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"Roméo et Juliette" nous l'a appris : «
De la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas » ! Invité du "Grand Oral" des Grandes Gueules sur
RMC et BFM TV il y a quelques jours, le réalisateur français Mathieu Kassovitz a livré ses impressions sur le débat autour des violences policières qui bouleversent les Etats-Unis et le reste du monde après le
meurtre de George Floyd et la mobilisation massive du mouvement Black Lives Matter. Alors que son film coup-de-poing sur les banlieues,
"La haine", devrait ressortir dans les salles au mois d'août pour célébrer son 25ème anniversaire, le cinéaste estime que le sujet traité dans son long-métrage culte est toujours brûlant. «
On a fait un film universel qui passe les générations et qui traite un sujet qui ne trouve pas de solution. Ce n'est d'ailleurs pas que la brutalité policière, cest le problème du respect de manière générale. Tout le monde peut s'y retrouver à toute époque, à toute génération » a confié le producteur et acteur, récemment à l'affiche de la cinquième saison du "Bureau des légendes".
"C'est un film interactif sur scène"
Mathieu Kassovitz prépare d'ailleurs de nombreuses surprises afin de commémorer l'héritage culturel de son oeuvre avec Vincent Cassel, Saïd Taghmaoui et Hubert Koundé. "La haine" va connaître une seconde jeunesse... sur les planches ! «
J'ai été contacté par une équipe qui a fait des grosses comédies musicales à Paris. Ils m'ont dit qu'ils avaient envie de faire des choses un peu différentes que les "Roméo et Juliette" qui sortent tous les ans. Ils m'ont dit que "La haine" est devenu un élément de la pop culture française et que ce serait intéressant de le faire évoluer » a révélé le réalisateur, plus qu'emballé par le projet et pour cause : «
J'ai toujours pensé à "La haine" comme une comédie musicale ». «
Le film est déjà écrit comme une comédie musicale hip-hop. Ce sont des petits morceaux de rap qui se suivent les uns les autres et qui ont un rythme spécifique, et qui en font un film » a-t-il renchéri.
Le rap, genre musical le plus populaire en France, sera donc au coeur de cette adaptation scénique sur lequel Mathieu Kassovitz travaille déjà. «
Je suis en train de le réécrire, de le développer différemment avec des musiques, du hip-hop, du chant, de la danse... C'est un film interactif sur scène » promet le réalisateur de 52 ans. Présenté au Festival de Cannes en 1995, "La haine" était reparti de la Croisette avec le Prix de la mise en scène avant de connaître un vif succès populaire au cinéma en salles avec plus de 2 millions d'entrées enregistrées. L'année suivante, Mathieu Kassovitz décrochait 11 nominations aux César et repartait de la cérémonie avec trois statuettes dans les bras dont celle, suprême, du Meilleur film.