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jeudi 12 septembre 2024 16:07

Indochine : que vaut le nouvel album événement "Babel Babel" ? Notre critique !

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Le groupe Indochine est de retour depuis quelques jours avec "Babel Babel". Un disque engagé, calibré pour le live et ambitieux, parfois trop. Voici notre critique du nouvel album événement du groupe sur Purecharts !
Crédits photo : Stéphane Ridard
Voir grand, voir double, voir autrement. Sept années ont certes passé depuis "13", mais Indochine a récemment consolidé son succès avec deux best-of et une première tournée des stades qui a battu tous les records. Leur grand retour après un silence discographique, là aussi record, était ultra attendu et il est celui de tous les superlatifs. Le plus imposant d'abord, puisqu'avec "Babel Babel", le groupe mise sur un double album de 17 titres, avoisinant l'heure et demie d'écoute. Le plus ambitieux aussi, de sa pochette surchargée signée David LaChappelle, aux multiples sonorités infusant le projet. Peut-être trop ambitieux d'ailleurs. Car en étant aussi généreux, Indochine n'évite malheureusement pas l'écueil de l'album trop long, qui aurait mérité d'être resserré sur une douzaine de pistes.

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Deux disques miroirs et engagés


A l'écoute du double disque, un premier constat s'impose entre les deux volets à la fois distincts et miroirs. Le premier semble celui du combat, marqué par des références directes à la guerre en Ukraine, l'ancienne première ministre finlandaise Sanna Martin ("Sanna sur la croix") ou le sort des femmes iraniennes. Des textes plus engagés que jamais pour Indochine qui, musicalement, navigue en terrain connu avec une galerie de morceaux électro-pop/rock, dans la continuité de "13". Impossible, en écoutant les pourtant très réussis "L'amour fou", "Victoria" et "Le chant des cygnes", de ne pas penser à "2033", "Henry Darger" ou "Nos célébrations", très proches dans leurs mélodies et leurs constructions. Des morceaux peut-être déjà entendus mais calibrés pour le live. On sait déjà d'ores et déjà quand exploseront les confettis, quels morceaux seront repris en choeur par le public, ou à quel type de projections s'attendre sur les concerts de l'"Arena Tour".



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Le deuxième disque est, de l'avis des inconditionnels, le plus réussi car celui qui "ose" un peu plus. La longue introduction électrique "Babel Babel" (huit minutes), où Volodymyr Zelensky est décrit comme « un roi », vient présenter ce second volet, traversé par des titres plus accrocheurs, à l'image de "Girlfriend", superbe duo rock avec Marion Brunetto ou l'optimiste "En route vers le futur". 39 ans après "3e sexe", "No Name" remet la question du genre au centre des débats, tandis que "Tokyo Boy" ose un vocabulaire plus facile et cru, assez rare ces derniers temps chez Indochineça bitche », « sugar daddy », « je veux te b*iser »). Des titres plus lumineux, plus optimistes aussi. Les choeurs composés des enfants des membres du groupe sur "Le chant des cygnes" ou "En route vers le futur" sonnent d'ailleurs un passage de relai. Celui d'un monde incertain que l'on va confier à la nouvelle génération.

Une suite logique mais paresseuse de "13"


Nicola Sirkis décrit ainsi "Babel Babel" comme un disque de « combat ». Mais le combat pour se détacher de l'ombre écrasante de "13" semble perdu d'avance, tant la ressemblance entre les deux disques est flagrante, même dans l'ordre des morceaux. L'ensemble reste convaincant et fera évidemment son effet sur la tournée "Arena Tour" - avec ses récurrents "yeah yeah" ou "oh oh", mais certaines chansons semblent ainsi en total pilotage automatique, des mélodies familières aux paroles 100% Indochine mais assez convenues. Si les deux volets de "Babel Babel" sont construits en miroir, de la longue introduction crescendo à l'hymne de stade évident ("Le chant des cygnes" et "En route vers le futur"), c'est à chaque fois le dernier morceau, orchestral, qui marque le plus. Avec "Le garçon qui rêve" et "Seul au paradis", Indochine propose deux épilogues majestueux, sublimés par un orchestre à cordes qui file des frissons comme rarement, et qui rappellent quelques titres de "Alice & June", "Pink Water" en tête. De quoi nous laisser rêver à un prochain album entièrement symphonique d'Indochine pour mettre tout le monde d'accord...

Ecoutez l'album "Babel Babel" d'Indochine :


Indochine a eu la folie des grandeurs avec "Babel Babel". Malgré quelques magnifiques sursauts, le groupe propose un album beaucoup trop long et mélodiquement sans surprise après la claque "13". Malgré tout, nul doute que le disque trouvera toute son ampleur et sa puissance lors des prochains concerts d'Indochine.

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