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jeudi 17 mars 2022 15:00

Helmut Fritz : alcool, excès... L'envers du décor de son tube "Ça m'énerve"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Il y a 13 ans, Helmut Fritz emportait tout sur son passage avec son tube loufoque "Ça m'énerve". Si le succès a été "immédiat", il a eu des conséquences sur la vie chamboulée de l'homme derrière le personnage, Eric Greff : "Je suis tombé dans l'addiction".
Crédits photo : Bestimage
C'est un gag qui l'a emmené jusqu'aux Victoires de la musique. Et il n'en revient « toujours pas » ! En 2009, Helmut Fritz se fait connaître du grand public avec le titre électro "Ça m'énerve", dont les paroles délirantes et entêtantes (désolé pour « toutes celles qui portent la frange à la Kate Moss ») propulseront le faux DJ Allemand en tête des ventes durant quatre semaines. Car en réalité, Helmut Fritz est bien Français et originaire de Moselle. L'artiste qui se cache derrière, Eric Greff, a inventé ce personnage cynique alors que sa carrière peine à décoller. « J'essayais de faire de la pop et ça ne marchait pas. Au bout d'un moment, j'en ai eu marre et je me suis dit : il faut absolument qu'on mette un regard sur mon travail, il faut que j'existe en tant que chanteur » raconte-t-il dans l'émission "Ça commence aujourd'hui", diffusée sur France 2. Son alter ego ? Il l'a créé après avoir vu un reportage sur le couturier Karl Lagerfeld, célèbre pour ses lunettes noires et son charisme froid : « Il faut que je crée un ersatz de Karl dans la musique. Une sorte de poupée colorée avec sa voix à lui, avec son accent, avec sa condescendance, et il faut que je m'en serve pour un faire un buzz et pour essayer d'exister et, après ça, proposer ma vraie musique de coeur ».

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"J'ai été dépassé"


A l'époque, Helmut Fritz impose cette image décalée partout sur les ondes et sur les chaînes de télévision. Il fait le mariole sur le tapis rouge des NRJ Music Awards, où il repart avec le trophée de la Chanson la plus téléchargée, et décroche même une nomination aux Victoires de la Musique 2010, dans la catégorie "Chanson originale de l'année" : « J'ai été dépassé. (...) Ma vie a changé d'un seul coup parce que ça faisait trois ans que je galérais et que je faisais des petits boulots à huit balles de l'heure. J'ai été livreur de menhirs au parc Astérix pendant quelque temps ! ». Avec plus de 500.000 singles écoulés et un marathon promotionnel intense, le succès est « immédiat » mais amène sa part d'ombre. « C'est une gifle en fait » révèle aujourd'hui l'auteur de "Ça m'énerve", qui a fini par tomber dans les excès : « Il y a un travers, c'est l'alcool, parce que j'ai fait beaucoup, beaucoup de clubs. Et la boîte de nuit, c'est très spécifique. Les showcases, on les fait très tard et il faut tenir. Et moi, j'ai tenu avec ça. Au point de tomber dans l'addiction. Sur les deux premières années de tournée, je montais rarement sur scène sans être un peu chargé clairement ».

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"J'avais vraiment besoin de tuer le personnage"


Heureusement, Eric Greff a vu la cadence de cette vie infernale ralentir progressivement. « Je me suis sevré tout seul, quand ça a commencé à freiner. Quand le succès a commencé à décroître et quand il n'y a plus de raison de s'alcooliser, parce qu'on ne va pas être devant une foule de 5.000 personnes, on se met au sport et on commence à penser à d'autres choses ». Aujourd'hui, Helmut Fritz est « rentré chez lui définitivement » et Eric considère son tube "Ça m'énerve", qu'il a revisité durant le confinement, comme « un boulet doré ». « Je ne le défends plus aujourd'hui. Je l'ai aimé très longtemps, mais je l'ai joué tellement de fois et puis j'avais vraiment besoin de trouver une façon de tuer le personnage. J'étais dans une marionnette. On m'a mis dans une case. Quand on a un morceau qui frappe comme ça, on est réduit à ce tube et c'est très compliqué d'en sortir » explique-t-il à Faustine Bollaert.

S'il se dit frustré de ne pas avoir réussi à imposer ses propres chansons par la suite, le musicien de 46 ans est tout de même fier du chemin parcouru : « Je l'ai savouré parce que, mine de rien, j'ai eu toutes les émotions que je voulais avoir et qui étaient les raisons pour lesquelles j'ai choisi ce métier : la scène, l'échange d'énergie avec le public, le fait d'hystériser des foules, de ne pas comprendre ce qu'il m'arrive quand je sors d'un concert et de me dire "Ce n'est pas possible d'avoir provoquer ça". C'est un pari gagné » atteste celui qui travaille toujours dans le milieu de la musique, en tant qu'auteur et directeur artistique, et qui a pu mettre un point final à cette épopée folle en écrivant le livre "Rock star sinon rien", disponible en librairies.

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