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vendredi 11 novembre 2022 11:20

M. Pokora en interview : "J'ai besoin de défis pour être un homme comblé"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
M. Pokora signe un retour en pleine forme avec l'album "Epicentre", animé par une volonté de transmettre des messages au public. En interview pour Purecharts, le chanteur se confie sur son rôle de porte-voix, sa nouvelle vie de papa, l'évolution de sa carrière entre R&B et variété, et la grande tournée qu'il prépare pour 2023.
Crédits photo : Instagram
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Le premier single ''Qui on est'' est une ballade sur l'acceptation de soi et non pas un titre festif comme tu as eu l'habitude d'en proposer. J'ai l'impression, à l'écoute de cet album, que je suis face à un Pokora plus apaisé, plus réfléchi. La paternité a changé ça en toi ?
Oui, évidemment. Avoir eu deux enfants depuis le dernier album "Pyramide", ça a changé l'influence de mes textes, de mes chansons, de ce que j'avais envie de raconter, de ma manière de me présenter au public et de voir les choses tout simplement.

Divertir les gens, c'est dans notre sang
C'est d'ailleurs un album qui renferme pas mal de ballades. Tu étais dans une logique de produire moins, pour être au plus près des émotions ?
Il n'y a rien de mieux que d'épurer un morceau pour pouvoir faire passer les émotions et faire passer le sens d'un texte, en appuyer le sens. Comme j'avais beaucoup de choses à dire, il fallait que les arrangements se prêtent à ces textes, à ce que j'avais envie de dire. C'est pour ça qu'il y a une partie de l'album qui est assez épurée en termes d'arrangements. Et, en même temps, ce sont les deux facettes que j'ai toujours plus ou moins montré dans ma carrière : des morceaux très produits et des ballades un peu plus acoustiques. Sur cet album, ça se ressent aussi.

Quand a commencé à prendre forme "Epicentre" ?
L'album, on a commencé à travailler dessus au mois de janvier 2022, en début d'année. J'ai travaillé six-sept mois dessus. J'ai enregistré les trois quarts à Los Angeles et un quart en France.

Dans les titres ''En chantant'' et ''Rien d'impossible'', tu parles de ta détermination, des rêves auxquels il faut s'accrocher. Tu as le sentiment qu'être chanteur, c'était ta destinée ?
Je ne sais pas si dans ma tête c'était ma destinée d'être chanteur, en tout cas je savais que j'étais destiné à faire quelque chose qui fasse vibrer les foules. C'est pour ça que j'ai toujours rêvé de foot ou de scène, j'ai toujours été conscient que je devais apporter une forme de bonheur aux gens, les divertir. Après ce qu'on vient de vivre ces trois dernières années, on a envie de remonter sur scène, de revoir des foules de gens qui communient ensemble et de faire passer des bonnes ondes. Ce qu'on a essayé de faire même durant le confinement, avec des petites vidéos, des lives etc. Et pas juste pour passer le temps, on se disait : "Allez, on va divertir les gens". C'est dans notre sang.




Parce que tu portes une voix, tu as l'impression que c'est ton rôle de défendre ces messages-là ?
En général, les messages que je fais passer, ce sont ceux que je m'applique à moi-même. Dans "Qui on est", j'invite les gens à profiter ce qu'on a là maintenant, tout de suite, entre nos mains. On ne sait pas de quoi demain sera fait donc profitons-en ! Il faut apprendre à s'accepter, et ça c'est un long process pour des gens qui ont du mal à s'aimer. Ça peut prendre du temps, ce n'est pas grave, mais pour moi ce morceau, c'est regarder ce qu'il y a de beau et positif. Essayons de chercher le bonheur dans chacune des particules qu'il y a autour de nous pour avancer dans le bon sens.

Etre père, ça crée cette envie d'être un exemple pour ses enfants
Tu t'adresses à tes enfants dans le titre ''Avant vous''. Comment est née cette chanson très intime ?
C'est simple, quand je parlais aux auteurs avec qui je bosse, j'évoquais un peu tout ce qui me passait par la tête, tout ce que je voulais raconter. Des fois, c'est juste au détour d'une conversation, en mangeant un bout entre deux enregistrements, ça met la puce à l'oreille à quelqu'un et hop, il entame un texte et on le fait évoluer en fonction de mes envies. C'est vrai que pour le titre "Avant vous", on a tout de suite compris qu'il fallait aborder mon état d'esprit par rapport à mes enfants, ma famille, ce nouveau rôle de père. C'est le premier album que je fais après être devenu papa, donc c'est maintenant que j'ai toutes ces choses à dire. Après, ça pourrait être un peu redondant de le sortir sur chaque album ! (Sourire) Mais là, c'était l'état d'esprit du moment. J'étais toute la journée avec deux bébés, j'étais en plein dedans !

Être père a-t-il changé ta façon de faire de la musique, de créer des chansons ?
Oui, je crois. Etre père, ça crée cette envie de défendre d'autres choses, de se montrer sous un autre jour parce qu'on a envie d'être un exemple pour nos enfants. Et maintenant je m'adresse aux parents aussi quand je chante, quand je raconte des choses, parce que j'aborde un texte avec cette sensibilité de parent. Evidemment, ça change mon approche de la création de l'album. Je me vois mal maintenant raconter des chansons sexy, de séduction, de drague, alors que ce n'est plus du tout ce qui me traverse la tête. Un album, c'est le reflet de qui je suis à l'instant T.



Ça m'a pris du temps à trouver l'équilibre
Ton vrai créneau, c'est le R&B qui n'est pas un genre très facile à imposer en France par rapport à la pop. Comment on fait pour à la fois s'adresser au plus grand nombre tout en restant fidèle à ses envies ?
Ça a toujours été un peu mon dilemme. J'étais influencé par des artistes et un style de musique qui n'avaient rien à voir avec le style de la France, c'est-à-dire le R&B, des titres très produits à l'américaine, avec un débit de parole qui ne me permettait pas de faire des textes posés où raconter des histoires. Et c'est vrai que j'ai toujours cherché à trouver un juste milieu entre une chanson très produite, avec du flow, une vibe R&B pop-urbaine, et une culture française de la plume, de l'approche de la mélodie assez variété. Ça m'a pris du temps à trouver l'équilibre. J'ai commencé à le trouver avec "Juste une photo de toi" et je pense que là où j'ai vraiment réussi à mélanger le mieux mes deux univers, c'est avec "Les planètes" sur le précédent album. C'était la parfaite balance entre mes deux influences.

C'est frustrant parfois, sur le plan créatif, cette étiquette de star ?
En fait, à partir du moment où on fait de la musique et ce métier à cette échelle-là, quand on est suivi par des centaines de milliers de personnes, je pense qu'il faut être lucide. Est-ce que je fais de la musique pour me faire plaisir ou je fais de la musique pour me faire plaisir et essayer d'embarquer un maximum de gens avec moi ? Dans ce cas-là, il y a toujours cette réflexion de se dire : comment je peux amener ce que j'aime et en même temps ne pas trop déboussoler les gens. Ça me réussit plutôt bien puisque depuis que je le fais, ça n'a fait qu'aller de mieux en mieux sur chaque album, chaque tournée. Aujourd'hui, j'ai un public super éclectique qui est de toutes les générations et c'est un vrai kiff. C'est un vrai kiff de réunir des familles entières dans les concerts, de voir un jeune couple là-bas, un grand-père et son petit fils, une équipe de filles de 35-40 ans qui viennent parce qu'elles ont grandi avec moi, des enfants avec leurs copains... Tout le monde se mélange et j'aime ça ! Le fait d'avoir su prendre en considération tout ça m'a amené à faire ces mélanges dans ma musique.

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Justement, tu t'apprêtes à fêter tes 20 ans de carrière sur scène avec une grande tournée. A quoi va ressembler le spectacle ?
Ça va être un vrai show comme on a l'habitude. Il y aura une quinzaine de danseurs, des musiciens, des écrans géants, de la pyrotechnie, des effets visuels assez dingues. Il y aura une scène qui va s'étendre jusqu'au coeur du public. Le but, c'est que personne ne se sente loin de moi et de là où se passe le show. Je suis super excité parce que c'est une construction différente de penser un show vers les gens plutôt qu'un show face aux gens. C'est un nouveau challenge. Je n'ai jamais fait ça ! Les personnes qui sont venues me voir sur chacune de mes tournées vont encore être surprises, et découvrir quelque chose de complètement différent.

20 ans, c'est un premier sommet
Les préparatifs ont déjà commencé ?
Ah ouais, je suis en plein dedans ! On a des réunions, on s'envoie des tonnes de fichiers, des références visuelles... Ça carbure.

20 ans, ça peut être vu comme la fin d'un cycle et le début d'un nouveau. Vers quoi tu aimerais aller dans le futur ?
Je sais pas vers quoi j'aimerais aller dans le futur... Ce qui est sûr, c'est qu'entre cet album et le prochain, il va encore s'écouler du temps. Sur les dernières années, j'ai mis au moins deux-trois ans entre chaque album et le prochain ne dérogera pas à la règle, voire plus. J'ai encore d'autres choses que j'aimerais réaliser entre les deux. 20 ans c'est un premier sommet et à ce sommet-là, j'ai envie de souffler un peu sur l'aspect musique de ma carrière et de développer d'autres projets autour.

Vitaa a annoncé son dernier album pour se consacrer à sa vie de famille et travailler pour d'autres. Est-ce que tu y songes parfois ?
Non, moi j'ai toujours besoin d'avoir des défis pour être un homme comblé. Evidemment, ma famille et mes enfants me comblent mais pour être la meilleure version de moi-même, j'ai aussi besoin de relever des challenges. Ça a toujours fait partie de mon ADN, et c'est aussi important pour moi d'être super actif pour montrer à mes enfants que tout ce qu'on veut, il faut aller le chercher. Je veux qu'ils me voient douter, travailler et réussir, qu'ils me voient célébrer des victoires avec mes équipes. J'ai envie qu'ils grandissent en me voyant dans le feu de l'action, avec cette image-là, d'un papa qui lâche rien, et pas seulement qui profite de tout ce qu'il a pu accomplir. Ça, on le fera plus tard.

La page des Linkup, elle est tournée
On a pas mal parlé dans les médias d'une reformation des Linkup pour les 20 ans de l'aventure "Popstars". Tu serais partant ou la page est définitivement tournée ?
La page des Linkup, elle est tournée. Mais dans le teaser, je montre notre victoire, ce n'est pas quelque chose que j'oublie et renie. Je suis très fier de cette époque. Après... A voir comment ça se passe dans le cadre d'un show. Pour l'instant, ce n'est pas ma priorité. Je construis mon spectacle sur tout ce que j'ai fait. Ça représente une infime part de ma carrière, c'est un an sur 20 ans. Voire moins puisqu'on gagne en novembre et en septembre c'était déjà fini, moi j'attaquais le tournage du clip de mon premier album. Ça a duré vraiment dix mois les Linkup. Ça a été intense, c'était une aventure incroyable, une expérience géniale. J'ai appris beaucoup de choses. Maintenant, j'y pense mais ce n'est pas une obsession pour moi. Pour l'instant, l'important c'est de travailler mon show. Et de réussir à faire une setlist ! Parce que là je suis sur la setlist et croyez-moi, il y a déjà plein de titres qui doivent passer à la trappe parce que je ne peux pas rester quatre heures sur scène. (Rires) Déjà là c'est une vraie frustration de choisir des morceaux donc je vais me concentrer sur mon répertoire.
Pour en savoir plus, visitez la page Facebook de M. Pokora.
Écoutez et/ou téléchargez "Epicentre" de M. Pokora sur Pure Charts.

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