Raphael

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Raphaël est actuellement en tournée avec son spectacle hybride "Bande magnétique", où il revisite sur scène les chansons de son répertoire. Parmi celles qu'il reprend devant un public conquis, on retrouve évidemment celles issues de son troisième album "Caravane", écoulé à plus de 1,8 million d'exemplaires en France grâce aux tubes "Caravane", "Ne partons pas fâchés" ou "Et dans 150 ans". Dans un nouvel épisode du podcast "Les gens qui doutent", Raphaël est revenu sur le succès fou de ce disque qui a marqué sa vie et sa carrière. « Les chansons qui sont très aimées, elles sont anoblies par l'amour des gens. Ce que tu me dis : "J'avais huit ans, j'ai gravé ce CD", ça anoblit beaucoup ce disque qui n'est pas mon préféré. Tu vois maintenant je l'aime beaucoup. Le fait de savoir qu'une petite fille a écouté le disque et que, chargée d'émotions des chansons, l'a associé à des souvenirs, ça n'a pas de prix, c'est magnifique » a-t-il déclaré à l'animatrice Fanny Ruwet, qui venait de lui confier à quel point l'album a marqué son enfance.

"Je ne pouvais plus sortir dans la rue"

Mais cet engouement soudain et inattendu a été très difficile à vivre pour Raphaël en ce début d'année 2005. « J'ai eu un très gros succès qui m'a un peu perturbé, c'était énorme, je ne pouvais plus sortir dans une rue » s'est rappelé l'interprète de "Maquillage bleu", qui a eu beaucoup de mal à traverser ce tourbillon : « Ce n'était pas ce que je voulais, je n'ai pas cherché ça comme un but dans la vie donc j'étais un peu dépassé ». Il faut dire que l'artiste était omniprésent sur les ondes ou à la télévision à l'époque, générant une véritable frénésie au sein du grand public : « Il y avait des gens qui m'attendaient en bas de chez moi pour me filmer tous les jours, il y avait des gens qui dormaient sur mon pallier. On attire un certain nombre de cinglés quand on est dans ce genre d'échelle-là ». Car Raphaël révèle même que des fans s'en sont pris à Mélanie Thierry, sa femme qui figurait dans le clip de "Caravane" : « Il y avait des gens qui avaient agressé ma meuf, c'était vraiment très compliqué ».

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A l'époque, emporté par cette ferveur et âgé de 29 ans, Raphaël n'est pas parvenu à dire non à toutes les sollicitations. « J'étais tout le temps en tournée, tout le temps en télé. On est sollicité pour des choses qu'on fait parce qu'on veut faire plaisir aux gens mais qui ne vous ressemblent pas forcément. On a une forme de pression, on n'a pas envie d'être grossier donc on fait plein de trucs » s'est souvenu l'artiste, ravi que ce succès n'ait pas duré : « C'est momentané et c'est bien. Mais du coup, j'étais perturbé ». Malgré tout, face à l'attente du public comme de sa maison de disques, le chanteur a repris la même équipe que sur "Caravane" pour créer son successeur "Je sais que la terre est plate" : « Sauf que le charme ne pouvait pas se renouveler, c'est le contrecoup des gros succès, tous les artistes ont connu ça. On met du temps à s'en débarrasser, à s'en remettre. C'est des montagnes russes ».




Malgré toutes ces aventures, et les aléas négatifs de ce succès fou, Raphaël est reconnaissant que ses chansons aient connu cet incroyable destin dans le coeur des Français : « C'est déjà merveilleux d'avoir un succès, beaucoup d'artistes n'en ont jamais dans leur vie. Et c'est rare d'avoir un succès à la fois public et critique. Ça arrive une fois si on a de la chance, deux fois si on a beaucoup de chance ».