mercredi 26 juillet 2023 18:00
"Stars 80" : Patrick Hernandez raconte l'histoire chaotique du tube "Born to Be Alive"
Patrick Hernandez est l'un des piliers de la tournée "Stars 80", dont le film est diffusé sur TF1. Au micro de Purecharts, le chanteur de 74 ans raconte l'histoire de "Born to Be Alive", qui a bien failli ne jamais voir le jour.
Crédits photo : Montage Purecharts
A 74 ans, Patrick Hernandez est la tête d'un tube mondial, devenu un standard, avec l'intemporel "Born to Be Alive". 45 ans après sa sortie, il l'interprète encore chaque soir devant un public en folie sur la tournée "Stars 80", qui a déjà rassemblé plus de 4,5 millions de spectateurs et reprendra en novembre prochain. Pourtant, le succès de ce titre culte n'était pas du tout gagné d'avance, comme le raconte Patrick Hernandez dans le format "Face A" de Purecharts. A l'époque, nous sommes en 1973, et l'artiste officie dans le groupe Paris Palace Hôtel en tant que guitariste et chanteur. Et tout est parti d'une frustration ! « Quand j'ai écrit cette chanson, j'étais particulièrement énervé contre mon entourage, effectivement, qui faisait les choses à moitié, aussi bien au niveau de leur métier, au niveau de leurs amours, au niveau de leurs relations, et le jusqu'au-boutiste que je suis s'est un peu insurgé contre ça » explique-t-il, lui qui l'a écrite sur le canapé de son appartement situé avenue Frochot à Paris. Le player Dailymotion est en train de se charger...
"Je me suis fait jeter de toutes les maisons de disques"D'ailleurs, à l'origine, la chanson ne s'appelait pas "Born to Be Alive" ! « J'ai écrit d'abord le texte, les couplets. Et je chantais "Born to Be Wild". Mais "Born to Be Wild", c'est une chanson de Steppenwolf qui est sortie dans les années 70. Donc je me suis dit : "Je ne peux pas garder "Born to Be Wild", ce n'est pas possible, c'est déjà fait" » se souvient Patrick Hernandez, qui va donc choisir le mot "Alive" qu'il trouve « pétant ». Au départ, quand il l'enregistre la toute première fois, "Born to Be Alive" est une chanson acoustique et folk, avant d'être habillée avec des riffs rock. Finalement, en 1978, un producteur - Jean Vanloo - va changer le destin de Patrick Hernandez en lui donnant une couleur disco. « J'ai toujours pensé que cette chanson avait du potentiel mais c'est son idée qui a fait que cette chanson est devenue un tube puis un standard. Moi, honnêtement, je pense qu'avec les versions précédentes (...), je n'aurais jamais eu le succès que cette chanson a connu » assure humblement l'artiste. Mais il ne voulait pas du tout faire une version disco ! « Je me suis dit "Fuck !" » explique Patrick Hernandez qui était totalement fan de la pop et du rock anglais : « C'était pour moi une très mauvaise idée ». Convaincu par Jean Vanloo, qui va lui donner l'exemple de "Saturday Night Fever" des Bee Gees, le musicien se laisse convaincre, et se rend compte qu'il tient de l'or entre les mains en écoutant la maquette disco, inspirée notamment du rythme du hit "You Make Me Feel (Mighty Real)" de Sylvester (1978). Le producteur en est certain : c'est « une bombe atomique ». "Born to Be Alive" va d'abord sortir en Italie car toutes les maisons de disques françaises ont refusé le titre ! Suite à son succès en Italie et en Belgique, où la chanson se classe numéro un, le tube débarque enfin en France, et c'est un raz de marée, qui va s'étendre au monde entier. "J'ai été frustré de résonner qu'au travers d'une seule chanson"« Le succès, je l'ai vécu de diverses façons. Finalement, c'est ce que je voulais faire ! J'étais gâté car pendant 2 ou 3 ans, j'ai eu un numéro un dans le monde entier. Vous vivez cette vie un peu particulière de quelqu'un qui fracasse le monde avec sa chanson » confie Patrick Hernandez, qui a ensuite été frustré de ne « résonner qu'au travers d'une seule chanson ». Mais aujourd'hui, le pilier de la troupe "Stars 80" est totalement en paix avec ça. "Born to Be Alive" cartonne toujours dans le monde entier, dans les clubs et dans les publicités (en France, au Chili ou en Autriche), et le morceau a même été utilisé dans le film "Les Minions". Et elle lui rapporte toujours énormément d'argent, d'autant que Patrick Hernandez, qui vit confortablement à L'Isle-sur-la-Sorgue, en est l'auteur, le compositeur, l'interprète, l'éditeur et désormais le producteur ! « Que demander de plus à la vie ? Rien du tout » conclut-il. |