Crédits photo : Capture YouTube
La mort du professeur Samuel Paty est encore dans tous les esprits. Le 16 octobre dernier, cet enseignant d'histoire-géographie a été décapité à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, par un terroriste tchétchène âgé de 18 ans pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves lors d'un cours sur la laïcité. Un acte de barbarie qui a ému la France entière mais également le monde. Si
Gauvain Sers lui a dédié un texte poignant et que
Pierre Perret lui a rendu un bel hommage dans "Sept à Huit" sur TF1, un hommage national a été rendu à Samuel Paty le 21 octobre dernier à la Sorbonne, à Paris, avec notamment
la diffusion de la chanson "One" de U2, l'une de ses préférées. Mais aujourd'hui, alors que le débat sur la laïcité fait rage en France, un clip musical d'un jeune rappeur suscite la polémique.
"On découpe comme Samuel Paty, sans empathie"
En effet, la mise en ligne, le 11 novembre dernier sur YouTube, du clip de la chanson "Samuel Paty", interprétée par le rappeur Maka, âgé de 18 ans seulement, a provoqué un fort émoi. Entre consommation de drogue, une voiture qui brûle, des jeunes hommes masqués et armés de machettes, de scies et de couteaux, ce sont bien les paroles «
On découpe comme Samuel Paty, sans empathie » qui ont suscité une vague d'indignation. On pouvait également y entendre les paroles «
baiser la France » ou «
Fuck Macron ». Quelques jours plus tard, un jeune collégien de 14 ans, de La Grange du Bois, à Savigny-le-Temple, a d'ailleurs menacé sa professeure d'histoire-géographie de décapitation en citant les paroles de la chanson. Une enquête à été ouverte.
"On savait que ce ne serait pas compris"
Le clip "Samuel Paty" a rapidement été retiré de la plateforme YouTube, mais d'autres internautes ont depuis remis en ligne la vidéo. Le rappeur Maka, connu des services de police et qui sortait de prison il y a un an, a donc été interpellé à Lagny-sur-Marne, en Seine-et-Marne, et placé en garde à vue. Il sera jugé aujourd'hui en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Meaux pour «
apologie directe et publique du terrorisme et dégradation de bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes ». «
On vit ça comme une injustice, Maka ne s'attendait pas à être arrêté, c'est un jeune turbulent. Jeudi, lors du jugement, on attend que les juges soient compréhensifs. C'est de l'art, ce n'était pas pour porter préjudice à Samuel Paty ni provoquer. Mais on savait que ce ne serait pas compris » confie Thierry, un ami de Maka, au
Parisien. Au début du clip "Samuel Paty", il était indiqué : «
Ceci n'est pas un appel à la haine mais l'illustration de la nature humaine. Qu'à cela ne tienne, ne prenez pas pour argent comptant ce qui est dit. Rien ne nous oppose ».