Crédits photo : Architecte Valode and Pistre
Les Jeux Olympiques de 2024 ne seront pas seulement sportifs. Pour accueillir la compétition mondiale, qui se déroulera à Paris dans cinq ans, la SNCF a décidé de rénover entièrement la Gare du Nord, pour un budget total de 600 millions d'euros. Au programme, une multiplication des espaces verts, une modernisation des espaces, une surface doublée et surtout la création d'une salle de concert. C'est le géant américain Live Nation qui sera le locataire du lieu qui accueillera des concerts de «
musiques actuelles ». Avec une capacité maximale de 2.200 places, cette nouvelle salle au nom encore inconnu est déjà assurée d'être la quatrième plus grande salle parisienne derrière l'AccorHotels Arena (20.300 places), le Zénith (6.700 places) et le Grand Rex (2.650 places) mais devant... l'Olympia et ses 2.000 places disponibles.
Une concurrence face à l'Olympia ?
Mais pour Angelo Gopée, directeur général de Live Nation France, il n'y a aucune raison de voir là une concurrence directe face à la mythique salle du Boulevard des Capucines : «
Ce sera notre seule et unique salle en France. Nous en serons seulement l'opérateur. Et elle sera ouverte à tous les producteurs et pas seulement aux productions Live Nation. Elle est où, l'hégémonie dans ce business plan ? ». Selon lui, «
dans la gamme des salles de 2000 places, il n'y a guère que l'Olympia (dont Live Nation est d'ailleurs l'un des principaux locataires), mais la salle n'est pas conçue pour les concerts avec public debout. Et dans ce cas de figure, quand on fait moins de 2000 entrées, on y perd de l'argent. A la gare du Nord, nous souhaitons faire une salle à la configuration plus souple qui permettra d'accueillir facilement du rap, du pop, du rock
».
De quoi relancer le débat sur l'implantation de la firme américaine sur le territoire français. Le lancement de
la version parisienne du Lollapalooza en 2017 avait fait réagir Jack Lang, ancien ministre de la culture, dénonçant «
linvasion de multinationales américaines ». L'homme politique qui avait lancé la fête de la musique estimait que «
la prise de pouvoir par ces groupes risque de tuer la diversité, de mettre en péril les festivals indépendants, de favoriser une inflation destructrice des prix et dencourager la spéculation dans lart musical sous toutes ses formes » et s'étonnait «
de la passivité des pouvoirs publics face à ces phénomènes de concentration et de domination ». Cette nouvelle salle se situera très probablement au deuxième ou au troisième niveau du futur centre commercial de la gare.