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Robbie Williams : drogue, Take That... 5 moments forts de son documentaire sur Netflix

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Robbie Williams se confie à coeur ouvert dans un documentaire consacré à sa carrière, disponible sur Netflix. Purecharts a vu les quatre épisodes et vous résume cinq moments forts du doc, de sa relation aux drogues au tube qu'il déteste le plus en passant par ses problèmes de santé mentale.
Crédits photo : Netflix

1 - L'enfer Take That


« C'était trop tôt, trop vite ». Cette phrase pourrait être la maitre-mot d'un des documentaires les plus honnêtes qu'on ait pu voir. En débardeur et en slip dans son lit, Robbie Williams regarde sur un Mac les images de son passé, souvent avec amertume et tristesse. En effet, l'artiste a filmé jusque dans les moindres détails de ses 30 années de carrière. Car pour la popstar anglaise, tout est véritablement arrivé trop vite. Embarqué dans l'aventure Take That à 16 ans (« J'étais le bébé de la bande »), il n'est donc même pas majeur quand le boys band déclenche des scènes d'hystérie dans toute l'Angleterre : « Au début, tout n'était que joie, excitation. On avait l'impression d'aller quelque part. Et puis ça a explosé ». Assez rapidement, Robbie Williams ne se reconnaît pas dans ce groupe, dans ce succès fou et dans les relations qu'il est censé entretenir, à la fois avec son label mais aussi avec ses autres camarades : « C'était un vrai plongeon dans le monde des adultes et je n'étais pas prêt. La charge de travail était énorme. On n'avait pas cinq minutes à nous. L'atmosphère et l'environnement étaient très intenses. On était sous pression ».



« A mes 19 ans, j'ai commencé à réfléchir à tout ça. Trop d'interviews, de concerts, de pays à visiter. Et tout ça en boucle. Les fans étaient obsessionnels, c'était intense » poursuit Robbie Williams, qui parle aussi de tensions et jalousies envers Gary Barlow, l'un de ses camarades de la bande. « Pas en mesure de gérer la dynamique d'un groupe à un aussi jeune âge », le chanteur se met très vite à boire une bouteille de vodka par jour pour tenir le coup. « Les manageurs ont pu penser que je laissais tomber le groupe. On m'a dit "Ça ne se fait pas dans un boys band". J'étais incapable de remplir le rôle qu'on me demandait de tenir » révèle Robbie Williams, qui arrive au festival Glastonbury 1995 avec un look destroy, loin de l'image proprette que le public se faisait de lui. Résultat, son comportement le pousse à être renvoyé de la tournée de Take That. « "Qu'est-ce que tu en penses ?". Au final, c'est cette question qui m'a poussé à quitter Take That » avoue le chanteur, qui se lance dans une spirale destructrice, les fans de Take That lui rejettent la faute, disant qu'ils le boycotteront s'il se lance dans une carrière solo. s


2 - Son rapport honnête aux drogues


C'est probablement la partie la plus crue du documentaire. Pendant les près de 3 heures d'images, Robbie Williams n'élude jamais les questions sur ses consommations de drogues au fil de sa carrière. C'est surtout suite à son éviction de Take That que le chanteur sombre dans une période marquée par des excès à outrance. « Pour ajouter de l'huile sur le jeu, j'ai essayé tout ce que j'ai pu trouver. Ecstasy, cocaïne, alcool (...) Mon plan c'était "Jusqu'à la lie" » confesse la star, multipliant les soirées à base de cocktails puissants, quitte à devenir la coqueluche des tabloïds qui se plaisent à relater sa descente aux enfers. Et à mettre sa carrière musicale au second plan : « Je suis arrivé à Londres comme célébrité de 21 ans et j'ai enchaîné les fêtes. Je n'avais pas de but, pas de raison d'être. Je perdais mes journées à décuver. Je perdais mon identité, je ne me reconnaissais plus. Je voulais réussir, être quelqu'un ».

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Ainsi c'est un Robbie Williams « en chute libre », de son propre aveu, qui se met à enregistrer son premier album aux côtés de celui qui deviendra son fidèle auteur-compositeur, Guy Chambers. Mais l'état du chanteur, « accro à la cocaïne et à l'alcool », n'aide pas : « Je ne pouvais pas m'en empêcher, je ne pouvais pas arrêter. Je ne ressentais rien d'autre que la gueule de bois. Puis elle s'estompait car j'étais en train de m'en créer une nouvelle ». Déjà à l'époque face caméra, il est conscient du problème : « Ces 12 derniers mois, je me suis perdu, je sais plus quoi faire. J'ai du mal à donner des interview, je ne sais pas trop ce que je dois dire ou pas. Là, je doute vraiment de moi, je ne me supporte pas ». Assurant avoir franchi « le point de non-retour », le chanteur va en cure de désintoxication sur les conseils de son manager. Au milieu de premier épisode, on le voit même arrêter de regarder ces images, probablement submergé par les mauvais souvenirs, afin d'aller retrouver sa famille.

3 - Comment "Angels" a sauvé sa carrière


A la sortie de cette cure, Robbie Williams publie son premier album "Life Thru A Lens" en septembre 1996. Trois singles sont venus en éclaireur "Old Before I Die", "Lazy Days" et "South of the Border". Si les deux premiers atteignent respectivement la deuxième et la huitième place des charts britanniques, cela n'est pas suffisant. A sa sortie, l'album plafonne à la 11ème place du classement et ne se vend qu'à 33.000 exemplaires, avant de chuter. Même si les premiers fans répondent présent à ses concerts, il entend dire que sa maison de disques va le virer à cause de ses ventes décevantes : « Je crois que c'est fini pour Williams. Mais il me restait une surprise dans les tiroirs ». Celle-ci se nomme "Angels", sort en single pour Noël 1997, soit un an et demi après l'album, et devient un véritable succès surprise. Plus grosse vente de sa carrière, le morceau grimpe jusqu'à la 4ème place du Top Singles britannique et booste les ventes de l'album, qui passe rapidement de 30.000 à 300.000 ventes.



« Un lien se créait, la dynamique était palpable. La fusée a décollé. On émergeait des mâchoires de l'échec pour retrouver le monde » rappelle Robbie Williams, qui voit en ce tube absolu sa « seconde chance » : « J'ignore ce que cette chanson avait de spécial, mais elle avait ce qu'il fallait ». Devenu le morceau signature de son répertoire, "Angels" a véritablement sauvé la carrière de Robbie Williams et permet à son premier album de s'écouler à plus de 2,4 millions d'exemplaires au Royaume-Uni. Un succès qui trouve son pinacle à Glastonbury 1998, où 80.000 festivaliers reprennent sa chanson en choeur. Un tube surprise qui va lancer une carrière mouvementée pour l'artiste : « Je n'étais pas armé pour gérer ce qui allait arriver... ».

4 - Il déteste "Rock DJ"


« J'ai juste 24 ans ! ». Hébété, face caméra, Robbie Williams hallucine d'être au sommet du monde à un si jeune âge. Nous sommes en 1998 et si les Etats-Unis lui sont toujours réfractaires (un de ses plus grands regrets), il entérine son statut de plus grande popstar anglaise de la fin du siècle avec son deuxième album "I've Been Expecting You", contenant les tubes "Millenium", "Strong" et "She's The One". Il va aller même encore plus haut en 2000 avec son troisième album "Sing When You're Winning", celui de tous les succès. C'est simple, les cinq singles du disque ont tous atteint le top 10 au Royaume-Unis, de "Kids" avec Kylie Minogue jusqu'à "Supreme" et a même donné lieu à deux numéros un avec "Eternity/The Road to Mandalay" et "Rock DJ". Et si ce dernier est devenu un des plus grands succès de sa carrière, Robbie Wililams avoue détester cette chanson !



Lors de l'enregistrement de l'album, il exprime déjà ses doutes face à "Rock DJ", envoyé en éclaireur de l'album à l'été 2000 : « Le succès commercial du premier single me fait peur. J'ignore pourquoi, ça ne m'a jamais fait peur avant. Les paroles me gênent, pour cette chanson joyeuse. J'hésite entre sortir celle-là ou une autre, un peu plus crédible. Argent ou crédibilité, au choix ». La chanson est d'ailleurs restée en suspens pendant un an : « C'est une chanson sur un charmeur un peu... "Fais comme chez toi". Quelque part, je me disais "J'ai déjà fait ça". Je voulais écrire "Karma Police" [de Radiohead, ndlr] je me retrouve avec "Karma Chameleon" [de Culture Club, ndlr] ». Une façon peu élégante de dire qu'au lieu d'écrire une titre recherché, il s'est fourvoyé avec un tube facile et grand public. « Mais elle a eu un énorme succès » reconnaît Robbie Williams, puisque la chanson signe son troisième numéro un au Royaume-Uni. Pour le meilleur et le pire : « Ça a créé une diversion incroyable. Mais il n'a pas apaisé les difficultés que j'avais à me lever et à être moi tous les jours. J'avais l'impression de me perdre un peu plus chaque jour. Au point de ne plus me reconnaître ».

5 - Sa tournée de 2006 : son plus gros succès et un enfer


Tout a donc été très haut et très vite pour Robbie Williams. Encore plus au milieu des années 2000 lorsqu'il sort l'album "Intensive Care". Un nouveau succès grâce au tube "Trippin" qui passe en boucle et surtout avec la plus grosse tournée de sa carrière. Courant sur toute l'année 2006, le "Close Encounters Tour" bat un record absolu : 1,6 million de billets sont vendus en 24 heures. Plus fort que U2 ou les Rolling Stones ! Si cette tournée des stades est celle de la démesure (« C'est le zénith de ma carrière, il nous fallait 93 camions pour ma scène »), elle est aussi celle de trop pour l'artiste qui ne se reconnaît pas dans un tel barnum : « C'est trop grand pour moi. (...) En tournée, les gens croient qu'on va s'arrêter à Rome pour faire un peu de tourisme. Mais non ! La normalité n'existe pas ». D'autant plus que durant les concerts, il présente déjà le single de son prochain album : "Rudebox". Mauvaise pioche, la presse britannique descend en flèche ce qui est considéré comme « son pire single » : « L'industrie semblait prête à bondir au moindre faux pas. En sortant "Rudebox" comme premier single, c'était l'occasion ».

Ces critiques blessent en plein coeur Robbie Williams qui, en parallèle, se dit rapidement épuisé par l'enchaînement haletant des concerts. « Je me suis demandé si j'allais terminer la tournée. (...) Ça m'a brisé. La fatigue a commencé, la panique m'a bouffé » avoue-t-il. Et il retombe dans ses vieux démons : suite à une blessure au genou, on lui fait des injections de stéroïdes pour tenir le coup sur scène, où il apparaît dans un état second. Une fatigue qui trouve son paroxysme début septembre 2006 à Leeds, où il donne deux concerts devant plus de 180.000 personnes au Roundhay Park, diffusés en direct au cinéma et à la télévision devant 42 millions de spectateurs. Pour Robbie Williams, ce sont les concerts de trop, un véritable « traumatisme » : « J'ai fait une crise d'angoisse sur scène avant de monter et elle a duré tout le long du concert. Pour moi, les gens le savaient et il y avait 90.000 personnes. Je suis sorti pour le rappel et je ne voulais plus jamais remonter sur scène ». A bout, il ne souhaite pas faire ce deuxième concert, ce que son équipe refuse car cela lui couterait plus cher que tout l'argent réuni sur son compte en banque de tout annuler : « Je vais devoir jouer pour ma vie ». Un véritable point de non-retour dans sa carrière : « J'en ressens encore les conséquences. C'est comme un accident prolongé ».




Même si ce n'est pas évoqué dans le documentaire, Robbie Williams annulera tout de même la partie asiatique de sa tournée prévue en novembre 2006. « Le stress et l'épuisement de cette tournée asiatique, qui arrive aussi vite après les concerts en Europe et en Amérique du Sud, impacteraient sérieusement sa santé » lisait-on à l'époque dans une communiqué. Robbie Williams sombre à nouveau et va retomber alors dans la drogue, dont il sortira grâce à sa rencontre avec sa femme, devenue mère de ses quatre enfants, l'actrice Ayda Field. Pour aujourd'hui devenir un artiste et un homme apaisé.
Pour en savoir plus, visitez robbiewilliams.com, ou son Facebook officiel.
Écoutez et/ou téléchargez la discographie de Robbie Williams sur Pure Charts.

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