Zebda

Crédits photo : ABACA
Il leur fallait un « break nécessaire » avant de se retrouver pour un nouveau projet. les sept membres du groupe Zebda avaient pourtant laissés croire en 2003 qu'ils se séparaient pour éventuellement construire une carrière en solo. Après huit ans d'absence, et des idées plein la tête, ils reviennent pour une tournée et un nouvel album programmé pour 2012. On sait d'ores et déjà que la tournée débutera le 14 octobre à Cahors. C'est un entretien accordé à "La Dépêche" qui confirmait un retour attendu par les fans qui n'ont pas été dupes suite aux propos tenus par Mouss Amokrane qui confirmait à l'automne dernier que le trio travaillait sur un nouveau projet, et qu'il était même « une étape importante pour reprendre l’aventure Zebda ».

Le groupe toulousain se produira ensuite à Brest, Vierzon, Bourgoin, Dijon, Nevers et en Ile de France. Les plus avisés y verront un come-back volontairement proche des élections présidentielles de 2012, ce qui pourrait se voir confirmer puisque Mouss ajoute lors de ce même entretien : « On préparait ça depuis quelque temps. Il se trouve que cela se passe non loin d’une élection. On a des choses à dire et à porter. Nous avons toujours considéré notre fonction d’artiste comme un rôle pour porter des choses. C’est indissociable ». C'est tout à leur honneur : leur engagement ne semble pas avoir perdu de sa vigueur, et c'est tant mieux. Les artistes à chanter tout fort ce que beaucoup pensent tout bas sont devenus bien trop peu nombreux. Mais s'il se reforme, le groupe affirme que « c’est d’abord un projet humain ».

Zebda : 25 ans de carrière mouvementés

L'aventure débute en 1985, lorsqu'une association toulousaine Vitécri, réalise le film "Salah, Malik : Beurs" qui raconte les déboires d'un groupe de musique, les Zebda Bird, pour trouver un local où jouer. Les artistes sont joués par les jeunes Magyd Cherfi, Pascal Cabero et Joël Saurin. Après le tournage du film, le groupe se crée réellement et adopte le nom Zebda, accueillant Mustapha et Hakim Amokrane, Vincent Sauvage et, plus tard, Rémi Sanchez.

Visionnez le clip de Zebda, "Tomber la chemise" (1999) :


Les membres de Zebda ont également participé au collectif toulousain Tactikollectif. Ils sont ainsi à l'origine du disque "Motivés", qui reprend des chansons de résistants (dont leurs versions du "Chant des partisans", "Bella ciao", "El paso del Ebro") et révolutionnaires, ainsi que l'Estaca chant catalan antifranquiste. On les retrouve aussi au sein du collectif 100% Collègues ou dans l'organisation du festival Ça bouge encore. « Pour retrouver la genèse de l'album "Origines contrôlées", il faut remonter loin dans notre parcours. À l’époque de 100 % Collègues, on avait commencé à aborder des chansons kabyles, sur la base de nos souvenirs. On se rappelait des mélodies et phonétiquement des paroles. Ensuite, on a fait l’album "Motivés" qui était une adaptation à notre sauce de chants de luttes. Ces textes évoquent, sur le mode de l’humour et de la poésie, une certaine souffrance dans le quotidien de ces populations. On découvre que nos parents étaient invisibles mais pas soumis. Ces chansons, c’était déjà une façon de prendre la parole. Elles leur permettaient même de rire de leurs patrons ou du racisme » précise Mouss.