GIMS

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Gims se confie à coeur ouvert. Pendant 97 minutes, le rappeur a répondu aux questions de l'émission "Oui Hustle" sur YouTube. L'interprète de "Mama" y évoque de nombreux sujets comme sa jeunesse dans Paris ou encore sa volonté de rassembler tous les artistes d'origine congolaise comme lui, Damso, Ninho ou Koba LaD, pour un grand concert à Paris La Défense Arena. « Imagine le concert, devant 40.000 personnes chacun arrive et fait deux, trois titres, avec une scène aux couleurs du Congo. On fait venir le médecin Mukwege [prix Nobel de la Paix 2018], il dit un petit mot et on enchaîne avec le show » assure Gims, précisant que Laurent Bouneau, le directeur général des programmes de Skyrock, serait partant pour mettre sur pied ce grand rassemblement.

"J'ai fait le Zénith de Paris, j'ai pris 900 euros"

Paris La Défense Arena est une salle que Gims connaît bien puisqu'il s'y est produit à deux reprises en mai 2022 avec Sexion D'Assaut et y retournera, en solo, le 7 mars 2024. En effet, après 10 ans d'absence, le groupe de rap français s'est reformé au grand complet pour une tournée des Zénith l'an dernier. Gims, Black M, Maska et les autres avaient d'ailleurs promis de sortir l'album tant attendu "Le retour des rois" durant cette série de concerts. Mais finalement, le disque ne sortira jamais. En cause ? Les tensions permanentes entre les membres de Sexion D'Assaut et leur producteur Dawala. Une brouille qui remonte à loin puisque Gims accuse Dawala d'avoir arnaqué les rappeurs en détournant de l'argent qui leur était destiné.

Gims raconte notamment que quand Sexion D'Assaut a commencé à cartonner, les rappeurs ne touchaient pas beaucoup d'argent. « Les poches n'étaient pas remplies. Je chantais "Désolé" j'étais en club, je prenais 200 euros. (...) Je faisais Paris-Quimper en viano [un van Mercedes], pour aller me chercher mes 250 euros. Et je le faisais parce que je n'avais pas le choix » se désole Gims, qui fait état d'un fossé entre le rappeur médiatisé et le rappeur dans la vraie vie : « Les gens me voyaient à la télé, ils pensaient que j'étais déjà millionnaire. J'ai fait le Zénith de Paris, j'ai pris 900 euros ».

"J'étais vu comme le mouton noir"

Malgré des concerts dans toute la France, l'interprète de "Maintenant" assure que les chèques perçus n'étaient pas mirobolants quand il faisait les comptes : « Et j'en ai fait des showcases. Donc pour arriver à des 5.000 euros pour payer mes fringues, il fallait tourner et en faire des showcases ». C'est là « le côté obscur de Dawala » selon lui : « Tout le conflit et le déchirement, c'est dû à ça aussi. C'est lui qui est responsable de ça. Derrière quand tu parlais aux bookeurs, ils me disaient "Mais je vous ai vendu 16.000 euros !", mais tu regardes ton porte-monnaie et il y a 250 euros. Même si on est dix... 200 euros ! On ne peut pas te prendre au sérieux ». « Laisse ça ! Va faire brancardier à Lariboisière. C'est plus simple pour toi : t'as un salaire fixe au moins » s'énerve-t-il : « Là tu vas prendre 200 euros, tu vas aller à Quimper, à Lille. C'était la réalité ».



Gims se dit déçu que pour Dawala, « l'aspect du business était prépondérant » au détriment de l'amitié fraternelle. Une histoire qui est allée jusqu'au procès. En effet, le rappeur dit avoir fait « une manifestation » pour demander « une augmentation » des revenus. C'est à ce moment-là que le producteur a monté tout le monde contre Gims, selon ses dires. Ce dernier révèle que c'est à cause de ce conflit que sont nées des tensions avec Black M, qui l'ont poussé à se lancer en solo : « Dawala a jeté un poison donc j'étais vu comme le mouton noir, donc j'ai dû partir, me forger et monter mon équipe. Je n'ai pas eu le choix, en fait ». Aujourd'hui, Gims résume sa relation avec Dawala avec cette comparaison d'actualité : « On est comme les Etats-Unis, l'Ukraine et la Chine, à tout moment ça peut tirer ».