Lana Del Rey

Crédits photo : Bestimage
Voir Lana Del Rey en concert à l'Olympia a été un petit parcours du combattant pour ses fans. Jouissant toujours d'une forte popularité en France, la chanteuse a décidé (à la dernière minute) de revenir dans cette salle mythique et intimiste de 2.000 places, 10 ans après son dernier concert en salle chez nous. Problème : plus de 420.000 personnes se sont connectées pour tenter de décrocher un précieux sésame. Malgré les fortes chaleurs, ils étaient donc nombreux.ses hier à camper devant l'Olympia dans l'espoir d'assister à ce show unique aux premiers rangs de la fosse. Et c'est à 21h35, après une trentaine de minutes de retard sur l'horaire annoncé, que Lana Del Rey est arrivée. Sur une scène au décor minimaliste (un piano sur une estrade, des marches, quatre fenêtres et leurs rideaux flottant, une coiffeuse), la star américaine a soigné son entrée très cinématographique. Sous les hurlements et les applaudissements, dans un déluge de lumières et alors que s'est affiché le message "Que Dieu vous bénisse Paris" sur l'écran géant, ses trois choristes en robes scintillantes très soul et ses musiciens ont fait monter la pression, tandis que l'ombre de deux danseuses sont apparues derrière des fenêtres au son de "Nature Boy" de Craig Armstrong.

Lana en toute simplicité

En toute simplicité, surprise d'une telle ferveur, Lana Del Rey, dans une robe longue blanche très champêtre, a presque dénoté au milieu de cette mise en scène vibrante, alors qu'ont résonné les premières notes de "A&W", extrait de son dernier album. Mais nous n'avons pas pu vibrer au son de ce titre fleuve et bouillonnant de 7 minutes puisque la chanteuse n'en a interprété que le final rappé, sa voix noyée sous les instruments et les cris des fans survoltés. Souriante, Lana s'est amusée d'être la meneuse de revue de ce spectacle aux multiples facettes, très souvent entourées de six danseuses, qui n'ont malheureusement pas apporté grand-chose au récit. Au contraire, les chorégraphies ont souvent détourné la puissance du moment, comme lors de "White Mustang" où elles ont proposé un show sexy sur des chaises, totalement en décalage avec l'univers... Si elle a perdu cette aura mystérieuse pour gagner en proximité (elle a souvent interrompu son show pour aider des fans en détresse à cause de la chaleur), l'artiste a semblé souvent dépassée, voire gênée, par la popularité de l'univers qu'elle a créé, et ses chansons devenues au fil du temps plus grandes qu'elle. Lana n'aurait jamais vraiment besoin de chanter tant le public a scandé chaque parole, des tubes bien sûr mais aussi de titres moins connus comme "Bartender", durant lequel elle s'est fait coiffer de longues minutes, ou "The Grants".

Merci Lana 🫠❤️ pic.twitter.com/mUY2FuWu63

— Julien Gonçalves (@JulienBobbyG) July 11, 2023

Des versions raccourcies de ses tubes

Malgré un son globalement chaotique, Lana Del Rey a su suspendre le temps à de nombreuses reprises, souvent seule, sans mise en scène ou chorégraphie, démontrant que sa voix, son charisme et ses mélodies vaporeuses n'ont pas besoin d'enrobage superflu pour briller. C'est justement dans ces moments-là que la préciosité de son talent a éclaté. Ainsi, les sublimes ballades dramatiques "Young and Beautiful", "Arcadia" ou "Chemtrails Over the Country Club" ont serré le coeur des plus sensibles sans effort grâce à une interprétation comme hors du temps. Mais de rares idées de scénographie ont tout de même su nous bluffer, comme quand Lana Del Rey, allongée en étoile sur le sol avec ses danseuses, a interprété l'intense "Pretty When You Cry", tandis que, filmées par le haut, elles ont fusionné avec les vagues et l'écume projetées sur grand écran. Poétique à souhait ! Dos à la foule pour assister à une rétrospective de ses clips mythiques, la baby doll a ensuite offert un beau cadeau au public avec l'enchaînement de "Ride", "Born to Die" et "Blue Jeans" (et les clips en fond) qui a fait monter la fièvre d'un cran... même si l'interprétation de versions raccourcies de ces titres emblématiques nous ont forcément laissés sur notre faim. Lana se serait-elle lassée de ces hymnes qui ont bâti sa légende ? Sans doute. Mais pas nous.

Quand Lana Del Rey chante "Ride" à l'@OLYMPIAHALL... Les frissons 💖 pic.twitter.com/MhQyBFyA9U

— Purecharts (@purecharts) July 11, 2023

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Elle a d'ailleurs à nouveau frustré son auditoire en massacrant l'énorme "Diet Mountain Dew", issu de son premier album "Born to Die", dans une relecture plus soul, en total décalage avec les beats hip-hop de l'original, tout en n'en proposant là encore qu'une version tronquée. Heureusement, pour le final, Lana Del Rey, qui n'en revenait pas d'avoir attendu 10 ans pour revenir à l'Olympia, a pris son temps quand le fédérateur "Summertime Sadness" a littéralement embrasé la scène sous les couleurs arc-en-ciel, dans une communion rare. « Ce sera toujours en last minute avec moi vous savez ! » a-t-elle glissé avec humour, remerciant les spectateurs d'être là, avant de s'assoir avec ses choristes pour chanter le sublime "Did You Know That There's a Tunnel Under Ocean Blvd"... finissant dans un festival de vibes cacophonique. Cette pépite aurait mérité un plus bel écrin.

Impossible de se lasser de "Summertime Sadness" 💕 pic.twitter.com/n31zNfN0vE

— Purecharts (@purecharts) July 11, 2023

« Ce moment est arrivé » a ensuite glissé Lana Del Rey dans un sourire plein de malice, s'asseyant alors sur une balançoire fleurie pour scander son premier tube "Video Games", qui n'a pas pris une ride. Elle s'est par la suite éclipsée en coulisses, en envoyant un baiser à la foule, quand le mot "FIN" est apparu sur l'écran. Le point final d'une épopée tempétueuse de 1h30 (un peu court), faite de hauts et de bas, et où certains titres ont cruellement manqué ("National Anthem", "Say Yes to Heaven" ou "Radio" qui cartonne sur TikTok) mais qui restera tout de même gravée dans nos mémoires. A bientôt, Lana !

Setlist du concert de Lana Del Rey à l'Olympia

A&W
Young and Beautiful
Bartender
Chemtrails Over the Country Club
The Grants
Cherry
Pretty When You Cry
Ride
Born to Die
Blue Jeans
Norman Fucking Rockwell
Arcadia
Ultraviolence
White Mustang
Candy Necklace
Diet Mountain Dew
Summertime Sadness
Did You Know That There's a Tunnel Under Ocean Blvd
Video Games