Lana Del Rey

Crédits photo : Abaca
Aujourd'hui, Lana Del Rey compte parmi les popstars les plus adulées et influentes de sa génération. Mais tout aurait pu être bien différent. En effet, on a tendance à l'oublier, mais la chanteuse a été vivement critiquée au début de sa carrière. Malgré les tubes "Blue Jeans" ou "Video Games" et l'album "Born To Die" depuis vendu à 12,5 millions d'exemplaires dans le monde, l'artiste américaine a été rapidement pointée du doigt et jugée comme un personnage façonné de toutes pièces par sa maison de disques. Même le DJ français Cédric Gervais a récemment déclaré que, selon lui, c'est son remix de "Summertime Sadness" qui a fait décoller sa carrière : « Lana Del Rey ne remplissait pas les salles aux Etats-Unis. Après cette chanson, elle remplissait chaque concert qu'elle faisait aux Etats-Unis. Elle n'avait jamais eu un tube en radio, c'est le seul qu'elle a eu dans sa vie ».

"Le disque le plus ridicule jamais sorti"

De quoi faire doucement sourire aujourd'hui, quand on voit que chacun de ses albums est unanimement salué par la presse et que ses concerts suscitent l'événement. D'ailleurs, Lana Del Rey garde une petite rancoeur pour ce début de carrière contrarié. Alors qu'elle fait la Une du nouveau numéro du Harper's Bazaar, l'interprète de "Radio" renvient sur les médias influents qui ont descendu en flèche son album "Born to Die", depuis devenu culte. « En une semaine, le New Yorker, le New York Times, le New York Post et le New York Magazine ont tous reconnu que c'était le [disque] le plus ridicule jamais sorti » se désole-t-elle, alors qu'elle voyait, contrairement aux critiques, son travail comme « 100% authentique » : « J'étais à une période de ma vie où j'étais très malléable et où tout était facile à accepter. Je n'arrêtais pas de relire l'idée de quelqu'un qui feignait la vulnérabilité. [Mais] peut-être que ce qu'ils ont vu, c'était vraiment de la vulnérabilité ».

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Malgré la mauvaise presse, Lana Del Rey a tout de même tenu à garder la tête haute : « C'était peut-être ce genre d'énergie : "Essayons de faire en sorte que ça marche". Je suis sûre que mon intuition au quotidien était encore assez forte. Mais avec ma carrière, je me disais "Essayons juste de voir si ça peut marcher" au lieu de tout arrêter brutalement ». Et elle a eu raison : son deuxième album "Ultraviolence" est directement entré numéro un aux Etats-Unis et elle est aujourd'hui une icone pour les artistes de la nouvelle génération comme Olivia Rodrigo ou Billie Eilish, qui la citent tous en exemple. Pour preuve, même le très influent site Pitchfork a revu sa critique de l'album et sa note à la hausse en la passant de 5,5 à 7,8/10. « C'est presque comme s'ils avaient tort. C'est ça, ils avaient tort » conclut-elle. Et toc !