Mylène Farmer

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Dans le dernier numéro de Gala, la discrète Mylène Farmer ouvre les portes de son intimité au détour d'une balade en forêt avec ses deux chiens, Yellow et Liloup. L'occasion pour l'interprète de "Désobéissance", dont le dernier album est certifié double disque de platine, de livrer ses impressions sur 35 ans de carrière couronnés de succès. « Depuis que le public m'accorde un peu d'attention, j'ai le sentiment que ma vie est un excès. Cet amour qui me porte est magique et toujours aussi incroyable » atteste la chanteuse, qui lancera une résidence événement à Paris La Défense Arena à partir du 7 juin 2019. Face à la demande, un neuvième concert va d'ailleurs s'ajouter à la programmation ! Preuve du lien très fort qui unit l'artiste à ses fidèles admirateurs.

Une carrière "hors du commun"

Au cours de cette rencontre en pleine nature, durant laquelle Mylène Farmer philosophe sur la vie (« En amour, il faut tout oser ») et sur son statut de star (« Je m'épuise d'être moi-même »), le nom de Johnny Hallyday en vient à être prononcé. Mylène Farmer n'a jamais caché son admiration pour le Taulier, elle qui avait humblement refusé une comparaison formulée par Anne-Claire Coudray lorsqu'elle était venue sur le plateau du JT de TF1 pour la sortie au cinéma du film "Ghostland", en mars 2018. « C'est très flatteur, peut-être trop, mais je crois que nous avons en commun l'envie de faire des spectacles qui puissent émerveiller, créer une émotion très forte, ne pas laisser indifférent » avait-elle confié.

"L'époque est devenue ennuyeuse"

Pour Mylène Farmer, le rockeur disparu ne s'effacera jamais dans le coeur des Français : « Johnny est totalement à part. Sa vie, sa carrière et même sa mort sont hors du commun. Il reste une idole ». Un mot qui a semble-t-il un peu perdu de son sens, aujourd'hui. « Notre époque a tendance à formater la pensée et à uniformiser l'expression. Je suis frappée par l'interprétation que l'on fait de certains mots, certaines phrases, sortis de leur contexte. Les jugements hâtifs et la violence des préjugés font le bonheur des anonymes. Même la polémique est codifiée de nos jours » déplore Mylène Farmer, qui s'interroge à voix haute : « Johnny, mais encore Freddie Mercury, David Bowie ou George Michael, pourraient-ils tracer le même chemin aujourd'hui ? A quoi, à qui sommes-nous en train de renoncer ? En cela, l'époque est devenue ennuyeuse, de mon point de vue ».

Ces propos teintés de pessimisme font écho à ceux qu'elle avait tenus en décembre à propos de l'évolution de l'industrie musicale. « La longévité, aujourd'hui, à l'évidence c'est compliqué voire impossible. Je pense que c'est la faute des artistes, certainement, mais beaucoup des médias (...) Il y a une uniformité de genres qui est appauvrissante. On ne mise pas sur la longueur, c'est sur le coup, la chose éphémère. Je crois qu'on privilégie la forme au fond et je trouve ça triste. Triste pour les auditeurs » avait-elle critiqué, défendant avec ardeur le droit à la différence : « Etre désobéissante, c'est être libre et faire ce qu'on a envie au moment où on en a envie. Ne pas réagir aux diktats, être hors du cadre ».