Charts in France (Thierry Cadet, rédacteur) : Salut Michal, remis de tes émotions d'hier soir ?
Michal : Pas encore tout à fait, tu sais ça fait seulement deux jours que j'ai commencé mes concerts au Sentier et j'avoue que je suis très touché de l'accueil du public et étonné aussi de le découvrir pour la première fois. Les gens ne se déplacent pas pour la « Star Academy », mais pour moi, alors c'est bien différent (sourire).
CIF : En revenant les saluer après plusieurs rappels ou en te prêtant au jeu des autographes après ton concert, tu sembles très proche de ton public, non ?
M : Bien sûr ! C'est la moindre des choses car sans eux je n'en serai certainement pas là aujourd'hui. Certains se sont même déplacés jusqu'en Pologne pour me voir en concert ! Et ce que j'aime, c'est que ce ne sont pas des fans hystériques, ils savent restés très simples et respectueux, je les aime beaucoup... (très ému) il y a Annie et Thierry qui font un travail formidable sur le site Michalstar (
NDLR : www.michalstar.net), un site sur lequel j'adore surfer parce qu'il y a tout ! Si je veux revoir une ancienne télé, et me marrer un peu, je peux grâce à leur site ; mais il y a aussi Jacques, Halszka, Lucie, Jessica, Josy, Naëlle... J'essaie de les remercier un par un, même avec un petit regard. Tu sais, il m'a fallu tout reprendre à zéro après la tournée de la « Star Academy », sans compter les difficultés que j'ai connu à la fin de la promotion de mon premier album. J'essaie donc d'être le plus disponible possible, ce qui n'est pas simple au Sentier des Halles car la salle joue deux concerts chaque soir : il y a le mien à 20h, et puis un second à 22h, alors je dois vite céder la place ! (rires)
CIF : Quelles difficultés as-tu rencontrées ?
M : Le deuxième extrait de l'album : « Deauville », n'est pas sorti dans le commerce car nous n'avions pas le soutien des radios... Ma maison de disques a donc fini par me poser la question : « Bon alors maintenant on fait quoi ? ». J'étais un peu face à un mur. Ils voulaient que je commence à travailler sur le deuxième album, mais c'était difficile pour moi d'accepter que la promo du premier soit avortée... pourtant nous en avons vendu plus de 70 000 exemplaires ! Ce qui peu paraître peu pour un ex-candidat de « Star Academy » mais qui est finalement beaucoup pour un premier disque. J'ai longuement discuté avec des artistes en développement et beaucoup aimeraient en vendre autant que moi. C'est ça finalement, je suis devenu pour mon label un artiste en développement comme un autre, et c'est bien.
CIF : Ne penses-tu pas que le premier album avait un côté un peu trop classieux, figé, qui a dérouté ton public de l'époque ?
M : Je suis d'accord avec toi, mais j'assume parfaitement parce que le côté photos avec les bougies, ambiance tamisée, c'est un choix de ma part. Et puis finalement au contraire, je crois que les gens qui viennent me voir aujourd'hui sont ceux qui ont aimé « De l'or et des poussières ». Tu as vu, il n'y a pas d'enfants dans la salle... (sourire) le public de « Star Academy » reste le public de l'émission, celui qui passe d'une saison à une autre sans état d'âme. Alors bien sûr, certains fidèles sont encore là, mais je crois que je réussi petit à petit à avoir un public qui adhère à ma démarche au fur et à mesure.
CIF : Une démarche plus pop d'ailleurs qu'au début de ta carrière : « Mon tout » (NDLR : son dernier titre, classé au Top 50 Singles cet automne) est plus radiophonique que les précédents...
M : Oui, c'est moi aussi. Je voulais une chanson qui bouge afin de communiquer dans l'énergie avec le public.
CIF : Comment t'es-tu remis aussi vite au travail après que la promo de ton premier album ait cessée ?
M : Tout ça c'est grâce à ma rencontre avec Valérie Zipper, ma manager. C'est le manager d'Elodie qui me l'a présenté à l'occasion d'un plateau radio sur lequel elle était avec Ludovic Delamoga, qui viendra d'ailleurs chanter en duo avec moi sur scène le 12 janvier. Nous avons fait connaissance et je dois dire que nous sommes vraiment fait l'un pour l'autre ! (rires) On est sur la même longueur d'ondes humainement et c'est pourquoi on a décidé de travailler ensemble. Elle a fait un travail extraordinaire sur le développement de ma carrière depuis le début de l'année... elle est très courageuse et en même temps tellement gentille. Y'en a marre des manager méchants qui ne pensent qu'au profit ! (sourire) Valérie est exactement ce qu'il faut à un artiste. Je n'ai donc jamais cessé de travailler, contrairement à ce qu'affirmaient certains journalistes me concernant...
CIF : Qu'est-ce qu'ils ont écrit ?
M : Que j'étais reparti vivre en Pologne etc. C'est n'importe quoi ! Je me demande comment ils peuvent inventer des informations aussi fausses à ce point...
CIF : Les rapports avec la presse ou la télévision, concernant par exemple les parodies de ton accent sur « L'orange » ou sur ta vie privée étalée dans les journaux, te blessent-ils ?
M : Au début oui, c'était très blessant. Tu sais, je suis arrivé en France quelques mois seulement avant de participer à « Star Academy » et c'était bizarre de constater que le pays qui t'a adopté pouvait te faire autant de mal que de bien... (silence) mais c'est le métier qui est comme ça, et mon rapport avec le public a toujours été sain et honnête. Et puis tu sais, mon public s'en fout bien de savoir avec qui je vis, avec qui je couche... Il est très respectueux. Mais pour en revenir à ta question, au début ça me faisait peur c'est vrai, je trouvais que le phénomène prenait de trop grosses proportions, mais aujourd'hui ça va beaucoup mieux.
CIF : Regardes-tu « Star Academy 5 » ?
M : Oui bien sûr !
CIF : Que penses-tu du système ? Que penses-tu du fait que par exemple, la séquence avec Santana avait été enregistré d'une semaine pour la suivante, ce qui sous-entendait qu'Emilie et Pascal ne seraient donc pas nommés à l'exclusion du château puisqu'ils chantaient avec lui ?
M : Je sais... mais tu sais, chaque année la prod fait la même chose et le public est toujours au rendez-vous et de plus en plus nombreux alors ils ne s'en privent pas.
CIF : Et selon toi : Magalie, lauréate de la saison 5 ?
M : Je n'en sais rien. Une chose est sûre, c'est que si Magalie en est là aujourd'hui, c'est déjà parce qu'elle chante bien, mais aussi parce qu'elle a su restée vraie et ne pas tricher. Le public n'est pas dupe.
CIF : Sur scène, tu commences à avoir pas mal de succès dans ton répertoire...
M : Il y a « Mon tout » bien sûr, mais aussi mon duo avec Elodie Frégé « Viens jusqu'à moi » (NDLR : Top 10 en 2004), et puis « Tu mets de l'or » qui avait pas mal tourné à l'époque. Sans compter la reprise de Farmer : « Ainsi soit-je » que le public connaît également.
CIF : Concernant les invités que tu fais monter avec toi sur scène chaque soir, il y a beaucoup d'ex-pensionnaires du château de Dammarie-les-Lys, pour quelles raisons ?
M : Déjà parce que ce sont mes amis, et que je ne fonctionne qu'à l'affectif. Mais il y a Sophie Forte aussi, ou
Maurane qui m'avait invité sur un de ses concerts et à qui je renvoie la balle. C'est vrai que beaucoup de journalistes m'ont posé cette question, mais je m'en fous.
CIF : Je crois que si on devait te définir, on pourrait véritablement parler de sincérité...
M : C'est vrai que si je demande à Hoda, Nolwenn, Elodie ou Grégory de monter sur scène avec moi, c'est par pure amitié.
CIF : Et Emilie ?
M : Avec Emilie j'ai vécu un moment très fort en duo sur la dernière saison, et spontanément je lui ai proposé à la fin de la chanson. Ce sont des moments magiques.
CIF : Y chantes-tu en exclusivité les titres de ton deuxième album ?
M : Mon prochain album paraîtra en 2006, alors je n'en ai pas encore la totalité du contenu. Je travaille actuellement avec des gens formidables pour ce disque, comme Nicolas Dunoyer (ndlr : parolier de « Mon tout ») ou Francis Basset (ndlr : qui a travaillé avec Vanessa Paradis), j'écris, je co-écris et j'ai envie que cet album soit beaucoup plus moderne que le précédent. Mais par exemple, la chanson « Pologne » que je fais en rappel, sera dans mon prochain disque. C'est mon bijou du moment. Elle parle de mon pays, c'est une espèce d'hommage que je voulais lui rendre.
CIF : Retournes-tu régulièrement rendre visite à ta famille là-bas ?
M : Je préfère quand ce sont eux qui viennent parce qu'aller en Pologne me donne beaucoup de stress... je dois absolument passer voir tout le monde en très peu de temps et c'est très fatiguant, ce ne sont pas des vacances ! (rires) Sans compter les tantes que je ne peux pas voir à chaque séjour par exemple, et qui du coup se vexent. Alors que si ma famille et mes amis polonais viennent à Paris et y passent plusieurs jours, chez moi, j'ai plus de temps pour approfondir nos retrouvailles et on en profite plus.
CIF : Je crois que tes disques sortent en Pologne, comment es-tu perçu dans ton pays ?
M : Quand je leur dis que j'ai vendu 70 000 exemplaires de mon album, ils hallucinent ! (rires) Parce que le marché est très petit là-bas, et surtout il souffre du piratage qui est très présent. Mais « Tu mets de l'or » par exemple est passé énormément à la radio dans mon pays, et « Mon tout » est carrément devenu un gros tube là-bas, c'est génial ! Mais ce qui est très étrange de constater, c'est que si en France les gens connaissent plus mon visage que ma musique, là-bas c'est l'inverse. Mes titres passent beaucoup en radio, mais on ne me reconnaît pas dans la rue. Finalement en mélangeant les deux marchés, j'ai tous les éléments ! (rires)
CIF : Comment se présente le marché du disque polonais ? Y-a-t-il de grosses stars nationales ?
M : Bien sûr ! Il y a une chanteuse qui s'appelle Kayah qui est magnifique ou le groupe Maanam, un peu New-Have style années 80 complètement barré, un peu comme Rita Mitsouko en France... Quant au marché, il est très différent. Pour être disque d'or, il faut vendre 50 000 exemplaires de ton disque, donc la moitié de ce que tu dois vendre ici. Et puis les artistes tournent beaucoup là-bas, c'est leur seul moyen de promotion. Ils sont constamment sur scène et enchaînent les tournées d'une année sur l'autre.
CIF : Ces artistes t'influencent-ils ?
M : Est-ce qu'ils m'influencent je ne sais pas... mais je les aime beaucoup et je les écoute.
CIF : Quelles ont été tes impressions après avoir récemment reçu sur la scène du Casino de Paris, l'« Etoile Chérie FM » de la « Révélation de l'année » ?
M : J'étais le premier étonné ! (rires) Tu sais, il y avait quand même face à moi
Grégory Lemarchal qui a connu un grand succès cet été,
Amel Bent aussi... alors je ne m'y attendais absolument pas. Ce qui m'a le plus touché, c'est qu'il s'agissait du vote du public. Mais après, c'est vrai que professionnellement ça ne m'a pas apporté grand-chose... si ce n'est quand même que Chérie FM est partenaire de mes concerts et diffuse une publicité pour le Sentier des Halles, et ça c'est génial. Mais par contre, il n'y a pas eu de suivi dans la programmation de la radio : « Mon tout » ne passe pas sur Chérie, c'est un peu bizarre c'est vrai...
CIF : Où te vois-tu dans dix ans ?
M : Dans la musique ! Je ne m'imagine pas faire autre chose alors je reste confiant ! (sourire) Tu sais je n'ai que 22 ans alors j'ai encore beaucoup de choses à apprendre et à vivre. Mais si un jour les contrats avec les maisons de disques se faisaient plus rares, je continuerai quand même de chanter, comme je l'ai toujours fait, dans les pianos-bars etc.
CIF : En tous les cas bravo, parce que c'est très courageux de ta part de revenir par de petites salles après avoir connu les grosses tournées de « Star Academy »...
M : Je reviens en arrière, simplement pour rattraper tous les stades que je n'ai pas pu faire... j'ai commencé par les Zéniths et je reviens à des choses plus intimes, comme un chanteur qui débute en fait. Tout a été fait à l'envers ! (sourire)
CIF : Pour finir, Michal est-il amoureux actuellement ?
M : Oui !
CIF : Merci Michal et à très bientôt !
M : Merci à toi.