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Robbie Williams se confie en interview : son nouvel album, Gainsbourg, le botox, Ed Sheeran...

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
C'est dans l'antre luxueuse de l'hôtel Meurice, à Paris, que Robbie Williams a donné début octobre une conférence de presse pour présenter son nouvel album "Heavy Entertainment Show". L'occasion pour la star britannique d'évoquer en toute décontraction sa carrière, sa collaboration avec Ed Sheeran, ses secrets de jouvence ou son rôle de père. Rencontre !
Crédits photo : Sony UK
Pourquoi votre nouvel album s'intitule "The Heavy Entertainment Show" ?
Quand j'étais enfant, il n'y avait que trois chaînes à la télévision. C'était une expérience commune, un rituel en famille. On allait chez ma grand-mère, on prenait une tasse de thé, avec beaucoup trop de sucres, en regardant ces grandes émissions de variétés qui passaient le vendredi et le samedi. Et moi je rêvais d'être comme ces types dans le petit écran ! Donc 42 ans après, j’ai eu moi aussi envie d'être "Mister Saturday Night" (Sourire)

Gainsbourg a fait des disques géniaux
Aux crédits du titre "Heavy Entertainment Show" on retrouve le nom de... Serge Gainsbourg. C'est plutôt surprenant ! Quels souvenirs gardez-vous de lui ?
Il a écrit des chansons et des textes formidables, j'ai eu envie de lui emprunter un peu son génie. Quand je pense à lui, j'ai l'image d'un artiste super détentu, toujours en train de fumer des cigarettes, de dire des trucs cool, de coucher avec des femmes sublimes... Il n'était pas très beau, non ? Mais il avait cette aura... C'était l'incarnation du cool. Et il a fait des disques géniaux !

C'était un artiste engagé aussi. Peut-on l'être quand on fait de la pop?
Je ne sais pas. C'est vrai qu'on considère souvent ce genre de musique comme léger, mais la pop se doit d'être déconnectée de la réalité. Moi je sais que je suis un peu bizarre ! J'écris des chansons sur mes excentricités, mais je les glorifie, les magnifie... Comme dans ma dernière vidéo, en fait. C'est fun et débile à la fois.

Justement, le clip de "Party Like A Russian" a créé la polémique. Les Russes seraient furieux de la façon dont vous les décrivez...
Vous savez, tout ce qui passe par le filtre de la presse britannique est à prendre avec des pincettes... C'est du sensationnalisme, tout ça. On incite les gens à être choqués donc les gens sont choqués ! Je ne sais même pas si on peut appeler ça une polémique, c'est un petit scandale de rien du tout. La vérité, c'est que j'enfile un déguisement avec cet album. Je n'ai cherché à offenser personne : je rentre simplement dans un personnage. Et avec cette chanson, je voulais me sentir comme un oligarque ! (Rires) Il y a une quinzaine d'années, j'ai été à des fêtes en Russie et je m'étais bien amusé. Mais je ne peux pas en dire plus car j’ai signé un contrat de confidentialité (Rires) Les Russes sont excellents en matière d'hédonisme, d'excès et de réussite...

Regardez le clip "Party Like A Russian" de Robbie Williams :



On sent beaucoup d'influences diverses sur cet album : il y a de la musique classique, du jazz, de la country, et même un peu de disco... Quel était votre état d'esprit ?
Pour cet album, j'ai écrit au moins 75 chansons, peut-être 80. Il n'y avait pas d'idée précise, seulement de garder les "meilleures chansons", ce qui est évidemment subjectif. Celles-ci sont les 11 chansons finales, celles qui ont le plus de sens. Ce n'était pas : "Il faut faire ça, on devrait aller là, essayer ça, ou faire ça". C'est juste un processus naturel, se laisser aller à nos envies. Par exemple, ce jour-là, nous faisions la fête comme les russes. (Sourire)

Je me ridiculise souvent en société
Vous avez connu un succès foudroyant dans les années 90 avec Take That, puis la consécration en solo. Quelle est la chose dont vous êtes le plus fier dans votre carrière ?
Probablement mon concert à Knebworth, en Angleterre, en août 2003. 135.000 spectateurs, chaque soir. Une marée humaine, des milliers de personnes à perte de vue... Sur scène, devant tout ce monde, je me rappelle m'être dit : "C'est le pic de ma carrière, je ne pourrai jamais aller plus haut, maintenant, je ne peux que redescendre". Je n'ai pas pu profiter du moment comme je l'aurais voulu parce que je n'arrêtais pas de me dire "C'est bon, je suis foutu". (Rires) L'autre jour, j’ai montré une vidéo du concert à Theodora, ma fille de 4 ans, sur YouTube. Elle était sur mes genoux et je lui expliquais : "Tu vois ? Ce n'est pas un océan, ce sont des gens, des vrais gens". J'étais super fier. Après quatre minutes, je fais une pause pour savoir ce qu'elle en pense et elle me dit : "Papa, je peux regarder les dessins animés ?" (Rires)

Et votre moment le plus embarrassant ?
Il m'en arrive tout le temps. Je suis un peu stupide, tu sais ! Je n'ai pas de filtre et je suis souvent ridicule en société (Sourire) Il n'y a pas de moment en particulier, demain sera sûrement pire. Remarque en juillet, j'ai posté une vidéo de moi entièrement nu, avec un gâteau d'anniversaire pour me couvrir les parties intimes... Après coup je n'étais pas fier mais c'était fun !

Je suis un papa strict
En parlant de votre fille... Quel genre de père êtes-vous ? Plutôt papa cool ou sévère ?
Je suis plutôt strict parce que je veux que mes enfants aient une éducation, qu'ils soient polis. Dire merci ou s'il vous plaît, c’est vraiment important. Je suis un papa qui emmène ses enfants à l'école, qui vient les rechercher, je joue avec eux, on fait des bêtises ensemble... Mes enfants sont fous d'amour pour moi. Et je les comprends ! (Rires) Mais moi aussi, je suis complètement fou d'eux. Ils sont ma principale source d'inspiration. Avec ma femme, on veut qu'ils se sentent aimés et en sécurité. On veut qu'ils grandissent dans un environnement stable. J'ai consulté suffisamment de psys pour savoir que nos angoisses d'adultes viennent de ce qui nous est arrivé enfant, donc je fais attention à ça. Moi-même je suis un peu névrosé et dérangé ! (Sourire) Avec ma femme, on a une relation fusionnelle, on ne se dispute pas, on s'amuse beaucoup avec nos enfants. Je ne les ai d'ailleurs pas vu depuis quelques semaines et ils me manquent terriblement...

Vous avez 42 ans et vous affichez une forme olympique. Quel est votre secret ? Le sport, le botox ?
(Rires) Des injections de botox et l'interdiction de manger des pommes de terres ! Non je plaisante, en réalité je me bats constamment contre mon poids, j'ai toujours faim ! Mais je suis une popstar, quand je suis sur scène, je ne peux pas me permettre d'être gros tout en essayant de séduire le public ! Je n'ai pas de coach, je ne fais pas d'exercice, je devrais peut-être... Je fais juste attention à ne pas manger en trop grosse quantité. J'essaie de trouver le régime miracle !

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Le producteur principal de l'album est Guy Chambers, avec qui vous avez écrit vos plus grands tubes comme "Feel" ou "Angels". Mais vous avez aussi collaboré avec Stuart Prince, notamment connu pour son travail avec Madonna. Est-ce que la façon de travailler avec ces deux pointures est la même ?
Ce sont avant tout des amis, qui se trouvent être de remarquables producteurs. Stuart est plus décontracté, alors que Guy est très concentré, du genre "Non non, nous devons refaire les voix 15 fois de suite pour être sur !" (Rires) Il sait précisément ce qu'il veut, Stuart est davantage ouvert aux suggestions et aux idées. Ce sont deux méthodes différentes mais qui, de toute évidence, leur ont plutôt réussi dans leurs carrières respectives.

Ed Sheeran est un phénomène
Une des chansons les plus touchantes de l'album est "David's Song", dédiée à votre ancien manager disparu cet été. On devine qu'elle est très spéciale pour vous... Quel message aviez-vous envie de faire passer ?
Quand j'ai eu 30 ans, j'ai réalisé pour la première fois de ma vie que je n'étais pas immortel. Ça a été un choc de me dire que je pouvais me blesser, mourir du jour au lendemain, alors que c'était déjà une sacrée chance que je sois encore-là ! A 40 ans, ça a été encore pire. La mort, je ne vois que ça. (Sourire) J'ai commencé à devenir paranoïaque, et donc ce jour-là, pour mon anniversaire, j'ai écrit en studio une chanson sur la peur de mourir, une chanson très joyeuse ! Je l'avais intitulée "Last Song Ever". Et malheureusement, mon cher ami David Enthoven, a perdu une bataille éclair contre le cancer. J'ai donc pensé que ce serait un bel hommage de lui dédier ce titre, qui est devenu "David's Song".

Vous avez fait appel à Ed Sheeran sur "Pretty Woman". Comment vous êtes-vous rencontrés ?
C'est une bonne histoire ! Un soir, je n'arrivais pas à dormir car je suis quelqu'un de très anxieux. Je réfléchis et réfléchis et réfléchis... beaucoup trop. J'étais allongé dans mon lit et je ne pouvais pas m'empêcher d'être préoccupé par cet album. Je n'arrêtais pas me dire : « Il faut un tube. Tu as BESOIN d'un tube. Fais un tube, branleur ! Fais un tube, maintenant ! Il te reste seulement deux semaines après la fin de l'enregistrement du disque, comment tu vas faire ? ». Et la réponse s'est imposée à moi : Ed Sheeran. J'ai donc tout simplement pris mon ordinateur portable et je lui ai envoyé un e-mail, que j'ai écris moi-même ! J'avais déjà une bonne chanson, "Pretty Woman", mais je trouvais qu'il lui manquait un refrain digne de ce nom. Et c'est ainsi qu'Ed m'a donné un peu de sa magie. Je l'ai choisi lui parce que c'est un artiste phénoménal, un auteur incroyable.




Allez-vous partir en tournée pour défendre cet album ?
Erf, normalement ça devait être surprise à la Beyoncé mais... Oui, nous partirons sur les routes. Avant d'être un chanteur, je me considère comme un entertainer. Je ne me lasse pas de divertir tous ces gens qui viennent me voir en concert. C'est un peu mon devoir ! Pourquoi pas un show ici, au Stade de France ou au Parc des Princes ! Ce serait génial.
Pour en savoir plus, visitez robbiewilliams.com, ou son Facebook officiel.
Écoutez et/ou téléchargez la discographie de Robbie Williams sur Pure Charts.

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