Zaz

Crédits photo : ABACA
Hier soir, Zaz donnait la dernière des deux représentations prévues ce mois-ci au Casino de Paris. La chanteuse a assuré un peu moins de deux heures de show en revisitant sa discographie, à savoir deux albums à succès dont le second, "Recto verso", est disponible depuis le mois de mai et continue brillamment sa carrière dans les charts (240.000 exemplaires vendus). C'est d'ailleurs avec le lead de "Recto verso" que Zaz a donné le ton de son spectacle. En interprétant "On ira", la chanteuse a rendu hommage à son public et proposé de nous emmener aux confins de son univers.

Une belle énergie qui n'égale par les moments d'émotion

Construit en trois parties, le spectacle de Zaz fait la part belle à l'énergie. Le premier tableau met en avant la voix éraillée et la pêche de l'artiste, qui vadrouille sans cesse d'un bout à l'autre de la scène pour mettre le public en liesse. Sans aucun répit ou presque, la chanteuse enchaîne les titres de son nouvel opus : "Gamine" gagne en intensité avec son orchestration rock et "Laissez-moi" emporte l'assemblée. L'artiste n'en oublie pas pour autant les titres de son premier album, comme "Le long de la route", sur lequel le public sautille, alors qu'il se lève pour danser sur "Je veux". La deuxième partie du spectacle nécessite un (trop) long interlude musical pendant l'installation d'un décor et le changement de look de l'interprète, qui réapparaît les cheveux attachés, dans une robe de soirée. « Bienvenue au Zaz Club ! » clame alors un présentateur, avant que l'artiste reprenne avec une formation plus restreinte, dans une ambiance tamisée et jazzy, les titres "Oublie Loulou", "Comme ci, comme ça" et "Dans ma rue".

Quant à la troisième partie, elle mêle titres connus et d'autres moins populaires, dans un registre plus rock. "T'attends quoi" permet à Zaz de pousser sa voix dans ses derniers retranchements, laissant passer beaucoup d'émotion. "Déterre" est choisi sans surprise comme final, pour l'intensité de son pont instrumental qui prend beaucoup plus d'ampleur sur scène.

"Juste un sourire, c'est déjà beaucoup"

Mais c'est pendant les moments plus intimes, où l'éclairage diminue et l'orchestre se fait plus discret, que Zaz excelle. Notamment sur la ballade "Si", signée Jean-Jacques Goldman, seul titre pendant lequel le public reste muet. En revanche, sur "Éblouie par la nuit" et "La fée", les spectateurs deviennent de vrais choristes tant ils connaissent sur le bout des doigts chaque mot et chaque note.

Faisant pleinement participer le public, Zaz échange avec lui à de nombreuses reprises, racontant tantôt des histoires, comme celle de la légende amérindienne du colibri, tantôt son histoire. Spontanée, la chanteuse ne masque pas les sensations qui l'ont parcourue pendant son ascension du Mont Blanc avant d'interpréter "La lessive" en rappel, accompagnée simplement à la guitare par Volo. Sans jamais prétendre donner de leçons, l'artiste prend le soin d'évoquer des valeurs humaines qui lui tiennent à coeur avant d'interpréter chacun de ses titres, répétant à plusieurs reprises qu'il faut savoir « déconnecter son cerveau » par moment et garder le sourire en toute circonstance, car « c'est peu mais c'est déjà bien. »