Raphael

Crédits photo : Bestimage
Raphaël lance aujourd'hui, sur la scène des Bouffes du Nord à Paris, son spectacle "Bande magnétique", qui partira ensuite en tournée. Une création énigmatique autour des chansons de son répertoire, comme "Caravane", dont il vient de fêter les 17 ans, "Sur la route", "Ne partons pas fâchés" ou "Et dans 150 ans". « C'est comment coexister avec ces chansons depuis si longtemps. Elles me rappellent le mec que j'étais il y a 20 ans, 22 ans certaines. C'est assez étrange, c'est comme si on était, en permanence, confronté à une photo. Je les aime ces chansons mais elles sont comme une espèce de matière en évolution permanente » explique-t-il dans l'émission "La bande originale" sur France Inter. Au cours de l'entretien, impossible pour Nagui de ne pas interroger l'interprète de "Haute fidélité" sur la guerre en Ukraine, Raphaël ayant des origines slaves et de la famille dans le pays.

"On est très impuissant"

« C'est terrible, on est très impuissant » a déclaré le chanteur, désemparé et inquiet pour ses proches qui se trouvent toujours à Odessa, en Ukraine : « Moi, j'ai encore des cousins là-bas, que j'ai essayé de contacter. Mais bon, ils veulent rester là-bas, dans la ville, c'est leur ville ». Malgré tout, Raphaël a expliqué qu'il tentait d'aider le peuple ukrainien : « A mon niveau, j'essaie de trouver un moyen pour faire venir des gens de là-bas, si je peux les héberger ou de trouver un truc qui marche. Et donner du blé comme tout le monde à la Croix-Rouge ou à une association faire venir des gens ». Et de confirmer que les Ukrainiens, qu'il « ne faut pas oublier », étaient « touchés et bouleversés » de la solidarité mise en place. Il y a deux semaines, Raphaël sortait du silence sur l'histoire de sa famille, à travers sa grand-mère paternelle. « Je relisais ce matin le journal de ma grand-mère Vala, son départ déchirant d'Odessa dans les années 20, les longues séparations, l'armée russe , la guerre... Et nos années 20 à nous, ce tremblement qui arrive, l’éternel retour de l'histoire » écrivait-il, avant de prendre position sur la situation actuelle : « Je pense à tous ces gens broyés par la guerre absurde de Poutine ! A leur courage! Au président Zelenski, un mensch comme on dit chez nous, à ceux qui me sont chers, qui sont encore à Odessa, qui ne partiront pas ! Stop à la guerre en Ukraine ! ».

Invité de Télé matin hier, l'artiste expliquait qu'il tentait, avec sa femme Mélanie Thierry, d'expliquer la situation à leurs enfants, Roman (13 ans) et Aliocha (9 ans) : « C'est difficile de pas le faire parce qu'on voit les informations, on est très inquiet. C'est essayer de leur raconter sans les effrayer mais en même temps c'est très difficile ». D'autant que les informations, souvent choquantes, sont partout : « Il y a toutes les images auxquelles ils ont accès directement, très violentes, très impressionnantes. Moi, j'avais un petit journal de ma grand-mère qui se passait il y a 100 ans dans la ville d'Odessa qui raconte à peu près ce qui se passe aujourd'hui, la prise de la ville par l'armée rouge, tout ça... ». Raphaël a assuré faire du mieux possible : « Je ne sais pas trop comment faire, on est un peu, comme tout le monde, très désarmé ».