Global Citizen Live : Elton John, Ed Sheeran et Doja Cat redonnent le sourire à Paris

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Paris retrouve le goût aux grands événements musicaux. Samedi soir avait lieu le concert caritatif mondial Global Citizen Live. Depuis le Champ-de-Mars, Ed Sheeran, les Black Eyed Peas, Doja Cat ou Christine and the Queens ont enflammé les 20.000 heureux spectateurs présents. On y était, on vous raconte !
Crédits photo : Montage Pure Charts / Bestimage / Abaca
La joie pouvait se lire sur des milliers de visages. Et pour cause : ce samedi avait lieu le Global Citizen Live à Paris. L'événement caritatif organisé dans le monde entier (Londres, Los Angeles, Seoul...) a posé ses valises sur le Champ-de-Mars où, face à la Tour Eiffel, 20.000 spectateurs ont assisté au premier gros événement live organisé dans la capitale depuis le début de la pandémie il y a un an et demi. Un petit goût de retour à la vie normale pour les Parisiens, venus en masse acclamer les plus grosses stars internationales qui ont fait le déplacement. Durant cette soirée présentée par Priyanka Chopra Jonas et Denis Brogniart, acclamé comme une véritable rockstar, les chanteurs ont foulé la scène en alternance avec de nombreux intervenants. Peut-être trop au goût du public qui, au fil que la soirée, a quelque peu perdu patience face aux nombreux acteurs écologiques, comme Yann Arthus-Bertrand, et politiques montés sur scène, telle Anne Hidalgo copieusement huée à deux reprises. Impliquée certes mais surtout impatiente, la foule était venue écouter de la bonne musique et les artistes présents ce soir-là ont solidement rempli leur part du contrat.

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La classe Elton John, les tubes des Black Eyed Peas


Et à événement exceptionnel, star exceptionnelle puisque Sir Elton John a ouvert le bal. Souffrant d'une blessure à la hanche, ce qui l'a obligé à reporter ses prochains concerts au printemps 2023, le légendaire artiste anglais a eu du mal à parcourir les quelques mètres qui le séparaient de son piano. Mais dès qu'il s'est installé derrière son instrument, la magie a opéré. Comme toujours. En une vingtaine de minutes, le chanteur a revisité son répertoire en entonnant ses classiques "Tiny Dancer", "Your Song" et "Rocket Man", avant d'accueillir Charlie Puth pour leur nouveau single "After All". Avec seulement quatre chansons, alors qu'il en avait annoncé cinq, Elton John a charmé le public, nombreux sourires à l'appui, déclenchant plusieurs ovations lorsqu'il a interprété ses refrains cultes ou évoqué son engagement contre le Sida.



C'est ensuite Angélique Kidjo qui lui a succédé sur la scène du Global Citizen Live, ornée d'un gigantesque cercle rouge. Si quelques gouttes de pluie sont venues perturber son set, la chanteuse béninoise, souriante et optimiste, a fait danser le public mouillé avec son hymne "Mama Africa" aux côtés du trompettiste Ibrahim Maalouf. Après quelques interventions sur l'avenir de notre planète, les Black Eyed Peas ont fait grimper l'ambiance d'un cran avec tout ce qu'on attendait d'eux : un set rempli de tubes pour faire danser le public. De "Let's Get It Started" à l'inévitable "I Gotta Feeling" qui a déclenché une liesse comme on n'en n'avait pas vu depuis longtemps, aux plus récents "Ritmo", "Girl Like Me" ou "Hit It", le groupe américain a littéralement ambiancé la soirée avec ses hits festifs qui n'ont laissé personne indifférent. Tout en prônant un message d'unité et d'amour avec le fameux tube "Where Is The Love ?". Une dose de bonne humeur dont le public avait grandement besoin !



En comparaison, l'ambiance était religieuse pour l'ouverture du set de Christine and the Queens, seule artiste française programmée pour ce concert avec le DJ parisien Aazar. Les nouvelles "Queens" accompagnant Chris sur scène se composaient de 12 choristes, dont les tenues noires tranchaient avec le gant rouge sang duquel la chanteuse tenait fermement son micro, comme un geste de défiance envers les gouvernements aphones face aux enjeux climatiques. Danse, chant, théâtre : en véritable bête de scène, l'artiste a offert en l'espace de cinq morceaux toutes les palettes émotionnelles de son univers racé, se donnant corps et âme sur un plateau trop petit, malgré son envergure, pour contenir le feu de la passion qui brûlait en elle. Du minimaliste "Fais comme l'oiseau", décliné en une cascade d'harmonies, à sa reprise libératrice de "Freedom", son spectacle était aussi bouillonnant que maîtrisé. Chris frappe décidément toujours dans le mille.

Maneskin dynamite la scène et les règles de bienséance


Face à la Dame de Fer, lui ont succédé les derniers gagnants de l'Eurovision : le groupe de rock italien Maneskin, qui n'a pas vraiment fait dans la dentelle pour électriser l'assistance. Dès "I Wanna Be Your Slave", le chanteur Damiano, un maquillage pailleté au coin des yeux, a exhibé les tatouages de son torse nu avec un collier de cuir qui lui encerclait le cou, prêt pour une séance de masochisme passant par des gros riffs dans les oreilles. Le public ne s'est pas fait prier pour hurler et sautiller à tout rompre en se prenant des déflagrations de décibels face au tube "Beggin", un hommage ardent à Billie Eilish ou "Zitti e Buoni". Survoltée, la bassiste Victoria a même fini par montrer ses seins nus barrés de scotch noir. Les dignes héritiers du glam-rock étaient bel et bien de passage à Paris samedi soir.




Moins frontal mais tout aussi sensuel, le show de Doja Cat reposait essentiellement sur le charisme magnétique de la Nouvelle Star de la pop américaine. Entourée de quatre danseuses en tenues très Mad Max dans l'esprit, la rappeuse de 25 ans a indéniablement marqué les esprits par sa façon de se mouvoir sur scène. Chaque envolée vocale sur "Kiss Me More" et "Need To Know" était ponctuée par un mouvement de son corps athlétique, qu'elle a lascivement fait onduler sur le sol ou éclairé avec des lasers verts pour faire monter le mercure. Dommage qu'elle se soit montrée expéditive sur certains titres et que le tube "Say So" ait été noyé sous des orchestrations rock gâchant le plaisir de le fredonner à tue-tête.




Enfin, après avoir patiemment attendu en coulisses, Ed Sheeran s'est présenté à la nuit tombée avec sa guitare comme seule alliée. Aucun musicien nécessaire pour jouer les chaperons : avec sa pédale à loops, le chanteur anglais sait mener la danse et faire exulter ses (très) nombreux admirateurs avec les ballades romantiques "Perfect" et "Thinking Out Loud", moment parfait pour que chacun brandisse son smartphone et donne naissance à une marée d'étoiles scintillantes, ou ses nouveaux singles à succès "Shivers" et "Bad Habits", qui a ponctué cette grande messe collective sur une note festive. C'est donc la tête pleine d'images et les oreilles pleines de musique que l'on est reparti de ce Global Citizen Live. Pour le premier gros concert parisien depuis longtemps, l'événement caritatif a tenu sa promesse en accueillant les plus grands noms internationaux qui ont fait danser le public jusqu'au bout de la soirée. Un pari réussi pour un concert qui devrait relancer la venue des popstars dans les prochains mois en France.

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