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Notre Dame de Paris à Bercy : un récital chirurgical

La nostalgie ne fait pas tout. Pour son grand retour au Palais omnisports de Paris-Bercy, "Notre Dame de Paris" a pêché par son manque d'émotion. Pourtant tous les éléments d'un come-back gagnant étaient présents.
Crédits photo : ABACA
Ils étaient tous là hier soir sur scène : Garou, Hélène Ségara, Julie Zenatti, Daniel Lavoie, Bruno Pelletier ou encore Patrick Fiori. La production était gigantesque : trois Bercy, des places en gradin à 145 euros (il en reste des dizaines de libres), de sublimes lumières et surtout un orchestre symphonique de plus de 50 musiciens. Grande classe donc. Mais... cela ne fait pas tout.

Il est 20H45 quand les musiciens s'installent. Les premières notes de musiques ne laissent aucun doute, c'est bien "Il est venu le temps des cathédrales" qui servira de morceau d'ouverture. Bruno Pelletier, costume noir et cravate, les cheveux mi-longs, apparaît dans la fosse pour rejoindre la scène. Assez statique, il est toutefois exceptionnel vocalement ! Sans dire un mot, il repart en courant en coulisses à la fin de son morceau. Propre. Parfait. Presque trop. Personne ne dira bonsoir au public ! Il n'y a pas de narrateur. Pas d'inscription sur les écrans, excepté une belle image de la cathédrale parisienne. Il faut donc connaître un minimum l'histoire du musical écrit par Luc Plamondon et Richard Cocciante.

Les tubes s’enchaînent dans la première partie. Beau joueur, Patrick Fiori fait danser (son ex) Julie Zenatti. Hélène Ségara (l'une des plus applaudies) apparaît moulée dans une longue robe rouge pour interpréter "Bohémienne". Suit le moment fort du concert : "Belle". Le trio qui cartonnait à la fin des années 90 est en pleine forme : Garou, Daniel Lavoie, Patrick Fiori sont irréprochables vocalement. Mais, il semble qu'il ne se passe rien sur scène entre eux. Pas d'enthousiasme, pas de sourire.

Crédits photo : ABACA
Bruno Pelletier se lâche un peu sur "La fête des fous". Il court partout. Défie l'orchestre. Un bel ensemble qu'on entend guère. Pas certain que le symphonique soit si adapté à une grande salle. Mais le plus décevant reste les choeurs qui semblent lointains, inaudibles. Cela est d'autant plus frappant sur le morceau "La cour des miracles" où Luck Mervil paraît un peu seul sur scène.

Patrick Fiori débute "Déchiré" a-capella. Garou et Hélène Ségara chantent en duo "Ma maison, c'est ta maison". Puis, Esmeralda se retrouve seule en scène pour un "Ave Maria" plutôt touchant. Hélène Ségara, foulard sur la tête et agenouillée au sol, démontre qu'elle peut aussi faire jouer la corde sensible. Tout comme Daniel Lavoie, exceptionnel hier soir. Notamment sur "Tu vas me détruire". Le casting au grand complet ferme la première partie avec "Fatalité". Rideau. 20 minutes d'entracte après un premier acte d'une petite heure.

Les choses se gâtent ensuite. Une heure interminable où s’enchaînent les morceaux peu connus. Le récital n'est que succession de chansons. Tout est propre, mais il manque le supplément de plaisir, de sourire, et d'émotion qu'on retrouvait pourtant dans la comédie musicale. Notons toutefois la belle performance d'Hélène Ségara sur "Vivre", l'un des derniers morceaux. Le casting intégral se rassemble à nouveau devant une foule de fans serrés devant la scène pour un final sans saveur. Le public a été sage, hier. Tout comme les artistes. Tous formidables vocalement mais qui ne semblaient pas aussi nostalgiques que le public.

A lire également : notre interview d'Hélène Segara à l'occasion de ce spectacle.
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