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dimanche 26 février 2017 11:50

Que devient Ménélik, 20 ans après le tube "Bye Bye" ?

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Personne n'a oublié le tube "Bye Bye" de Ménélik, qui a fait basculer la carrière du rappeur à l'époque. Aujourd'hui âgé de 47 ans, l'artiste nous donne de ses nouvelles et nous raconte sa nouvelle vie !
Crédits photo : Bestimage
Né au Cameroun, Ménélik a fait sensation dans les années 90 avec des titres légers comme "Bye Bye", cinquième du Top Singles en 1998 et écoulé à 750.000 exemplaires à l'époque, "Quelle aventure", "Je me souviens" ou "Tout baigne". Mais depuis plusieurs années, le rappeur s'est fait rare. A 47 ans, l'artiste a accepté de répondre aux questions de Pure Charts à l'occasion de son retour dans la tournée revival "L'âge d'or du rap français", qui passera notamment à l'AccorHotels Arena de Paris le 27 mars. « Il y a toute une génération qui n'a pas eu l'occasion de nous voir sur scène (...) On fera des combinaisons entre artistes, des choses inédites et on retrace l'historique du rap français avec des petits films. J'aurais rêvé d'assister à un concert comme ça. Pour moi, c'est anthologique » a-t-il déclaré avec l'envie de transmettre cette énergie à la nouvelle génération et à ses enfants.

Le succès, ce n'est pas naturel
D'autant que Ménélik est arrivé dans le rap par accident après une rencontre avec MC Solaar. « C'était en 1989, un prof de la fac nous a présentés. Un an plus tard, il sort "Bouge de là", je l'appelle pour le féliciter, il me dit de passer au studio car Jimmy Jay prépare une compilation. J'étais en licence, MC Solaar m'emmène en tournée, je demande à mon père si je peux le faire... J'ai pris une année sabbatique et heureusement pour moi ça a marché ! » s'est-il souvenu avec le sourire, confiant qu'il s'agit de sa meilleure expérience : « On était intégré au show, c'était fantastique ! Pour une première expérience de la scène, je ne pouvais pas demander mieux. On est toujours en contact, on est très amis. La seule chose que je regrette c'est qu'on n'ait jamais collaboré ensemble. Le projet d'un rapprochement, ça pourrait faire sens ».

Souvenez-vous de "Bye Bye" de Ménélik :



Sa carrière au sommet a pourtant été de courte durée. « Ce que j'ai toujours reproché à ma maison de disques c'est d'être allée dans la facilité. On a sorti que des singles dansants, légers. Je suis plus un rappeur mélancolique pourtant. J'ai vendu des disques mais peu finalement ont vraiment écouté ce que je faisais vraiment, mon écriture » a-t-il lâché, même s'il ne regrette rien : « Financièrement, oui ça a été intéressant. Il y a toujours des royalties qui tombent. Mais ça aurait pu l'être encore plus si on avait été un peu plus malins. On était concentré sur l'artistique, on n'a pas su occuper des postes importants comme manager, et on n'a pas su cadrer le business. Les jeunes aujourd'hui, avec Internet notamment, ils sont plus business. Ils monétisent avec plus d'intelligence. Mais ça a rapporté ! Quand tu signes en maison de disques, tu as tes pourcentages. Mais ça aurait pu être mieux ».

J'ai passé 7-8 ans sans écrire une ligne
Malgré le succès, le rappeur a toujours gardé les pieds sur Terre : « Je suis issu d'une famille africaine, si on s'envole, on nous remet en place ! Tu as une famille, tu as des gens qui te regardent. Moi j'étais le deuxième, j'avais des responsabilités. Ça m'a aidé aussi. Le succès, ce n'est pas naturel, ce n'est pas évident. Après, on se reconstruit ». Car Ménélik s'était fait à l'idée que ce serait éphémère : « On n'est pas préparé à ça ! Je me suis toujours dit que ça pouvait s'arrêter alors je profitais (...) Quand la musique s'est arrêtée, j'ai essayé de trouver un sens ». Devenant entrepreneur, l'artiste a notamment créé une ligne de vêtements de golf (son autre passion) et il travaille actuellement sur un nouvel album, après avoir pourtant mis sa carrière entre parenthèses : « J'ai passé 7-8 ans sans écrire une ligne. La vie m'a emporté ! (Rires) J'ai été marié, puis divorcé... Je me suis remis à écrire, écrire, écrire. Quand je chante mes nouveaux textes ou mes anciens titres devant le public, c'est comme si c'était hier. Rien n'a bougé ! ».

Rappelez-vous de "Tout baigne" :



Je ne me voyais pas rapper au-delà de 30 ans
C'est une rencontre fortuite avec un professeur de piano qui a récemment bouleversé le destin de Ménélik. « Il m'a joué un morceau de Liszt et je me suis dit qu'il y avait un truc à faire. J'ai écrit un texte, tout est revenu, comme si ça ne s'était jamais arrêté ! On a enchaîné un deuxième, un troisième... Le concept de l'album que je sors c'est de mêler des titres classiques et je rappe par-dessus » a-t-il confié, enthousiaste, avouant que la scène lui manque : « Quand j'écris, l'objectif n'est pas faire un tube. Je veux faire un rap qui correspond à mon âge. L'écueil des gens de notre génération c'est souvent de vouloir rapper comme les petits jeunes. Mais le rap a évolué ! Je ne suis pas désynchronisé par rapport à ce qui se fait, je suis au courant de qui fonctionne, mais la proposition artistique doit être différente. J'ai beaucoup réfléchis et je suis allé vers quelque chose de complètement différent mais toujours hip-hop et qui reste dans les sons du rap que je défends : le texte d'abord et la musicalité. Et ce n'est pas forcément ce que les jeunes écoutent ».

Regardez le clip "Quelle aventure" de Ménélik :



A la tête de son label indépendant Krma, Ménélik compte donc publier son nouvel album avant l'été, qui contiendra quatre anciens titres et huit inédits : « Il n'y a pratiquement pas de rythmique, juste un piano classique, une guitare flamenco et moi qui rappe. Ça m'a amené vers des cimes incroyables. J'ai trouvé le rap avec lequel je veux vieillir ». Un projet qu'il compte plus que jamais défendre sur scène : « Je ne me voyais pas rapper au-delà de 30 ans mais à chaque fois que je prends le micro, j'ai envie de prouver au monde entier que le flow est toujours là, que le rap est toujours là. C'est un moment unique ! ». Mais ce n'est pas tout ! « J'essaie de développer un fond d'investissement dans l'art urbain. Le graffiti était la base du street art. Pour essayer de faire vendre les artistes d'une meilleure manière » a révélé l'interprète de "Je t'aime comme t'es".

J'ai refusé la tournée "Stars 90"
Sur l'avenir, Ménélik s'est montré confiant : « Si j'ai trouvé le chemin une fois, je pourrais le retrouver ». Mais il n'est pas prêt à tout pour revenir et a notamment refusé la tournée "Stars 90" : « D'une part parce que ce n'était pas quelqu'un du hip hop qui le faisait, et d'autre part, les conditions n'étaient pas... Si on s'est fait "exploité" dans les années 90, je ne vais me faire exploiter maintenant de la même manière ! ». Participer à "Danses avec les stars" ? « Je danse bien ! Franchement, j'ai le sens du rythme ! (Rires) Mais ce n'est pas trop mon truc. Ça ne va pas dans la lignée de ce que je veux faire ». Serein, Ménélik se concentre sur ses futurs projets, même s'il est toujours surpris qu'on le reconnaisse dans la rue : « Souvent, quand je me promène avec mon fils de 6 ans, des gens me reconnaissent, me demandent des autographes, des photos, alors il me demande : "Papa, pourquoi les gens viennent te parler ? Tu les connais ? Mais tu es connu ?" (...) Je me dis que c'est une récompense du peu de bonheur que j'ai pu leur apporter ». Quelle aventure !

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