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M. Pokora : "Je ne me vois pas chanter et danser jusqu'à 45 ans"

Alors qu'il a repris la route pour la deuxième partie de sa tournée "À la poursuite du bonheur", M. Pokora nous a reçus juste avant de partir pour des vacances bien méritées. Du succès de son album à son rapport à la scène, l'artiste nous fait part de ses impressions mais aussi de la façon dont il souhaite poursuivre sa carrière.
Crédits photo : EMI
Propos recueillis par Nikolas Lenoir

Pure Charts : Nous sommes sur la dernière date de ta tournée d’été. Est-ce que ces dates estivales sont différentes d’une tournée classique ?
M. Pokora : Totalement car elles se font souvent dans le cadre de festivals et les artistes ne jouent pas forcément devant leur propre public. Le fait que les gens viennent voir plusieurs artistes le même soir, achètent des pass pour voir plusieurs concerts attirent les curieux et c’est un bon moyen de se montrer sur scène. C’est une belle opportunité de montrer ce dont on est capable à des gens qui ne se sont pas penchés sur notre cas. L'autre aspect est que ce sont des formules plus légères. Normalement, on se déplace avec cinq semi-remorques pour le matériel et ce soir par exemple, on n'en a qu'un seul. Il faut savoir s’adapter, ça repose finalement plus sur l’artiste et ce n’est pas plus mal.

C'est certainement la plus belle tournée de ma carrière.
Quel bilan fais-tu de la première partie de la tournée ?
Ultrapositif. C’est certainement la plus belle tournée de ma carrière donc je savoure. Les salles sont pleines, le show est très bien rodé et ça tient vraiment la route tant au niveau du chant, que de la danse et du live en général. Tout est fait pour que je puisse m’exprimer le mieux possible et que je montre l’évolution qui est la mienne depuis déjà neuf ans.

En seulement quelques mois, ton album est déjà disque de platine. Comment vis-tu ce succès ?
Ça marchait déjà bien pour moi mais c’est assez incroyable de voir que l’album qui fonctionne le mieux est pour l’instant le cinquième. Une carrière est une course de fond et le but n’est pas de démarrer fort et de finir aux oubliettes mais de monter crescendo. C’est ce que j’ai l’impression de réussir et c’est une belle réponse à ceux qui me prédisaient deux ou trois albums grand maximum. Je suis fier aussi d’avoir su évoluer avec mon temps et d’avoir franchi les étapes sans avoir fait n’importe quoi. Et honnêtement, je suis encore loin d’être arrivé à maturité donc j’ai encore de la marge de progression.

Beaucoup de personnes m'ont sollicité pour que j'enregistre "Hallelujah" en studio.
Quelles idées as-tu apportées pour la réédition de l’album ?
J’ai sorti les trois singles assez rapidement et j’avais de nouvelles idées. Il y a des morceaux sur lesquels on a travaillé il y a quelques temps de cela et que j’ai eu envie de sortir. La réédition va arriver à la fin de l’année avec des inédits ainsi que "Hallelujah" que je fais sur la tournée. Beaucoup de personnes m’ont sollicité pour que je l’enregistre en studio et cette version sera sur le disque. Le single qui sort à la rentrée sera l’un des inédits de la réédition.

Quelles sont les sonorités de ce nouveau titre ?
C’est pop. C’est une balade mid tempo mais je ne dis pas encore le titre, ça fera l’objet d’un tweet ! (Rires)

Regardez le clip de "On est là" :



Tu parles de Twitter et tu es très souvent dans le Top Tweets. Comment utilises-tu cet outil ?
C’est un journal de bord de la tournée, de mon actualité et ça me permet de partager ça dans un cadre autre que la promo. Je peux aussi partager avec le public mes coups de gueule par exemple et ça permet d’avoir moins de barrières entre les gens et moi.

Tu as d’ailleurs tweeté des photos avec Tal et Maître Gims du groupe Sexion d’Assaut. As-tu collaboré avec eux pour la réédition de l’album ?
Maître Gims est aussi un auteur, compositeur et pour l’instant, il n’y a pas de duo en vue. Nous nous sommes simplement croisés à la Fête de la Musique. On a parlé musique et il n’est pas impossible qu'on bosse ensemble. Il pourrait par exemple me composer un titre. Avec Tal, on a fait un duo qui sera sur un album de reprises en hommage à Jean-Jacques Goldman.

Quel est ton meilleur souvenir de festival ?
Il faudrait que tu me reposes la question après le concert ! (Rires) Je pense vraiment que ce soir, ça va être énorme. En province, je pense que si on dit "Foire aux vins" de Colmar, ça ne fait pas forcément rêver mais c’est un festival énorme, je le connais depuis que je suis gamin et c’est chez moi. En plus, on joue à guichets fermés devant 10.000 personnes donc c’est magnifique. Quand tu penses qu’Iggy Pop, Johnny Hallyday, Indochine, David Guetta, 50 Cent et j’en passe sont venus ici, tu vois tout de suite que c’est un festival qui a su s’imposer comme l’un des principaux en France. En termes de programmation et de diversité, c’est probablement le plus important car il y a des artistes de tous les styles et chacun dans leur style, ce sont des monstres.

Un nouvel album en anglais ? Ce n'est pas dans mes projets !
Et ton pire souvenir ?
Il n’y a pas de pire souvenir même s'il peut y avoir des problèmes techniques car il faut savoir s’adapter sur les festivals. La scène n’est jamais la même, le plateau n’est jamais de la même taille, les accroches sont disposées différemment… Il y a donc simplement des petites galères sur ça et le fait qu’il faille supprimer tel morceau parce qu'on ne pouvait pas faire tel tableau. Qu’il y ait 1.500, 10.000 ou 30.000 personnes comme ça peut arriver sur des concerts en plein air, on passe toujours une bonne soirée et on oublie les éventuels soucis techniques.

Ton album en anglais était un projet intéressant et je t'avais d'ailleurs aussi interviewé pour ce disque, lequel n'a malheureusement pas eu le succès mérité. As-tu envie un jour de refaire des titres dans cette langue ?
Ce n’est pas dans mes projets. J’ai assez de boulot ici et vu le succès en France, en Belgique, en Suisse et même au Québec de l’album, c’est déjà pas mal. Il y a les singles à défendre, la tournée à assurer et j’aurai pour celle-ci fait plus de cinquante dates au niveau des salles type Zénith et une dizaine dans les festivals. J’ai tenté, j’ai eu l’expérience à l’étranger mais ma priorité est la France. C’est ici et avec ce public que je vis les plus belles choses. Je suis encore jeune, j’ai encore beaucoup de projets à mener mais j’ai surtout envie de me concentrer sur cet album, sur la tournée et la finir en apothéose à Bercy.

Tu prévois d’ailleurs une captation à Bercy ?
Oui, on la fera sur les deux jours. Je peux aussi te dire qu’il y aura des invités surprise qui me rejoindront sur scène.

Robin des Bois ? Je vais réfléchir.
Il y a un projet musical qui arrive en 2013 et pour lequel ton nom est cité pour endosser le rôle principal. Seras-tu Robin des Bois ?
Pour l’instant, ce n’est pas encore fait. C’est un beau projet, je reconnais que ça me tente bien et les chansons sont vraiment de très belles chansons. C’est ça le principal dans une comédie musicale : tu peux mettre qui tu veux mais si les chansons ne sont pas bonnes, ça ne marchera pas. En termes de chansons, ce que j’ai entendu de "Robin des Bois" est ce que j’ai entendu de mieux et de loin en termes de comédie musicale en France. Je vais me poser, je vais réfléchir et je prendrai ma décision à l’automne. L’album et la tournée sont mes plus gros succès. Je suis donc à un tournant important de ma carrière et je dois faire le point sur ce que j’ai envie de faire et comment j’ai envie de le faire.

Quel regard portes-tu sur ta carrière ?
Je suis fier de mon parcours et je pense que j’ai réalisé beaucoup de rêves, beaucoup de choses à un âge qui est jeune dans ce métier. Ce n’est pas de la prétention ou autre, j’ai bossé dur pour en arriver là, pour remplir des Bercy, pour travailler avec tel ou tel artiste… Je suis fier aussi d’avoir grandi avec mon public. Il y a toujours des gens qui se rajoutent mais le noyau dur est toujours là. En fait, je suis très heureux d’avoir su trouver mon public.

Retrouvez le clip de "Merci d'être" :



Tu as changé de couleur de cheveux cet été et c’est devenu un véritable buzz. Comment as-tu vécu ça ?
J'ai eu l'impression d'être un Américain.
Ca m’a fait rire. C’est énorme que les sites Internet en aient autant parlé, que même des émissions y aient consacré un reportage… Je me suis simplement décoloré les cheveux et au final, je me dis que susciter l’intérêt dans ce métier reste du positif. Je l’ai fait pour moi sans imaginer toutes les réactions que ça a ensuite suscitées. C’est plutôt flatteur. J’ai eu l’impression d’être un Américain car dès qu’un artiste fait quelque chose, ça prend des proportions incroyables là-bas ! (Rires)

Tu parlais tout à l’heure de tes coups de gueule. Tu as été assez remonté par le comportement de certains sportifs lors des JO...
Oui, les Britanniques par exemple n’ont pas toujours été très fair play. Ce n’est pas correct de faire arrêter une course au bout de 100-150 mètres avec de plus, des excuses plus qu’improbables. Résultat, les Français se sont retrouvés quatrièmes en aviron. Ils ont fait le même coup pour le cyclisme sur piste avec un sportif qui se laisse tomber volontairement. Je trouve simplement que le CIO doit prendre des mesures contre ça. En plus, ils ont été bien moins indulgents avec les Chinoises en badminton alors que tomber volontairement pour fausser une course cycliste est encore moins fair play que ce qu’ont fait les joueuses chinoises. Il y a eu un favoritisme flagrant et ce n’est pas respecter les valeurs du sport.

Passionné de foot, que penses-tu du comportement de certains joueurs de l’équipe de France ?
Ca m’énerve car même si maintenant j’en connais les trois quarts, je suis comme un gamin quand je regarde le foot. C’est frustrant de voir comment l’équipe de France se fout la honte. À Knysna, ils sont restés dans le bus pour faire leur crise et là, ils l’ont faite dehors et ils ont été au moins aussi loin. Ce ne sont pas des gars méchants mais ils sont trop gâtés depuis leurs débuts car pour la plupart, ils sont en centre de formation depuis l’âge de 13/14 ans. Ils ont gagné de l’argent tôt et ils n’ont pas vraiment galéré. J’espère que Deschamps va savoir leur serrer la vis : il n’aura pas le choix s'’il veut des résultats et s’il ne veut pas passer pour un guignol.

Je ne me vois pas chanter et danser jusqu'à 45 ans.
Quelle serait la collaboration que tu n’as pas encore faite mais dont tu rêves ?
Le rêve pour moi, c’est Coldplay. J’aime également l’énergie de Shakira, j’aime ce qu’elle dégage sur scène et nous avons un peu la même énergie sur scène avec tout un côté festif pendant les concerts. Elle m’a pas mal inspiré également dans la façon de fédérer le public. C’est d’ailleurs quelque chose qui m’est important pendant les concerts.

Comment vois-tu évoluer ta carrière sur le long terme ?
Je me vois continuer à évoluer avec mon temps. Par contre, je ne me vois pas chanter et danser jusqu’à 45 ans. Plus j’avance et plus j’ai de nouvelles influences. J’apprends à jouer du piano et j’aimerais par exemple davantage m’accompagner à l’avenir, faire plus de choses acoustiques, mettre encore plus ma voix en avant, travailler avec de nouveaux auteurs… J’ai envie d’aller vers cet album de maturité qui je l’espère, arrivera un jour.
Pour en savoir plus et retrouver les dates de la tournée, visitez mpokora.com.
Ecoutez et/ou téléchargez A la poursuite du bonheur" de M. Pokora sur Pure Charts.

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