Marc Lavoine

Crédits photo : Richard Schroeder
Trois ans après "Volume 10", Marc Lavoine enrichit sa discographie. Le nouveau-né s'appelle "Je descends du singe" et n'a de métaphysique que son titre. Porté par le single éponyme, qui annonçait dès le début de l'été un disque dans la pleine continuité du précédent, "Je descends du singe" est, il est vrai, aussi bon que lui. Aussi bon parce que le sens de la mélodie qui fait la force des chansons de Marc Lavoine est toujours aussi vif, que les mots sont choisis avec soin et résonnent parfaitement au son d'une voix rauque qui nous enchante depuis bientôt trente ans.

On reprend les mêmes et on recommence. Pour ses nouvelles chansons, l'interprète de "Toi mon amour" a fait appel à Christophe Casanave. A la réalisation, comme pour "Volume 10", on retrouve Jean-François Berger et François Delabrière. Marc Lavoine a de nouveau travaillé entre Paris et Los Angeles. Le résultat est donc à la hauteur de ce que l'on attend de Marc Lavoine. Pas de prise de risques en revanche, mais l'assurance d'avoir un disque bien écrit.

L'artiste est allé puiser son inspiration au milieu des grandes plaines et des reliefs américains, qui n'ont pas simplement inspiré le visuel de l'album. Ils se sont infiltrés dans les compositions avec les guitares de Freddy Koella et François Poggio, présentes sur la majorité des titres, prenant le pas sur les synthés qui sont la marque de fabrique de Marc Lavoine. Et si musicalement il n'y a aucune évolution majeure, au point même de confondre le duo avec Bambou "Dis-moi que l'amour" avec "J'ai vu la lumière", l'artiste surprend en battant la mesure au rythme de questions existentielles dans ses textes. L'introspection appelle à la nostalgie sur des titres comme "Il restera" ou "Notre histoire". Marc Lavoine se pose les bonnes questions mais ne donne pas toutes les réponses, trouvant la plupart du temps dans l'amour un refuge.

Du côté des bonnes surprises, le titre "J'en ai rien à foutre", rythmé, dans lequel Marc Lavoine chante le sentiment de détachement et parvient à placer quelques mesures d'accordéon. Le duo "Avec toi" est également très réussi. C'est presque devenu une habitude, chacun des disques du chanteur contient au moins un duo avec une artiste féminine. Marc a cette fois-ci jeté son dévolu sur l'actrice Julie Gayet. Sur des airs de comptine, on évoque les combats du quotidien qui nous mèneront vers le Ciel. Deux ballades tirent leur épingle du jeu : "Auprès de toi mon frère" et "Ballade pour Michelle", parlant de la disparition de sa mère. Deux titres qui en font un album plus intime là où les textes de "Notre histoire" et "Faut-il parler ?" sont moins personnels. Déjà l'écoute touche à sa fin, et Marc se met à penser à l'avenir, nostalgique pour "Je compte les jours".