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Que devient... François Feldman ?

Par Thierry CADET | Rédacteur
Sur les sommets au carrefour des années 80 et 90 avec une douzaine de tubes à son actif, de "Joue pas" aux "Valses de Vienne", en passant par "Petit Frank" ou "Joy", des millions de disques vendus et des salles de concert sold-out (notamment Paris-Bercy), François Feldman a chuté au plus bas en quelques années seulement. Que s'est-il réellement passé, et surtout, que devient-il ?
Crédit photo : montage Pure Charts.

François Feldman, d’origine russe par son père et belge par sa mère, passe son adolescence au son de la soul, Marvin Gaye, Stevie Wonder et autres James Brown. Au début des années 80, le chanteur enregistre ses premiers 45 tours, notamment "You Want Every Night", "Folle sur les bords", "Wally Boule Noire", "Obsession" ou "Amour de corridor", traversant cela dit la première moitié de la décennie sans rencontrer le succès. Il lui faudra attendre octobre 1986, afin que "Rien que pour toi", lui permette d’atteindre la notoriété et d'installer la chanson aux premières marches du Top 50 avec plus de 300 000 exemplaires vendus. Viendra ensuite son premier album "Vivre, vivre" en 1987, porté par la touchante ballade "Slave" (pointant 5ème des ventes de disques en France), puis "Je te retrouverai" ou "Le mal de toi". L’album touche un large public. François Feldman est lancé, même s'il est loin de se douter des sommets qu'il atteindra les années suivantes, et de la descente aux enfers qui l'attend.

Visionnez le clip de François Feldman, "Rien que pour toi" (1986) :



1989/1992 : quatre années de consécration


Le succès ne se dément pas en 1989 avec le second opus, "Une présence". Le premier extrait "Joue pas", en duo avec sa choriste Joniece Jamison, squatte la seconde place du Top 50 durant l'été, juste devancé par le triomphe mondial de la "Lambada" de Kaoma. En automne suivant, c'est avec "Les valses de Vienne" que l'artiste décroche son premier n°1. S'enchaineront "C’est toi qui m’as fait" (avec les débuts de Frédéric Diefenthal au sein du clip), "Petit Frank" (lui aussi n°1 en France) ou "J’ai peur", toujours en duo avec Joniece Jamison. François Feldman est au sommet, au coude à coude à cette période avec Roch Voisine et Patrick Bruel : en tête des ventes, dans toutes les émissions de variétés, sur les posters des adolescentes, il est partout ! Le chanteur triomphera sur la scène de Paris-Bercy, les salles seront sold-out partout dans l'hexagone. L’album "Une présence" devient disque de diamant, dépassant alors le million d’exemplaires vendus. Sa troisième galette "Magic Boul’vard", sorti en 1991, est le troisième et dernier grand succès du chanteur. L’album contient plusieurs singles très populaires à l'époque, dont "Le serpent qui danse", en hommage à Baudelaire et Gainsbourg, "Magic’ Boul’vard" (avec la présence dans le clip de la regrettée Annie Girardot), "Tombé d'amour" et surtout "Joy", son ultime tube, dédié à sa fille. Feldman devient alors le premier chanteur français avec, à son actif trois n°1 en France : "Les valses de Vienne", "Petit Frank" et "Joy".

Visionnez le clip de François Feldman, "Joue pas" (1989) :


Visionnez le clip de François Feldman, "Les valses de Vienne" (1989) :


Visionnez le clip de François Feldman, "C'est toi qui m'as fait" (1990) :



Sa traversée du désert


En 1993, avec pourtant plus d'une douzaine de tubes derrière lui, et une popularité au plus haut, l’album "Indigo" ne rencontre pas le succès escompté. Peut-être parce qu'il manque de réelles chansons, peut être aussi parce que la jeunesse s'est déjà tournée vers le grunge de Nirvana ou la vague dance qui déferle sur le pays. Quoiqu'il en soit, François Feldman commence alors une longue traversée de steppes arides dont il n'est, à ce jour, toujours pas sorti ; malgré de nombreuses tentatives échouées dont "À contre-jour", un concept dance paru en 1995 (probablement pour surfer sur la vague sus-citée), "Couleurs d’origine" en 1997 ou "Des larmes et de l’amour" en 2004. Il n'est plus présent que dans les émissions consacrées aux années 80 et 90.


Téléthon 96 : le suicide médiatique


Alors que le chanteur est déjà en perte de vitesse, un malheureux incident viendra l'achever sans ménagement. François Feldman, présent sur le plateau du Téléthon en 1996, se lance dans le live de son tube "Joue pas", invité avec Joniece Jamison à venir l'interpréter devant un public composé essentiellement de myopathes en fauteuils roulants. Et là, c'est le drame. L'artiste lance un « Allez, tout le monde debout ! », avant de se rendre compte de sa bourde, et de tenter de se rattraper sa maladresse avec un « ...là-bas ! » s'adressant au balcon, où bien évidemment peu ou pas d'handicapés s'y trouvaient. C'est trop tard, le mal est fait. La séquence fera les choux gras du "Zapping" de Canal+, et signera l'arrêt définitif de la carrière du chanteur.

Visionnez la bourde de François Feldman sur la plateau du Téléthon :
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2011 : que devient-il ?


Depuis 2007, François Feldman se produit depuis sur la tournée nostalgique "RFM Party 80". « Ce genre de tournée marche très bien. Ça dure depuis quatre ans, je crois, et c'est toujours un grand succès. Après je pense que c'est dans l'air du temps. Au-delà du thème particulier de "RFM Party 80", j'ai l'impression que les artistes remplissent plus de salles qu'ils ne vendent d'albums. Peut-être faut-il chercher la cause du côté d'Internet. Je ne suis pas non plus un vieux briscard contre le web, je suis un grand amateur aussi cela dit. "RFM Party 80", c'est encore différent, les gens ne viennent pas voir qu'un artiste, mais plusieurs et aussi pour s'amuser, se vider la tête » déclare-t-il à nos confrères de "Sud France". « Peu de gens le savent, mais j'ai toujours fait ce genre de chose. Même si je suis passé par Bercy et l'Olympia et que j'en suis très fier, j'ai toujours tourné dans les petits patelins. C'est une expérience extraordinaire et je ferai toujours ça. Là, je suis seul au piano pour quatre ou six morceaux et je termine avec des danseuses sur "Les valses de Vienne" ».
Ecoutez et/ou téléchargez les différents albums de François Feldman.
Visionnez le clip de François Feldman, "Joy" (1992) :

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