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jeudi 06 novembre 2008 0:00

Emmanuel Moire en interview

Emmanuel Moire revient sur scène, sillonnant les routes de France et présentant la plupart des titres de son album "[Là] où je pars", ainsi que des reprises et des inédits. C'est à l’occasion du lancement de sa tournée qu'il a répondu à nos questions.
Bonjour Emmanuel, comment vas-tu et comment te sens-tu après le lancement de ta tournée (Nikolas Lenoir, journaliste) ?
Emmanuel Moire : Ca va très bien. C’est super d’être en concert, en contact avec les gens, la musique... L’expérience d’un premier concert, c’est spécial car je sens intérieurement qu’il y a des choses que j’ai envie de changer, sur lesquelles j’ai envie de revenir... J’étais resté sur l’expérience de quatre concerts donnés en juin dernier, et donc je suis arrivé en me disant que j'allais déjà changer de petites choses. Je suis un perfectionniste, j’ai toujours envie de faire encore mieux... (sourire)

Peux-tu nous donner quelques infos sur cette tournée, ce que tu as préparé de nouveau pour le public ?
Ce que j’ai essayé de faire, ce sont deux chansons extraites du "Roi Soleil" (ndlr : "Être à la hauteur" et "Mon essentiel"), en plus des chansons de mon album. Je me permets aussi de faire deux, trois reprises (ndlr : notamment "La foule" d'Edith Piaf...), et d’interpréter des inédits qui auraient dû figurer sur "Là où je pars" mais qui ont été finalement retirés faute de place. Après, j’ai aussi voulu rendre ma musique un peu plus musclée, plus offensive, plus pop ; d’enlever le côté un peu léger de l’album. C’était volontaire car on a voulu faire une transition entre mon premier disque et le suivant qui sera, à mon avis, un peu plus fou.

Peux-tu nous parler des musiciens qui t’accompagnent sur scène ?
D'abord, il y a Xavier que je connaissais déjà car il m’accompagnait sur des promos, et j’avais vraiment envie qu’il soit sur la tournée. J’ai rencontré les trois autres musiciens à travers un mini casting. En fait, on leur demandait de préparer deux titres et je chantais avec eux en répétition. Les trois finalistes travaillaient déjà ensemble avec La Grande Sophie, ils étaient très à l’écoute les uns avec les autres, ça s’est senti tout de suite. Ils sont bourrés de talent, ils proposent des choses et ils jouent vraiment avec le cœur. Si certains batteurs ont tendance à en faire des tonnes et à partir dans tous les sens, le mien sait épurer, faire les choses en finesse. Je suis très content de cette équipe.

En parlant d’équipe justement, toi qui es parti pendant plus de deux ans sur les routes avec la troupe du "Roi Soleil", quel sentiment te procure le fait de partir seul ? Est-ce que cela t’angoisse ?
Je pense en effet que si je n’avais pas fait "Le Roi Soleil", ça me ferait peur. La comédie musicale m’a aussi apporté un bagage artistique, scénique et humain, que je n’avais pas avant. Ce n’est pas la même chose car je ne joue plus un rôle, je suis moi-même et j’ai envie que les gens me voient tel que je suis. Par contre, c’est vrai que l’expérience du "Roi Soleil" fait que j’arrive rapidement à gérer le trac, même si c’est différent. Je me retrouve à chanter 17 titres sur scène, et il n’y a pas un copain qui passe, pas une pause pour aller se changer, il faut assurer seul pendant une heure et demi, et mener la barque.

En parlant de sincérité et d’engagement, tu t’impliques dans des actions telles que la Fondation Nicolas Hulot, Plus de Vie, Fight Aids... Comment conçois-tu le rôle d’un artiste pour ces causes ?
En fait, je pense qu’il faut avoir conscience que quand on a une certaine notoriété, les gens sont attentifs à ce qu'on dit. Il faut donc faire attention à choisir les bonnes causes, et ne pas être partout. J’ai l’impression que pour certains, ça devient de la promo... Si je suis présent en faveur d’une cause, c’est que ça me touche. Fight Aids avec Stéphanie de Monaco est une vraie rencontre, et puis je suis de la génération qui vit avec le sida, qui se doit d’en avoir conscience. Je connais des gens qui sont touchés et je souhaite que le monde soit profondément sensibilisé. En général je m’engage instinctivement, suite à des rencontres, à ma sensibilité... si je réfléchi trop, cela perd de son sens.

Peux-tu nous parler du projet de CD et DVD de "Fight Aids" qui sort prochainement ?
J’avais déjà participé au single "L’or de nos vies" (ndlr : Top 5 en 2006), ensuite la troupe du "Roi Soleil" a rejoint l’aventure et nous avons fait une représentation exceptionnelle des chansons du spectacle avec l’Orchestre Philharmonique de Monaco. Il y avait des invités sur scène, tels qu'Anggun, M. Pokora, Lââm... Cette soirée au profit de l’association a été enregistrée et filmée pour une édition collector qui sort ce mois-ci. Ce n’est donc pas le live du "Roi Soleil", mais celui de cette soirée, "De Versailles à Monaco".

Tu rejoins aussi la troupe des Enfoirés (ndlr : avec Christophe Maé) ; quelle sensation cela te procure ?
Je suis très flatté. Ce n’est pas forcément une reconnaissance du public, mais du métier... Je crois que c’est Jean-Jacques Goldman et son équipe qui décident, ou non, de prendre tel ou tel artiste par rapport à ce qu’il peut dégager et mobiliser. Quand on me l’a appris, j’ai été vraiment touché... je fais aussi partie de cette génération qui a adoré regarder Les Enfoirés à la télé... (sourire) Voir tous ces artistes de la chanson française, mobilisés pour une même cause, et qui en plus s’éclatent ! Même s'il y a des styles très différents, on voit qu’ils sont ensemble, unis. Maintenant, je pense que je ne vais pas la ramener (rires), je vais être tellement impressionné ! Je suis un débutant quand même... je débarque, ma carrière est devant moi, elle est à faire. Même si je pense que je vais rapidement m’intégrer.

Beaucoup d’artistes issus de spectacles musicaux ont tenté des carrières solos avec, malheureusement, un succès qui n’était pas toujours au rendez-vous. Comment vois-tu le fait d’avoir réussi ton passage au statut d’artiste solo ?
Déjà, je pense que la réussite n’est jamais acquise. Il faut toujours se remettre en question et je ne sais pas où je serai dans un an. Je pense que mon moteur est surtout là, je suis toujours connecté au travail et jamais à ce que l’on peut dire ici et là. Le public a bien accueilli mon album, vient me voir en concert et j’en suis très heureux, mais je n’oublie pas que je n’ai pas de certitudes sur l’avenir. Il me semble important, aussi, de toujours se souvenir de pourquoi on fait ce métier... Ensuite, je n’ai pas d'explications au succès, j’essaie simplement de rester connecté aux gens qui me suivent, et ils le savent. Une carrière est longue à construire et ce qui m’intéresse est d’être toujours là dans dix ans. Ce qui est très dur aujourd’hui car le public est fortement sollicité et donc parfois infidèle, sans oublier que le marché du disque est de plus en plus difficile...

Tu as justement déclaré avoir peur de l’abandon...
J’ai toujours eu cette peur, même si le succès me rassure un peu... On porte tous nos peurs sur les épaules et on apprend ensuite à les gérer (sourire). Mais c'est vrai que j’ai toujours l’impression que ce qui m’arrive peut s’arrêter du jour au lendemain. C’est hallucinant, et je pense même que je pourrais en faire une belle chanson ! (rires)

Que penses-tu du parcours de Christophe Maé ?
Je suis content pour lui, même si ce n'est pas avec lui que j'avais le plus d'affinités sur le "Roi Soleil". Lui était plus proche de Merwann Rim ou de Victoria Petrosillo. Ce qui ne nous empêchait pas, cela dit, de former une troupe homogène sur scène.

As-tu commencé à travailler sur le deuxième album ?
Je suis un fana de travail, donc en général je ne m’arrête jamais de bosser. Déjà, c’est très important pour moi de bien faire la tournée car c’est aussi l’occasion de vraiment rencontrer mon public. Je travaille un peu sur le deuxième album, mais j’ai juste envie de prendre le temps. Il n’y a pas de date de sortie de prévue, je veux que l’album soit fait avec qualité, recul, et qu’il soit énorme ! (rires)

Tu te mets la pression !
Je me mets bien la pression en effet, car je veux qu’il soit encore mieux que le premier, qu’il soit vraiment très bon.

Pour finir cette interview, un petit mot pour les Internautes ?
Déjà, un grand merci. C’est le public qui fait que je suis là aujourd’hui, et de sentir qu’il passe du "Roi Soleil" à ma carrière, c’est très valorisant. Cela ne signifie pas que je n’existais pas à travers le costume... mais sincèrement, un grand merci aux gens qui me suivent et me soutiennent.

Merci Emmanuel !
Merci à toi Nikolas, et à Charts in France.

Emmanuel Moire et Nikolas Lenoir, rédacteur.

Pour réserver vos places de concerts et découvrir toutes les dates de sa tournée, cliquez ici.

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