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Mylène Farmer célèbre sa carrière avec un concert sombre et spectaculaire (Live report)

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Hier soir, Mylène Farmer donnait rendez-vous à ses fans au Stade Pierre Mauroy de Lille pour le lancement de sa grande tournée "Nevermore". Dans un décor spectaculaire, la chanteuse a multiplié les clins d'oeil à son oeuvre, entre tubes d'hier et chansons d'aujourd'hui. Purecharts y était, on vous raconte !
Crédits photo : Robin
Enfin ! Quatre ans après l'impressionnant spectacle "Live 2019" en résidence à Paris La Défense Arena, Mylène Farmer a effectué son grand retour sur scène hier soir au Stade Pierre Mauroy de Lille. C'est peu dire que les fans - nombreux à camper devant depuis un mois - attendaient ce moment avec impatience puisqu'ils craignaient jusqu'ici que l'icône de la chanson française mette fin à sa carrière scénique après avoir bouclé la boucle en disparaissant dans les flammes au son de "L'horloge" lors de ses derniers concerts, présentés comme ultimes. Le coup d'envoi de la tournée des stades "Nevermore" a rassemblé 50.000 spectateurs, bouche-bées en pénétrant dans l'antre lilloise pour y découvrir un décor aussi inquiétant qu'intriguant. Comme sur l'affiche du spectacle, en référence à sa toute première tournée en 1989, la scène, qui s'avance dans la fosse en forme de croix, était ornée de crânes de corbeaux, ressemblant à ceux du clip "Fuck Them All". Au bout, deux énormes corbeaux gonflables dos à dos. Des clins d'oeil évidents, qui ont jalonné tout le concert, à son impressionnante carrière pour le plus grand plaisir de ses admirateurs de la première heure.

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"La prochaine fois je fais une entrée normale"


A 21h15, il ne fait pas encore nuit quand est diffusé sur les écrans géants, où il est écrit "Nevermore" en rouge vif, le clip en noir et blanc de "Regrets", son duo culte avec Jean-Louis Murat, décédé il y a quelques jours. Vive émotion dans le public, qui applaudit quand le chanteur apparait, pour cet hommage discret mais touchant. Le début du show ? Non, car ce n'est que 20 minutes plus tard que les lumières de l'arène de Lille s'éteignent. Sur les écrans géants, une nuée de corbeaux opère un ballet menaçant. La nuée se rapproche et dans un tourbillon puis une lueur éblouissante apparait... Mylène Farmer depuis le sol. « La prochaine fois je fais une entrée normale » plaisantait l'icône dans son documentaire "L'ultime création". Elle n'a pas menti. Mais forcément, celle qui nous a habitués à des introductions mémorables déçoit un peu ici. D'autant que le spectacle débute avec la chanson électro "Du temps". Un choix discutable.


Telle une cavalière moderne, avec sa tenue noire scintillante et sa coupe rousse flamboyante - qui se prolonge astucieusement sur sa veste rappelant ses débuts, Mylène Farmer est acclamée tandis qu'elle s'avance sur la croix géante - et que les crânes qui ornent la scène s'élèvent en épouvantails sur son passage - avant d'interpréter "Peut-être toi". Là encore un choix surprenant puisque ce titre dance ouvrait déjà son spectacle "Avant que l'ombre..." en 2006 d'une manière remarquable : elle débarquait du plafond dans un cercueil ! Difficile de faire plus fort et de ne pas souffrir de la comparaison... Mais la chanteuse est maline. Sur le bras gauche de la croix, Mylène, le sourire aux lèvres car elle nous prépare quelque chose, se positionne et une nacelle sort du sol pour s'élever puis se mettre en rotation. L'icône va ainsi pouvoir chanter au-dessus de la fosse à 360 degrés. Il faut parfois "du temps" pour avoir son effet wow ! Elle fera la même chose pour le côté droit en reprenant son tube mythique "Libertine" (en chemisier blanc, comme à l'époque) avant de viser l'écran avec un pistolet pour séparer les six écrans géants, faisant découvrir un imposant décor de cathédrale en ruine sur la scène, autour de ses musiciens.

"Je suis tellement heureuse de vous retrouver"


Un coup d'envoi à retardement d'un concert alternant tubes attendus ("Oui mais... non", "C'est une belle journée") qui font lever tout le monde, titres plus rares ("Optimistique-moi", "Tristana" qu'elle interprète dans le ventre d'un corbeau géant, à quelques mètres du sol !) pour les fans, quelques chansons de son dernier album ("Rayon vert" en duo avec Aaron dans sa version acoustique, "A tout jamais") qui ne s'accordent pas vraiment avec le reste, et l'éternel acte émotion au piano. Aux côtés d'Yvan Cassar, Mylène Farmer tente de retenir ses larmes sur "Rêver" (« Ne me faites pas pleurer tout de suite ») mais n'y parvient pas sur "Pas le temps de vivre" (l'une de ses plus belles ballades), où elle bafouille sur les paroles puis se tourne dos au public, les yeux mouillés, par pudeur. « Je suis tellement heureuse de vous retrouver » glisse-t-elle sous les cris. Quand résonnent les premières notes de "Sans contrefaçon", le stade de Lille se réveille pour de bon, il est 22h50.





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Sur scène, la chanteuse débarque avec ses 16 danseurs, tous vêtus d'un costume quadrillé noir et blanc comme en 1987, pour reprendre ce titre intemporel et festif, que tout le monde connait par coeur, avec sa chorégraphie d'antan. La nostalgie est totale ! Surtout que tout au long de son spectacle, Mylène Farmer distille ici et là de multiples références à sa carrière : le corbeau évidemment qui a jalonné ses visuels, sa mèche rousse tombante dans son dos, sa tenue de cavalière comme dans ses premiers clips et le pistolet de "Libertine" quand elle vise l'écran, le trône de "Oui mais non...", la pose complice avec Aaron en clin d'oeil à la pochette "Les mots" avec Seal, les flammes des ténèbres rappelant sa sortie en 2019... Une véritable madeleine de Proust. Ensuite, c'est la fête quand s'enchaînent le tube "Oui mais non..., le très rock "XXL" et le chef d'oeuvre "Désenchantée", alors que des croix à l'envers descendent du plafond, sur le final. « C'est la vôtre cette chanson » lance Mylène, savourant de la faire reprendre à l'unisson par le stade entier. Les frissons ! Pour nous dire au revoir, c'est le dansant "Rallumer les étoiles", dans une débauche de lumières, de chorégraphie et d'effets pyrotechniques, que la star choisit, avant d'entrer dans une cage et de se désintégrer en nuée de corbeaux alors qu'elle disparait dans le plafond. Là encore une sortie sobre, mais qui boucle la boucle.




Hier soir, Mylène Farmer a présenté la première d'un show de deux heures, spectaculaire visuellement mais qui doit encore se roder car de longs silences entre les chansons ont empêché parfois une ferveur folle. Créant des atmosphères comme personne, entre ombre et lumière, la chanteuse, radieuse, heureuse, chaleureuse et énergique, dansant un peu plus qu'auparavant, a célébré son héritage dans un décor astucieux et fou, même si la setlist (un peu courte) apparaît inégale, sans véritable cohérence. Quoi qu'il en soit, le public en a pris plein les yeux grâce à une production XXL comme il ne s'en fait plus en France. Une artiste unique !

Setlist du concert de Mylène Farmer à Lille


Du temps
Peut-être toi
Libertine
Optimistique-moi
À tout jamais
C'est une belle journée
Tristana
Nevermore medley (interlude danseurs)
Rayon vert (with AaRON)
Rêver
Pas le temps de vivre
Que l'Aube est belle
Sans Contrefaçon
Oui mais... non
Ode à l'apesanteur (Interlude)
Que je devienne…
XXL
Désenchantée
Rallumer les étoiles
Retrouvez l'actualité de Mylène Farmer sur le site non-officiel mylène.net.
Écoutez et/ou téléchargez la discographie de Mylène Farmer.

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