Jenifer

Crédits photo : Abaca
Jenifer fait le tour des plateaux télé et radio pour présenter son nouvel album "Jukebox", une relecture de ses plus grands succès comme "Au soleil", "Tourner ma page" ou "Donne-moi le temps". Des tubes qu'elle a notamment interprétés sur le plateau de la "Star Academy" fin novembre, là où tout a commencé pour elle en 2001. « J'adore la proximité dans les shows et ces nouvelles versions s'y prêtent. C'est un album de souvenirs, une carte postale pour mon public qui me suit depuis 20 ans. Ce n'est pas rien » sourit Jenifer dans les pages du Parisien, impatiente de retrouver le public pour une tournée au concept audacieux : ce sont les spectateurs qui choisiront les chansons qu'elle interprètera le soir même sur scène ! Dans le cadre de ce marathon promotionnel, Jenifer était de passage sur France Inter vendredi afin de raconter son lien très spécial avec une chanson : "Tears in Heaven" d'Eric Clapton.

"C'est un sujet qui touche énormément de femmes"

Au micro de Frédéric Pommier, l'interprète du titre "Ose" s'est laissée aller à des confidences très personnelles pour évoquer son amour pour le célèbre morceau d'Eric Clapton. C'est une histoire connue de tous et tragique : la légende de la musique américaine l'a écrite en 1991 après la mort accidentelle de son fils Conor, âgé de quatre ans et tombé du 53ème étage d'un appartement à New York... « J'ai découvert Eric Clapton grâce à cette chanson. C'est une chanson que j'écoute souvent, j'imagine que c'est mon papa qui me la fait découvrir. J'ai beaucoup de respect pour les personnes qui partagent autant d'intimité » explique Jenifer, bluffée par « le talent d'interprète et la puissance d'auteur » du musicien la première fois qu'elle a entendu "Tears In Heaven" : « C'est une complainte, un hommage, une chanson d'excuse aussi. (...) C'est un sujet que j'ai compris plus tard, quand je suis devenue maman. J'ai trois fils. J'ai osé m'imaginer me mettre à sa place, si je perdais un de mes enfants, est-ce que je réussirais à survivre ? ».

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Si la douleur d'Eric Clapton résonne si fort dans le coeur de la gagnante de la première "Star Academy", c'est parce qu'elle a, elle aussi, traversé des épreuves douloureuses. « Ça m'a fait comprendre et dénouer des choses à l'intérieur de moi. (...) D'une certaine manière, ça m'a servi d'exutoire sur certaines choses que j'ai pu vivre. C'est très intime ce que je vais dire, mais j'ai déjà connu par exemple des fausses couches. J'ai eu ce sentiment-là en écoutant cette chanson-là, j'ai eu l'impression d'avoir perdu un être cher » a révélé, d'une voix tremblante, la chanteuse, très émue d'évoquer pour la toute première fois ces drames qu'elle a dû vivre dans l'intimité. Ainsi, Jenifer dit écouter régulièrement ce morceau qui l'aide à « extérioriser une douleur » et « accompagner le chagrin » : « Ça fait du bien de pleurer un bon coup ».

Je ne m'attendais pas à de telles confidences de la part de #Jenifer. À l'issue de cette interview, elle m'a confié qu'elle-même ne s'y attendait pas non plus. C'était vendredi dans "C'est une chanson" sur @franceinter et c'était bouleversant. https://t.co/rPv2NsKz8U

— Frédéric Pommier (@fred_pom) November 30, 2024

Avec bienveillance, le journaliste a alors questionné Jenifer sur cette expérience. « C'est un sujet qui touche énormément de femmes » a confié l'artiste corse, qui repense « souvent » à ce qu'elle a vécu comme « des disparitions » : « Parfois ça me revient, ça a été des douleurs très intenses. (...) La chanson a ce pouvoir de me consoler, bizarrement. Je me dis qu'il y a plus terrible que ce que j'ai vécu. Elle me permet de me retrouver, de ne pas oublier ». C'est la raison pour laquelle "Tears In Heaven" la « bouleverse » à chaque écoute : « Elle me bouleversera pour l'éternité ». Elle n'en avait encore parlé à « personne » mais ces fausses couches ont inspiré à Jenifer une chanson qu'elle n'a jamais dévoilé. « Je n'ai jamais réussi à la chanter. Aurais-je la force, un jour ? » s'interroge la star de 42 ans, pour qui ces fausses couches ont laissé des cicatrices profondes. Pour l'heure, elle garde ce texte « rangé précieusement » dans un tiroir.