IrmaMusiques du monde » Amerique Latine
lundi 16 avril 2012 0:00
Pure Charts Live : Irma en acoustique
Un an que son premier album "Letter To The Lord" est sorti, mais il a fallu qu'une publicité réalisée en partenariat avec Google Chrome passe à la télévision pour que sa carrière décolle. La chanteuse Irma est depuis plusieurs semaines au top avec son premier single "I Know". Avec sincérité et de manière décomplexée, elle répond à nos questions comme elle accorde sa guitare avant de jouer pour une nouvelle session Pure Charts Live ! Le principe ? Deux vidéos acoustiques : d'abord un enregistrement acoustique dun titre de leur répertoire, puis une reprise ("cover") acoustique inédite.
A la télévision, sur Internet, sur les ondes, dans les charts et bientôt de retour sur scène. Tu es partout depuis le début de lannée avec ton tube "I Know". Comment est-ce quon gère larrivée dun tel succès ? (Jonathan Hamard, journaliste)
Irma : Comment est-ce quon gère Tout est allé tellement vite. Ça cest fait en lespace dun mois alors que lalbum est sorti il y a déjà un an. Je nai même pas eu le temps de comprendre ce quil se passe. Je commence à le voir. Quand je me promène dans la rue ou que je vais au restaurant, on me reconnait. Ce nétait pas le cas il y a encore trois mois. Jai vraiment du mal à le réaliser. Quand je vais acheter mon pain, la boulangère me parle de la publicité qui est passée à la télévision. Mais cest toujours bienveillant. Est-ce que lon ressent aussi quelque part un sentiment de fierté ? Cest clair que tout cela me touche. Que toutes les marques de reconnaissance font du bien. Je reçois beaucoup de messages ultra-positifs. Ça me donne envie de continuer à avancer, de donner ce que jai de meilleur pour faire encore mieux. On parle de reconnaissance du public. Mais la reconnaissance professionnelle compte également beaucoup. Jai été assez surpris de ne pas te voir nominée aux dernières Victoires de la musique. Est-ce une déception pour toi ? As-tu été frustrée ? Je me dis que si ce nest pas cette année, ce sera lannée prochaine ou une autre année. Ils doivent avoir leurs critères ou leurs raisons. Je me dis quil faut que je fasse mes preuves, que rien nest joué. Cest le début. Ça me laisse le temps de faire beaucoup de choses, de grandir et denvisager lavenir. Je me dis que le jour où ça arrivera, si un jour ça arrive, que je laurais alors mérité. Est-ce quelque chose que tu attends ? Ce nest pas une finalité mais de recevoir un prix, quel quil soit, cest bien. Cest valorisant. Je ne me pose pas trop la question non plus. La chanson "I Know" existe depuis peu dans une autre version, enregistrée au featuring de Youssoupha. Cest une collaboration que je trouve audacieuse. Cest assez marrant. Youssoupha, cest quelquun que je connaissais déjà de nom et javais déjà écouté ce quil faisait. Je dois dire que jaimais beaucoup. On commence à lancer lalbum aux Etats-Unis avec le titre, également en featuring. Et je trouvais dommage quen France on nait jamais fait ça : cette rencontre rap et folk. Jai donc fait une liste des rappeurs que jaimais bien à My Major Company et Youssoupha arrivait en tête. Il adore le projet. On sest rencontré. Le lendemain on était en studio de 18 heures à 3 heures du matin pour enregistrer son rap sur la chanson. Je me ballade toujours avec mon ordi et ma guitare sur moi. Le texte en français, cest lui qu'il la écrit ? Cest lui qui a tout réécrit. On a pas mal parlé du sens du texte. Il a réécrit et me faisait écouter au fur et à mesure de lavancée de son travail. Il a tout de suite compris la chanson. Je crois que cest presque son premier jet sur la version finale. Je te considère comme la nouvelle révélation de My Major Company, dans la continuité directe de Grégoire et Joyce Jonathan. Deux gros cartons de ces dernières années. Est-ce que tu penses que linternet et les internaute-producteurs cest lune des voies de lavenir de la musique ? Je ne dirais pas dans labsolu que lInternet est lavenir de la musique. Mais il est certain que la musique devra compter sur Internet par la suite. A tous les niveaux. Cest par Internet que je me suis fait connaître par le public. Aujourdhui, tu peux ne pas être signé sur un gros label. Ce nétait pas le cas il y a dix ans. Faire écouter ta musique à des milliers, voire des millions de personnes, sans passer pas un grand label, cest quand même bien la preuve quInternet permet de se faire connaître. Mais ça ne suffit pas ? Si, ça peu. Quand je suis arrivée aux Etats-Unis, jai travaillé avec une équipe incroyable. Jai rencontré des personnes qui nont pas dénorme studio prestigieux pour travailler. Jai écouté leur travail, cétait incroyable. Et ils ont tout fait chez eux. My Major Company, nest-ce pas aussi une liberté artistique que tu ne pourrais pas avoir ailleurs ? Exactement ! Quand je suis arrivée chez My Major Company, les internautes ont écouté ma musique. Léquipe na eu aucun impact sur ce que je fais. Les producteurs qui ont investi leur argent sur mon album lont fait parce quils aimaient ma musique. Ça me garantit une grande liberté vis-à-vis de My Major. Cest ce que lon comprend en regardant la publicité racontant ton parcours qui a été très largement diffusée à la télévision. Ce quon ne sait pas, cest le temps que tu as été sur le site My Major Company avant dêtre remarquée et de rassembler la somme requise pour produire ton premier album. Deux jours. Cest 416 producteurs pour 70.000 euros. Cétait le record. Quand je me suis inscrite, nous étions à peine douze artistes. A lépoque, cest My Major Company qui décidait de mettre en avant tel ou tel artiste. Grégoire navait pas encore sorti son premier album. Cétait en août 2008. On m'a mise en ligne un vendredi soir. Et le dimanche après-midi, on ne sait pas ce quil sest passé, jétais produite. On na jamais compris pourquoi. Jétais avec ma sur jumelle devant mon ordinateur. On appuyait sur la touche F5 et ça narrêtait pas de monter. On croyait que cétait un bug. Il y a même un membre de léquipe de My Major Company qui se posait la question aussi. Je ne my attendais pas. On ressent tellement de choses. Je me suis : "ça y est, va falloir faire un album" (rires). Tu dis : "il va falloir faire un album". Avais-tu pas mal de chanson décrites ? Es-tu repartie sur quelque chose de totalement différent ? Javais quelques chansons décrites. Il y en a que lon retrouve dailleurs sur cet album. Mais cest aussi une période où je me cherchais. Il y avait beaucoup de choses à prendre en compte. A ce moment-là, je nécoutais plus du tout la même musique, je découvrais de nouvelles choses. Et puis il fallait trouver des arrangements. Je navais jamais fait ça. Je navais que mes vidéos sur YouTube. Il y a eu des très belles vidéos sur YouTube lannée dernière. Avec will.i.am notamment. Cest quand même une immense star,. Cependant, on ne te connait pas aujourdhui parce que tu as chanté avec Will.i.am, mais parce tu chantes "I Know". Cest vrai que jai commencé en postant des petites vidéos sur YouTube. Et alors que mon album était déjà sorti, je trouvais intéressant de relancer ce principe des reprises acoustiques. Jai profité du fait que je rencontrais beaucoup dartistes à ce moment-là pour les inviter dans mon délire. Je me ballade toujours avec mon ordi et ma guitare sur moi. Par exemple Tété, je lai croisé parce que je jouais en première partie de ses concerts à lépoque. Gad Elmaleh, cest parce quon a un ami en commun. Will.i.am, je lai rencontré sur le plateau de "Taratata". Cétait moins pour le côté "je chante avec des artistes très populaires" que pour lidée de faire découvrir des artistes que vous avez lhabitude de voir dune certaine manière, à les voir autrement. Avec une Webcam pourrie pour une simple chanson. Tu as parlé des Etats-Unis. Ton album devrait y sortir à la fin de lannée. A lécoute de "Letter To The Lord" mais aussi pour mimage que tu renvoies, jai le sentiment que tu es sensible à la culture américaine. Quest ce qui tattires dans cette culture ? Il ne faut pas se mentir. En ce qui concerne la musique, les Américains ont eu lhabitude daller prendre ce quil trouvait ailleurs pour combler ce quil navait pas. Ils mélangent beaucoup les différents éléments quils trouvent ici et là. Ce qui me plait justement, cest cette très grande ouverture. Ils peuvent de prendre quelque chose en Suède et lassocier à quelque chose qui vient dAmérique Latine. Cest un énorme brassage. Et cest ce qui fait quils se renouvellent tout le temps. Comme partout, il y a plein de styles. Depuis que je suis petite, jai une grande passion pour la musique anglo-saxonne. A chaque fois que je vais aux Etats-Unis, je ressens cette sensation que tout est possible. On peut se planter. Mais on peut aussi y arriver. On a limpression demblée que tout est possible. Je préfère quun maximum de personnes ait accès à mon album, même gratuitement. Et a contrario, lors de notre première rencontre lan dernier, tu expliquais que cest aux Etats-Unis que tu as fait tes premiers pas en studio, avant de tinscrire sur le site My Major Company. Et ça na pas marché. Tu nas pas aimé le travail effectué avec ta première équipe.Ce nest pas un mauvais souvenir pour autant. Car il ny a rien de mieux que daller dans un studio aux Etats-Unis pour voir comme ils travaillent. Cest très intéressant. Cétait une très bonne expérience. Jai appris beaucoup de choses. Cest juste que le résultat nétait pas celui attendu. On travaille mieux outre-Atlantique ? Disons quil y a de très très côtés en France. Il y a moins le côté show. En France, on va à lessentiel. On a plus à cur de conserver laspérité du projet et tout ce qui fait sa sincérité. Alors quaux Etats-Unis, on peut très facilement se laisser emporter dans ce côté "gros son". Penses-tu que tu parviendras à garder cette sincérité qui tanime aujourdhui ? Jespère. Je pense que oui. Partir à la conquête du marché américain, cest une finalité, une étape ou une victoire ? Je ne dirais pas que cest une finalité parce quhonnêtement, je ne my attendais pas du tout. On a reçu un appel de la patronne dUniversal Music aux Etats-Unis. Elle était tombée sur la vidéo du titre "I Know". Cest arrivé vraiment par hasard. Etre signé aux Etats-Unis, ce nétait pas dans mes projets. Donc ça ne peut pas être une finalité. Je dirais que cest grosse étape. Cest un gros challenge. Parce quil y a vraiment beaucoup dartistes là-bas. Cest une chance inouïe pour moi de pouvoir sortir mon album, dautant plus que je suis soutenue par un très gros label qui fera tout pour que ça prenne. Sans défi, on ne se réinvente pas. Cest important le challenge pour un artiste ?Oui. Sans défi, on ne se réinvente pas. Jaurais très bien pu me complaire dans ce qui marrive. Mais sans défi, on navance pas. Et le public veut nous voir avancer. Il faut savoir proposer de nouvelles choses. Surtout maintenant. Exactement. Tu travailles actuellement sur de nouvelles versions de tes titres ou même sur dautres chansons. Le public français sera-t-il lésé ou peut-on sattendre à nous aussi avoir le droit à ces petits bonus ? Jamais le public français ne sera lésé. Cest mon premier public. Maintenant, avec Internet, et pour reprendre ce que lon disait tout à lheure, cest une formalité. Tu pourras les trouver dune manière ou dune autre ces titres. Et si je te dis que cette liberté là, cest aussi celle qui irrémédiablement te prive dune partie de ta rémunération. Je parle de tes droits dauteur-interprète et du téléchargement. Cest vrai. Tu sais quoi, je préfère quun maximum de personnes ait accès à mon album, quitte à ce que ce soit gratuitement. Plutôt que seulement trois personnes parce quil est super cher. Après, il faut que je gagne ma vie, je te laccorde. Mais il y a les concerts pour ça. Et comme jai beaucoup tournée lannée dernière. Dailleurs, jai basé mon développement sur la scène. Jespère que par la suite je vivrais plus de la scène que des ventes de mon album. Tu parles de tes concerts. Y a-t-il un avant et un après la scène en ce qui te concerne ? Clairement, oui. Parce quavant de monter sur scène, on ne se rend pas compte que cest un métier. Au début, je pensais que ça irait parce que je savais jouer de la guitare dans ma chambre. Sauf que pas du tout. Il faut apprendre à chanter, à courir Il y a eu des ratés sur scène ? Oh quoi oui ! Des gros ratés même. Après, lobjectif, cest de donner limpression que tout se passe pour le mieux, que les spectateurs ne se rendent pas compte que tu tes planté. Le but, ce nest pas de ressortir en pleurant (rires). Ça test déjà arrivé ? Oui. Une ou deux fois. Mais cétait plus un état de fatigue. Cest plus de la déception. Mais jai toujours en tête un conseil que Diams mavait donné quand je jouais pour sa première partie. Cest elle qui ma expliqué quil fallait jouer devant le public comme si cétait la dernière fois quil venait te voir. Devenir chanteuse, cest un rêve de petite fille ou un goût pour la musique qui est venu avec le temps ? Un peu des deux je pense. Je pense que, inconsciemment, cétait un rêve. Parce que jécoute de la musique depuis toute petite. Cest un peu comme les Etats-Unis. Quand jécrivais des chansons au Cameroun, je nimaginais pas que je les chanterais un jour en Amérique. Je ny pensais même pas. Un rêve inconscient donc. Et puis les choses senchainent.
Pour en savoir plus, visitez mymajorcompany.com/Artistes/irma ou la page Facebook d'Irma.
Écoutez et/ou téléchargez l'album "Letter To The Lord" d'Irma. Podcast
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