Crédits photo : Cover
Le jour tant attendu est enfin arrivé pour Zola et Koba LaD. Les deux rappeurs ont longtemps été rivaux. Et pour cause, ils partagent de nombreux points communs : ils sont tous les deux originaires de la ville d'Évry dans le département de l'Essonne - véritable vivier de talents historique du rap français (Disiz, Niska, Alkpote, Bolémvn, Ol Kainry...), ont explosé à la fin de la dernière décennie et proposent chacun une musique principalement axée autour d'une trap tout droit venue d'outre-Atlantique avec de nombreux gimmicks. De quoi initier une compétition pas toujours très saine entre les deux artistes ces dernières années, aujourd'hui âgés respectivement de 23 et 24 ans. D'autant plus qu'ils présentent des chiffres relativement similaires depuis leurs débuts : Zola compte plus de 400.000 disques vendus en trois albums solo et 26 titres certifiés, quand Koba LaD affiche plus d'un demi-millions d'exemplaires écoulés en quatre projets avec 28 morceaux certifiés.
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"On espère que ça va marquer le rap français"
Seulement, la vie est bien trop courte pour s'encombrer de challenges parfois inutiles. Ainsi, lorsque le premier
a perdu sa mère lors d'un accident de la route en juin dernier, l'obligeant à
annuler plusieurs dates de sa tournée, le second lui a fait part de ses condoléances par le biais d'un message sur les réseaux sociaux. De là va naître une réconciliation encore inimaginable il y a quelques mois, au point d'accoucher d'une sincère amitié. «
C'est un bon message passé à la jeunesse. On espère que ça va marquer le rap français » résume Zola à propos de cette démarche dans les pages du
Parisien. «
Ce qu'on fait, c'est juste pour la culture et pour faire plaisir aux gens, ça s'arrête là » explique quant à lui Koba LaD, qui affirme qu'à «
un moment donné, il faut mettre son ego de côté ».
Une complicité qui se prolonge aujourd'hui avec une collaboration artistique sur le très symbolique album commun
"Frères Ennemis", paru ce vendredi 26 janvier 2024 après
une annonce fracassante en novembre dernier. «
Ce qui m'a d'abord donné envie, c'est le concept de frère ennemi. On a décidé de partir en séminaire à Barcelone, on a passé deux semaines en studio à bosser les morceaux avec mon producteur, Kore, et plusieurs beatmakers. Dès la première séance, l'alchimie était là et on a enregistré "Un billet" (huitième piste du projet, ndlr). Il y avait une grande intensité créative. En partant, je ne pensais pas qu'on ferait autant de sons en si peu de temps, on est repartis avec une quinzaine » se souvient Zola. Koba LaD, lui, était «
sûr que ça marcherait » : «
On débordait dinspiration. Quand tu es sincère, il ny a pas besoin de forcer, cela se fait naturellement. Le séminaire, les tournages de clips, dont un au Mexique, ça a été une putain dexpérience. Jai découvert beaucoup de choses sur moi. Je ne pensais pas que lenvie de tout casser pouvait effacer des embrouilles ».
Un seul album commun mais une tournée à venir
En résulte ce fameux album commun - promu avec le banger introductif
"Aller sans retour" et le tube ensoleillé
"Temps en temps" - qui n'hésite pas à prendre à contre-pied les attentes en explorant de nombreuses sonorités et facettes musicales. Et ce même s'il ne devrait pas bénéficier de suite à en juger par les propos des deux rappeurs, bien qu'une tournée en duo soit d'ores et déjà dans les tuyaux. Ils ont également eu l'occasion d'interpréter en avant-première plusieurs de leurs titres lors du DVM Show du jeudi 25 janvier, une émission dédiée au rap français diffusée en direct sur la plateforme de streaming Twitch, avec une pointe à plus de 60.000 spectateurs simultanés. Reste maintenant à voir l'accueil que le public va réserver à ce projet qui, au-delà de la belle histoire qu'il met en scène, se révèle être un très bon concentré de rap français d'une demi-heure, réparti sur 11 pistes qui jonglent habilement entre les registres sans en faire trop. Les frères ennemis ne sont plus, et bien leur en a pris.