Marc Lavoine

Crédits photo : Purecharts
Marc Lavoine célèbre 40 ans de succès sur son album "Revolver", sur lequel le crooner propose des versions électro-symphoniques de ses tubes connus de tous comme "Elle a les yeux revolver" ou "Le parking des anges". « J'ai traversé ces années-là mais je ne m'en suis pas rendu vraiment compte parce que le temps est longiligne. Je ne suis pas abîmé par le temps qui est passé, par les chansons, les films, les livres ou les pièces de théâtre que j'ai faits. Ça représente simplement un désir d'être artiste. (...) Ma vie a vraiment commencé quand j'ai essayé de la construire autour des mots » assure le chanteur à la voix de velours dans un format "En privé avec" pour Purecharts. Le secret de la longévité, selon lui ? « Il faut se poser des questions, il faut se mettre en difficulté. Il faut aller chercher des choses ailleurs. Je travaille tout le temps pour essayer, non pas de plaire aux gens mais de les rencontrer. C'est ce qui me permet de rester indifférent à mon image, aux photographies, aux disques d'or ou aux honneurs » analyse l'artiste de 62, qui place la dimension humaine au coeur de son métier... car comme il l'affirme, « on ne peut pas faire une carrière et être con ! ».

"J'ai l'esprit collectif"

Se sentant vibrer dans le regard des autres, Marc Lavoine a partagé de nombreux duos au cours de sa carrière avec des artistes comme Claire Keim ("Je ne veux qu'elle"), Véronique Sanson, Florent Pagny, Bambou, Cristina Marocco ou Françoise Hardy, et mis un point d'honneur à ne s'engager que sur des projets cinématographiques reflétant son besoin de fraternité, à l'instar du film culte "Le coeur des hommes". « Je n'ai pas l'esprit de compétition, j'ai l'esprit collectif. Je viens d'un milieu communiste très pauvre, je n'ai pas été élevé comme ça. Je suis passé du football au théâtre où on échange, où on s'aide. Il y a une sorte de travail commun qui est très important. C'est l'intelligence collective qui règle les problèmes » estime celui qui renoue avec sa chère amie Catherine Ringer sur une relecture de leur tube de 1987 "Qu'est-ce que t'es belle" : « On s'est jamais quittés avec Catherine, je ne lui ai jamais lâché la main. C'est bon de la retrouver parce qu'elle a une poésie incroyable. C'est une femme libre, une femme de goût. Le langage entre nous est devenu beaucoup plus simple et quand on chante la chanson aujourd'hui, c'est très émouvant ».

"On était tous émus au même moment"

L'enregistrement de l'album "Revolver" a d'ailleurs touché un point sensible chez Marc Lavoine, beaucoup plus qu'il ne l'aurait cru. Pour insuffler une dimension plus élégante et moins ancrée dans une époque à son tube "Elle a les yeux revolver", l'artiste s'est rendu à Sofia, en Bulgarie, afin de rencontrer l'Orchestre symphonique de la radio bulgare. « On était dans un building construit par les nazis à coté d'un building construit par les communistes. C'était quelque chose ! Il y avait 80 musiciens, je les regardais jouer depuis la mezzanine. Et quand les "Yeux revolver" sont arrivés, je vous avoue que j'ai eu une larme qui a coulé toute seule, sans que je le veuille » raconte-t-il à Purecharts. Le chanteur, qui n'était pas en cabine et n'entendait donc pas les arrangements électro prévus, compare cet instant « ni triste ni heureux » à « une source qui, d'un coup, décide de lâcher les eaux ».

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Et ce moment fort a changé la direction artistique du projet : « C'est la seule chanson qu'on a gardée en symphonique, sans électro ». Pour Marc Lavoine, la sagacité d'un artiste est de savoir se montrer à l'écoute de ses émotions : « On ne peut pas faire des chansons intellectuellement. Il faut que ça vienne toucher en vous quelque chose, il faut que vous soyez émus par ce que vous faites. Je regardais mon manager, mon réalisateur et on était tous émus par la même chose, au même moment ». Nul doute que le public qui viendra l'applaudir à la Seine Musicale le 17 mai 2025 saura frémir à son tour !