tu dois tout devancer, tout contrôler, et tout assumer aussi, avant que la presse ne te tombe dessus. Cette coupe, qui n'était peut-être pas une si bonne idée que ça, je l'ai assumé pleinement.

CIF : Visiblement non puisque tu es revenue à la coupe de tes débuts...
L : C'est simplement parce qu'elle ne plaisait pas à mes fans.

CIF : Pour en revenir à la musique, pourquoi avoir enregistré une nouvelle version de « Parti pour zouker », différente de celle de l'album ?
L : Parce que je trouvais que le titre avait un fort potentiel mais qu'on n'était pas allé assez loin dans les arrangements. Je l'ai donc fait écouter à Jacob Devarieux (ndlr : « Laisse parler les gens » en 2003, et leader du groupe Kassav'), et il a tout de suite adoré en me disant que c'était une bombe ! Comme il a bon goût, il a remixé le morceau et nous l'avons choisi comme single pour cet été avec Dadoumike en featuring.

CIF : Quels sont tes projets ? J'ai entendu parler d'une maison que tu ferais construire pour ton amoureux et toi...
L : Oui c'est exact. En banlieue parisienne parce que je déteste Paris ! Ca pue, les gens sont stressés etc.

CIF : L'amour perdure donc avec ce garçon, un danseur que tu as rencontré à l'occasion de tes concerts; il paraît que Billy Crawford n'est pas très tendre avec toi dans le livre qu'il vient de sortir...
L : J'en ai entendu parler... si Billy n'a rien trouvé d'autre pour faire parler de lui, c'est déplorable. Personnellement je ne règle pas mes comptes par médias interposés, je lui ai dit tout ce que je pensais de lui quand on s'est quitté...

CIF : Et les projets musicaux (tournée, nouvel album etc.) ?
L : A la fin de l'année va paraître un DVD de ma dernière tournée, puis un prochain album fin 2007. Celui là je vais prendre le temps de le faire ; de plus je crois que le public a une overdose de Lorie. Je vais donc y aller à mon rythme, il ne faut pas que je me plante...

CIF : Cela voudrait-il dire que tu vas te diriger vers un univers plus « adulte », déjà amorcé avec le titre que t'as signé Jean-Jacques Goldman (ndlr : « C'est plus fort que moi » en 2004 ) ? Une autre collaboration avec lui, ou avec d'autres, notamment ceux que tu croises chaque année sur les concerts des Enfoirés ?
L : Je n'en sais rien encore, je dois me poser et y réfléchir. Je n'ai aucun scoop à te dévoiler pour le moment, désolé ! (rires)

CIF : Merci Lorie !
L: Merci à toi et à Charts in France.