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Lana Del Rey envoûte et joue sa diva à l'Olympia

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Comme ses idoles Edith Piaf ou Jeff Buckley, Lana Del Rey a joué à guichets fermés ce week-end à l'Olympia de Paris. Souriante, habitée, dans sa bulle, la chanteuse a offert les meilleures pièces de son répertoire, mais a déçu avec un final digne des plus grandes divas.
Crédits photo : Abaca
Ce week-end, Lana Del Rey a investi l'Olympia de Paris pour deux concerts événements, dont les billets se sont arrachés en trois minutes à peine. C'est dire si l'attente du public était importante. Un peu plus d'un an après la sortie de "Born To Die", écoulé à près de 400.000 exemplaires en France, la chenille allait devenir papillon en live. Une fois l'immense toile blanche qui recouvrait la scène, tombée, le décor se révèle dans la pénombre. Une petite dizaine de musiciens, dont un pianiste et trois violonistes, sont installés dans une sorte de manoir hanté avec deux statues de lion qui guettent de part et d'autre, des chandeliers gothiques, un corbeau empaillé, un lustre et une chauve-souris au plafond, ainsi que des écrans géants intégrés en arrière-plan. La voix de Lana Del Rey retentit, fait quelques vocalises, mais aucune trace de la chanteuse qui arrive en toute simplicité, le sourire aux lèvres, vêtue d'une robe courte, blanche, bras couverts mais jambes nues. Elle salue la foule hystérique, semble heureuse mais gênée, et son visage se transforme instantanément quand résonne "Cola".


Le public est suspendu à ses lèvres


« My pussy tastes like Pepsi Cola » lance-t-elle, les yeux fermés, les traits concentrés, dans une ambiance nocturne, envoûtante. Sa voix est fragile mais puissante, joue sur les nuances. Bien dans ses Converse blanches, elle se permet de monter dans les aigus, d’exécuter quelques pas de danse et mouvements d'épaules, comme pour dépoussiérer son image de fille timide, et s'offre même un passage dans la fosse pour toucher son public. Elle le fera d'ailleurs à plusieurs reprises durant le show. Elle enchaîne avec "Body Electric", et des images d'Elvis Presley, Marilyn Monroe et Jésus sont projetées pour souligner ses paroles. Lana joue la baby doll, descend le long de son micro-pied, s'agenouille. Bien qu'elle occupe l'espace de manière minimaliste, la chanteuse impose son style, fait virevolter sa robe sous les ventilateurs, comme son idole. Le public est conquis. Il chante avec elle l'imparable "Blue Jeans", crie lorsqu'elle entonne brièvement "I Love Paris" de Cole Porter, et est pendu à ses lèvres, si souvent décriées, lorsqu'elle offre une version magistrale de "Born to Die", aidée par les images de road trip enflammé en fond.

Re-découvrez le clip "Ride" de Lana Del Rey :



Des moments forts et un final très décevant


Les moments forts s'enchaînent : le déchirant "Carmen", "Million Dollar Man" dans une version jazzy au piano très réussie, ou encore "American", porté par des cordes qui apportent un vent de nostalgie au titre. Un petit bout de "Knockin' on Heaven's Door" de Bob Dylan résonne après que "Without You", qu'elle interprète en majorité assise près de la fosse, a apporté une fraîcheur à la setlist. Elle s'engouffre dans les coulisses tandis que l'introduction du clip "Ride" prend le relais. La chanteuse revient et offre alors un autre instant marquant du show avec son titre emprunt d'évasion. Après "Summertime Sadness", brillamment éclairé, et le somptueux "Video Games", Lana Del Rey débute le très attendu "National Anthem"... mais s'arrête en plein milieu pour signer des autographes au premier rang de la fosse, et ce durant 10 minutes. Le reste de la salle patiente, exclu. La chanteuse remonte finalement sur scène, nous salue de la main sans un mot et s'en va. Les lumières se rallument, le spectacle est fini.

Malgré un final très décevant - aucun rappel et pas même un "au revoir" -, Lana Del Rey a livré un concert convaincant, court certes (1h20 tout compris), mais solide et plein de charme. Oui, elle se retourne souvent vers ses musiciens, gênée, comme pour ne pas affronter son public, mais sa voix est là, comme elle, forte malgré tout. On regrettera tout de même de ne pas avoir pu succomber au charme live de "Dark Paradise", "Diet Mountain Dew" ou "Off to the Races", titres aux accents hip-hop qu'elle n'assume pas. Comme un mirage, Lana Del Rey envoûte, déçoit et intrigue.
Toute l'actualité de Lana Del Rey sur son site internet officiel et sa page Facebook.
Écoutez et/ou téléchargez l'album "Born To Die" de Lana Del Rey.

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