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Daniel Lavoie revient sur le succès de "Notre-Dame de Paris" : "Une hystérie collective"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Le spectacle "Notre-Dame de Paris" fait actuellement escale à New York pour une série de représentations en français. Toujours présent dans la troupe pour interpréter Frollo, Daniel Lavoie se confie sur sa joie d'interpréter ce personnage depuis 25 ans et revient avec nostalgie sur l'énorme succès de la comédie musicale.
Crédits photo : Montage Purecharts / Bestimage
"Notre-Dame de Paris" à l'international ! L'emblématique comédie musicale française est actuellement de retour à New York pour une série de représentations en français jusqu'au 16 juillet. Sur les planches du David H. Kock Theater du Lincoln Center, ce sont Angelo Del Vecchio et Elhaida Dani qui donnent de la voix dans la peau de Quasimodo et Esmeralda tandis que le rôle de Frollo est toujours tenu par... Daniel Lavoie. En effet, le chanteur canadien de 74 ans se glisse dans la peau de l'archidiacre depuis 25 ans déjà, et il a donné un total de 1.200 représentations ! Velui qui chantait avec Garou et Hélène Ségara l'avoue à Télé-Loisirs : il s'amuse « plus maintenant qu'au début ». « Oui, en 1998 on a connu le grand succès, la gloire et tout ce qui va avec. Mais c'était stressant et je n'avais pas autant de plaisir qu'aujourd'hui où je peux aborder mon personnage avec calme et sans pression… » indique l'artiste.

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Pour autant, Daniel Lavoie ne monte jamais sur scène totalement à l'aise car il sait qu'il doit, chaque soir, donner le meilleur de lui même. C'est même « une responsabilité » à ses yeux : « Je ne serai jamais en pilote automatique. Je reste conscient que dans la salle il y a 1.000, 2.000 ou parfois 4.000 personnes qui sont là, souvent pour la première fois, mais parfois pour la deuxième, troisième... sixième fois ! ». C'est qu'en 25 années, Daniel Lavoie a pu pleinement comprendre et embrasser la compléxitié du personnage de Claude Frollo, à qui le dessin animé Disney "Le Bossu de Notre-Dame" « avait fait beaucoup de tort » selon lui. L'artiste préfère y injecter les caractéristiques du personnage original créé par Victor Hugo dans son roman de 1831 : « Frollo est devant un dilemme existentiel qu'il ne sait pas gérer. Tout le monde connaît ce genre de situation. Je voulais que le public puisse s'identifier à lui, le comprendre, voire même l'aimer... ».

"On se sentait comme les Beatles"


Au cours de l'entretien, Daniel Lavoie se remémore le succès vertigineux du spectacle "Notre-Dame de Paris", grâce auquel son interprétation de Frollo lui a permis de rester « très en vue » et dans « l'actualité ». Pourtant, tout n'était pas gagné puisque personne ne croyait à cette comédie musicale à sa création en 1998. « [Ce] n'était absolument pas dans la mode musicale de l'époque. Et ce genre de show n'existait pas en France. On se disait tous un peu : "Ok, on risque de faire un gros flop" » se souvient-il. Il était loin de se douter qu'il aurait totalement tort ! Dès ses premières représentations, "Notre-Dame de Paris" devient plus qu'un carton : un véritable phénomène ! Entre 1998 et 2005, la première version du spectacle donne lieu à 750 dates qui réunissent 2,5 millions de spectateurs rien qu'en France. L'album du spectacle se vend à plus d'un millions d'exemplaires tandis que le tube "Belle" reste numéro un du Top 50 pendant 18 semaines et, avec 2,5 millions de ventes, devient le troisième single le plus vendu de tous les temps .




"La France vivait à l'heure de Notre-Dame de Paris"


Dans les rôles principaux, Garou, Hélène Ségara, Patrick Fiori et Daniel Lavoie deviennent des superstars. « Ça a été une hystérie collective, je n'avais jamais vu ça. La France vivait à l'heure de "Notre-Dame de Paris". On ne pouvait plus aller dans la rue, ni sortir du théâtre. On se sentait comme les Beatles ! » se souvient ce dernier avec une pointe de nostalgie. 25 ans plus tard, le succès est toujours au rendez-vous puisque le spectacle continue de séduire les spectateurs du monde entier. Et ce, pour le plus grand bonheur de Daniel Lavoie, qui ne compte pas ranger de sitôt au placard sa tenue de scène d'archidiacre : « Moi, j'adore mon travail et je me sens tellement vivant... J'ai de l'énergie à revendre, je fais autant, si ce n'est plus, que quand j'étais jeune. Je ne me considère même pas vieux. Vieux, ça ne veut rien dire ».

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