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samedi 23 décembre 2023 12:31

On a retrouvé Luce, gagnante de "Nouvelle Star" : que devient-elle ? Interview !

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Gagnante de "Nouvelle Star" en 2010, Luce a repris son vrai nom Lucie Brunet pour se focaliser sur sa carrière d'actrice au théâtre. A l'affiche de l'excellente pièce "Denali" au Studio Marigny à Paris, la comédienne se confie à Purecharts sur ce projet pas comme les autres, son aventure "Nouvelle Star", son album jamais sorti, et ses projets... Interview !
Crédits photo : Montage Purecharts Bestimage Instagram
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Comment tu es arrivée sur la pièce "Denali" ?
En fait, l'auteur et metteur en scène Nicolas Le Bricquir a rencontré tout le groupe au Cours Florent. Moi j'ai fait la Classe Libre du Cours Florent mais pas en même temps qu'eux. J'ai rencontré Nicolas sur "Paroles d'acteurs", un concept développé par l'ADAMI où on rencontre un metteur en scène très bien installé, et ça nous donne l'occasion de travailler pendant trois ans. En 2021, on ne se connait pas hyper bien mais on travaillait sur un autre projet, et il me dit : "J'ai écrit quelque chose, c'est un fait divers qui s'est passé en 2019, c'est une première ébauche". Je lis et je trouve que c'est une vision du théâtre que j'ai jamais vue. Je me demande même si c'est réalisable ! Je rencontre le groupe, et là j'ai aucun doute que les choses vont pouvoir éclore. Alors que personne ne voulait de nous ! On a passé deux ans et demi sans se payer, dans le garage de Nicolas, et ça commençait à nous décourager. Finalement, on a joué au festival d'Avignon, et là on est au Studio Marigny !

Luce c'est un personnage que j'ai créé
Ça a été un déclic ?
Avignon, ça a été un gros coup de projecteurs sur "Denali". On a enfin rencontré le public et les professionnels, et là on a été complets tout le festival d'Avignon. Là, on a de la chance, arriver à Paris, ce n'est pas rien ! On a des producteurs, on est très bien entouré. On essaie de tirer "Denali" vers le haut. C'est un projet super important, et on est très soudés. Ce n'est pas le cas sur tous les projets.

C'est une pièce très exigeante pour les acteurs en plus j'ai l'impression...
Oui, il y a ce que vous voyez sur scène, mais en coulisses c'est aussi quelque chose. Il y a une chorégraphie, comme un ballet, avec des accessoires à donner à un moment très précis, ça va très vite. Pour recréer un objet cinématographie au théâtre, il faut que ce soit très précis, avec des états très précis à un certain moment. Et grâce à la musique et la lumière, ça transforme toute la proposition.

Incarner ce personnage très complexe qu'est Denali, c'était un challenge ?
C'est un personnage qui me touche. Ce qui est intense c'est les états qu'il faut traverser très rapidement, en peu de temps. La scène finale elle est effrayante pour moi, je ne sais jamais si ça va marcher. Il y a un vertige. Mais Denali, si je peux le dire comme ça, j'ai décidé de l'aimer. C'est un personnage hyper complexe. Il n'y a pas de jugement de ma part parce que j'ai l'impression qu'on aurait tous pu être Denali à 15/16 ans, à rencontrer la mauvaise personne, on fait un mauvais choix... On n'est pas tous né dans des familles qui peuvent nous soutenir. Denali, elle a 15 ans, elle travaille dans un fast food, elle est pas jolie, elle est seule, elle n'a pas d'amis. Elle est placée dans une famille d'accueil, elle a subi des attouchements. Il n'y a rien dans l'avenir qui puisse la faire sortir de ça. Sa vie, c'est la merde. Les choix qu'elle va faire, il n'y en a aucun de bons...

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On se demande même comment cette histoire a pu arriver...
Oui, on se dit souvent : "Mais non c'est pas vrai, ils ne vont pas faire ça ?!" Mais on s'attache à eux car c'est une bande de jeunes qui a la tête dans les séries, il faut être beau, comment faire du fric, les réseaux sociaux. On se dit : "Mais comment on en est arrivé là ?". On est tous coupables... Mais on a envie de les aider ces personnages-là. J'aime l'idée que ce sont des jeunes lambdas, ce ne sont pas des monstres. Les gens qui tuent ne sont pas toujours des monstres. Cette idée de normalité elle est super intéressante.

Je réalise mon rêve et c'est hyper fort
Ce rôle est loin de l'image que le public peut avoir de Luce, découverte dans "Nouvelle Star". Le challenge résidait aussi là-dedans ?
Ce qui est assez étrange c'est que je différencie le théâtre et la musique. En musique, mon nom est Luce, et au théâtre c'est mon vrai nom Lucie Brunet. J'ai la sensation que Luce c'est un personnage que j'ai créé, coloré, qui veut tout dire, tout faire, avec une image précise, même si elle a pas mal évolué entre les deux albums. Avec Lucie, je peux tout faire et tout jouer au théâtre. Je ne me dis jamais que les gens m'attendent. Mais j'essaie plutôt de me dire : "Qu'est-ce que j'ai envie d'en faire ?" Dans "Denali", je monte sur scène pas maquillée, je ne suis pas jolie, et ça j'aime bien. Ça vient contrer un peu mes tocs avec le personnage de Luce, qui est hyper fantaisiste. Là, il n'y a pas ça du tout.

Tu avais déjà l'envie de faire de la musique et de l'acting dès le début ?
Le théâtre est arrivé beaucoup plus tôt que la musique. Depuis que j'ai 12 ans, je suis certaine que je vais être comédienne au théâtre. C'est comme si c'était écrit, c'est très particulier. Jouer tous les soirs, que ce soit à Marigny ou ailleurs, car je n'ai pas d'idée d'être comédienne dans des jolis lieux, ce qui me plait c'est de jouer. Mais jouer tous les jours, ça me donne énormément de joie. Il ne faut pas que je m'en passe ! Tous les jours, j'ai une joie liée à mon enfance, je réalise mon rêve et c'est hyper fort. J'ai fait du théâtre au lycée, au Conservatoire de Perpignan, j'ai fait une école d'infirmière et "Nouvelle Star" ça a bouleversé beaucoup de choses dans ma vie. A un moment donné, je me suis rendu compte que j'avais arrêté le théâtre pendant six ans à cause de la musique, et ça me rendait malheureuse.

A un moment donné, Luce prenait beaucoup de place
Tu ressentais une pression ?
C'est compliqué, j'ai gagné "Nouvelle Star", donc il y avait cette image : Luce doit faire de la musique. Pour me sentir plus légitime de revenir au théâtre, j'ai choisi de reprendre mon nom et j'ai fait une sorte de repos musical pour me perfectionner en école et me consacrer à ma "carrière théâtrale". Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura plus d'album, que Luce n'existe plus. Mais Lucie reprend plus sa place, et je vais revivre ce rêve de théâtre, car j'avais l'impression de passer à côté. A un moment donné, Luce prenait beaucoup de place. Mais elle est toujours là, c'est moi, mais Lucie s'exprime plus et c'est très agréable.

Tu ne pouvais pas faire les deux en même temps ?
Si c'est possible mais j'avais besoin de réinvestir le théâtre plus fort. Quand j'ai sorti l'album "Chaud", on est parti en tournée, et je suis rentrée en Classe Libre. J'ai retravaillé sur un album durant un an et demi, mais il était moins nécessaire que les autres... Je ne sortirai pas quelque chose qui ne me plaît pas, je préfère travailler dans un bar ou faire autre chose que de sortir un truc juste commercial, qui n'est pas bien. J'en serai malade. Je me suis reconnectée très fort au théâtre, j'ai envie d'en profiter. Mais ça va peut-être revenir...




Le fait que la musique soit au centre de la pièce "Denali", ça t'a encore plus emballée ?
Dès qu'il y a de la musique, je suis très contente. Là, c'est une sorte de nappe à la "True Detective", c'est hyper mystérieux, ça nous porte pour jouer. Ça en fait un objet théâtral encore plus particulier. La musique est un personnage central du spectacle, ça nous porte en permanence. Quand Nicolas m'a dit que la musique allait être jouée en live, au début, je n'étais pas convaincue. Mais finalement, c'est un vrai allié !

"Nouvelle Star", c'est arrivé comme un ouragan
Quel regard tu portes aujourd'hui sur ton aventure "Nouvelle Star" ?
Alors, déjà, j'ai 33 ans aujourd'hui, et j'avais 19 ans et demi à l'époque ! C'est une période où j'étais hyper jeune, c'est arrivé comme un ouragan, ça a été super fort. C'est un énorme tremplin, mais énorme. Je suis venue vivre à Paris, j'ai rencontré des gens incroyables comme Philippe Katerine, Orelsan ou Mathieu Boogaerts, j'ai travaillé sur deux albums que j'adore. Ça a vraiment changé ma vie du jour au lendemain. Ça a aussi changé ma vision sur l'art, je ne pensais pas que je pourrais en vivre ! "Nouvelle Star", c'est aussi l'exploration du live, qui est un énorme cadeau et que je garderai toujours avec moi. Ça m'a fait gagner 15 ans de métier. C'est une très bonne école. Parfois, j'ai la sensation que ce n'est pas moi qui ai vécu tout ça, c'est un peu fou. Mais c'est une expérience essentielle pour moi.

Dans l'industrie, l'étiquette "Nouvelle Star" ça a pu être un frein ?
Ce qui est important, c'est que moi ça ne m'arrête pas. J'avais fait deux séries, dont "Hôtel de la plage", et certainement qu'on m'a prise car je sortais de "Nouvelle Star". Là, c'est un plus. Parfois, certaines personnes peuvent m'accoler l'étiquette "Nouvelle Star", mais moi j'en suis assez détachée. Je suis quelqu'un de libre. J'imagine que ça a des points positifs et négatifs mais moi je fais ce que je veux. Je m'en fous un peu ! L'important c'est pas ce qui est passé, c'est ce que je vais faire. J'ai envie de construire une carrière avec des projets de qualité. Je sais que c'est long, difficile, il y a des périodes creuses, il faut énormément travailler, il faut être très rigoureux.



Quels sont tes projets aujourd'hui ?
On joue "Denali" jusqu'au 31 décembre au Studio Marigny, et après on a une tournée en 2024 et en 2025. Là, je termine un projet qui s'appelle "Songes à la douceur", on a encore quelques dates en mars-avril, on le tourne depuis deux ans. C'est du théâtre avec énormément de musique, je chante dedans. Je renoue à la musique mais pas en tant que Luce. Il y a Benjamin Siksou dans ce spectacle, qui a aussi fait "Nouvelle Star" d'ailleurs. J'ai un autre projet en cours, c'est aussi du théâtre. Une année théâtrale s'annonce, c'est trop chouette ! J'adore le spectacle vivant mais j'aimerais aussi beaucoup m'orienter vers la caméra, au cinéma. Il y a un truc qui est en train de se réconcilier avec mon image.

Tu as des envies de musique ?
La musique fera toujours partie de ma vie. C'est impossible que je m'en passe ! J'en écoute énormément déjà, tout le temps. Ensuite, j'ai un piano pourri chez moi, je chante, je pose quelques accords, ça me permet de chanter. La musique, actuellement, j'ai envie que ce soit très intime et que pour moi. Je remplis des carnets, ça a toujours été là mais là c'est très personnel, très intime. Peut-être que ça reviendra ou pas, mais on verra, je suis très tranquille avec ça. J'ai un album qui dort un peu, qui date de 2018. Je ne l'ai pas réécouté. Mais c'est aussi une histoire de rencontres comme avec Mathieu Boogaerts sur le deuxième album. J'ai besoin d'être accompagnée car je compose peu, j'écris mais ce sont plus des poèmes. C'est bien de prendre le temps, je n'ai pas peur qu'on m'oublie car je suis très active et créative. On verra ce que me réserve l'avenir !
Suivez l'actualité de Lucie Brunet sur son compte Instagram !

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