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Clara Morgane en interview

Clara Morgane n’est pas qu'une actrice ou une simple chanteuse, c'est une véritable artiste qui, quoi qu’on en pense, s’est investie avec beaucoup de rigueur pour son nouvel album : "Nuits Blanches". Très objective sur sa carrière, elle a produit un opus électro qui colle à son image : osé, timide, sophistiqué et naturel. Sans langue de bois, Clara Morgane a répondu à toutes nos questions !
Trois ans après ton premier album "Déclarations", que s’est-il passé dans ta vie durant ce temps pour que tu puisses réitérer l’expérience musicale ? (Jonathan Hamard, rédacteur)
Clara Morgane : Alors la première chose, c’est que le label Columbia (ndlr : Sony Music) n’a pas fermé mais toute l’équipe est partie... La question a été posée à tous les artistes s’ils voulaient rester ou partir. Comme ce n’était pas des gens que je connaissais, je suis partie. Et grâce à la télévision, à la lingerie, les calendriers, et tout un tas d’activités que je peux faire, j’ai pu produire un album totalement personnel sans directeur artistique. Aujourd'hui, je suis toujours chez Sony Music mais sur un label différent.

J’ai pu produire un album totalement personnel sans directeur artistique
Tu n’avais fait qu’un seul album et tu as déjà pu te produire ?
J’en ai fait un et j’ai appris énormément sur ce premier album. J’ai clairement appris la musique, même si je suis encore loin de finir mon apprentissage, et j’ai eu les clés pour savoir comment faire en tout cas. Pour le deuxième, que je produis moi-même, je savais clairement ce que je ne voulais pas. Je voulais une petite équipe. J’ai un professeur de chant extraordinaire qui m’a présentée beaucoup de compositeurs. J’en ai choisi trois au total. Donc tu vois, c’est une petite équipe. Ils m’ont proposée des choses très différentes. J’ai une personne qui s’appelle Jay et qui a fait plein d’albums plutôt commerciaux, populaires et il s’est spécialisé ces derniers temps dans l’électro. Il est devenu le DJ officiel de la tournée. Il a composé des titres sur l’album comme "Celle que je suis", "French Kiss" ou "Mademoiselle X". J’ai Boulawan, qui fait plutôt du rap et qui a fait pour moi des choses plus électro. J’aime bien les gens qui ont des influences.

Donc un album composé par des artistes d’horizons différents.
Voilà, j’aime bien ces gens. Ils ont fait des choses comme pour "Le diable au corps". Un album 100% électro. J’ai des DJ qui font des choses comme Antoine Clamaran qui a remixé "Le diable au corps". Donc il y a beaucoup de collaborations.

Mais plutôt dans un cercle fermé...
J’ai des collaborations mais oui, on est resté dans un cercle fermé.

Et combien de temps as-tu mis pour produire cet album ?
J’ai pris du temps et tant que ça n’allait pas on recommençait. J’ai pu avoir des talents qui m’ont accompagnée et du temps. Et ensuite, je suis arrivée chez Sony avec un album fini, avec deux titres déjà clippés : "Le diable au corps" et "Il", que personne n’a vu encore.

Donc "Il" comme prochain single ?
Non ce ne sera pas forcément le deuxième. Il y a même un troisième titre qui est clippé.

Tu as donc vraiment un projet abouti, prêt à être commercialisé et une promotion réalisée en amont.
Oui j’aime bien tout faire en amont. Sony a aimé la totalité du projet que ce soit musicalement ou même au niveau de l’image. J’ai eu la grande chance d’être signé en tant que licence pour un projet fini.

On a parlé de la production, mais tu es aussi parolière et tu as travaillé sur des mélodies. As-tu été toute seule à ce niveau ?
Non j’ai eu du temps et j’ai eu la chance d’avoir autour de moi des artistes de talent : du temps à chercher et à composer, à essayer. J’aime écrire depuis que je suis toute petite. J’étais très nulle en maths et un peu plus douée en français. J’ai plein de choses à dire. J’avais déjà écrit pratiquement tout le premier album. Donc là, forcément j’ai grandi. Ca parle beaucoup d’amour et pas forcément d’amour heureux comme "Même si je sais" où c’est un amour assez malheureux. "Il" n’est pas forcément happy si on fait une deuxième lecture, ce qui n’est pas forcément le cas de tout monde. Mais la musique, ce n’est pas fait pour se prendre la tête, donc j’en veux à personne, même si moi j’aime bien. Il y a aussi un titre avec des descriptifs de vêtements. Il y a des trucs assez marrants dans cet album. Je me suis fait aider un petit peu mais c’était pour finaliser les textes. Mais sinon c’est un album que j’ai pratiquement écrite toute seule.

Quelque chose de plus personnel pour ce disque alors…
Oui, je me cherche moins que sur le premier surtout !

Plus de maturité que le premier où l’on sentait que tu débutais dans la musique ?
Oui, c’était un premier, un début ! Je suis très fière de ce disque. Pour le deuxième, j’avais un gros challenge qui était de faire de la musique électro avec de vraies mélodies suaves, aériennes, même « gainsbouriennes » j’espère. En tout cas, j’avais ce rêve là : avec des vrais textes, des rimes, des allitérations et des doubles sens. C’était ça mon pari parce que sur l’électro, il n’y a pas de texte ou presque pas. Alors réussi ou pas, on verra !

Et concernant la date de sortie de "Nuis banches" ?
Fin 2010 ! J’ai signé chez Sony il y a 3 mois et ensuite je peux te dire que c’est allé vite !

Oui, c’est vrai que c’est un retour sur le devant de la scène très rapide…
On a été deux ans les studios sans rien dire, on apporte l’album fini et trois mois après, le premier extrait est sorti !

Tu as une liberté artistique et décisionnelle.
Oui, c’est le bonheur !


On a parlé de liberté, et quand on voit le clip "Le diable au corps", j'ai aussi envie de parler de liberté sexuelle...
Avec plaisir ! (rires)

Tu n’es pas la seule à en parler : il y a beaucoup d’artistes qui l’évoquent, ce que l’on pourrait répondre à tes détracteurs. D’ailleurs, les commentaires sur Charts in France sont très nuancés : très bons comme très mauvais.
Mais moi j’aime ça !

J’aime être à la fois détestée et adorée
Tu n’aimes pas le tiède !
Oui ! J’aime le très chaud, le très froid ! Si c’est mitigé, c’est que ce n’est pas assez fort dans les deux sens. J’aime à la fois être détestée et adorée. Mais franchement, quand on fait de la musique on ne pense pas à ça. On fait ce qu’on aime et on va au bout.

Et cette liberté sexuelle qu’on voit dans tes clips, selon toi, d’où vient-elle ?
Je me suis sentie différente à partir du moment où j’ai eu conscience de la vie et de tout ce qui l’entourait. Je suis issue d’une famille rigoriste, espagnole. Je n’avais pas le droit de sortir jusqu’à quinze ans, seize ans même… Jusqu’à temps que j’ai un petit copain. Je n’avais pas du tout la vie des adolescents d’aujourd’hui. Je vois que ça sort dans tous les sens, ça se drogue, ça fume, ça y va quoi (rire) ! Honnêtement, je n’ai pas du tout connu cette vie-là et ça n’a pas forcément été une bonne chose.

A l'époque du X, j’avais vraiment envie de faire chier le monde, de dépasser mes limites
Tu as voulu te libérer ?
Oui. A dix-huit ans, je suis partie vivre à Paris. J’ai eu l’expérience que tout le monde connait du X. A dix-neuf ans, j’ai tout largué. J’étais en BTS action commerciale, j’avais une vie presque tracée qui vraiment me déprimait et j’ai eu cette opportunité-là avec mon fiancé. On a fait quatre ou cinq films. J’avais vraiment envie de faire chier le monde, de dépasser mes limites, de me prouver à moi-même que j’existais, que ma vie m’appartenait. C’est tout un tas de trucs qu’on a quand on est adolescent. C’est vrai qu’à dix-neuf ans j’ai eu une crise d’adolescence et puis ça a passé comme ça passe à tous les adolescents. J’ai eu vingt ans et d’autres envies : on m’a proposé la présentation du "Journal du hard" sur Canal +. Évidemment, ça restait collé au sujet mais en même temps, çà m’a permis d’avoir une expérience de présentatrice. Ca a duré huit ans. Entre temps, des magazines masculins m’ont proposé des calendriers. Et puis, au fur et à mesure du temps, mon goût s’est affiné. J’ai eu envie de faire les choses, d’être entourée d’artistes, et je me suis rendue compte que la musique regroupait toutes mes passions : celle de l’image, celle de l’amour, de la musique avant tout, et puis des textes que j’écrivais depuis jeune.

Tu ne vas pas pour autant délaisser tes autres activités pour la musique ?
J’aime mélanger tout ça ! Ce n’est pas pour autant que j’ai abandonné la présentation télé et les calendriers. Pour moi, tout ça a un sens et une unité que je voudrais conserver. Il ne faut jamais dire jamais mais pour l’instant, tout ça est pour moi très lié et très cohérent.

Tu ne veux donc pas d’une carrière uniquement tournée vers la musique ?
Pas forcément. Il y a des périodes. C’est comme à l’époque où je créais mon album en studio. La journée, je passais beaucoup de temps à la télévision et la nuit j’étais en studio. Après ça s’inverse. Là, un album sort. On donne beaucoup d’énergie pour la promo, les interviews, la scène…

La scène ?
Là, je prépare actuellement un show-case de trente minutes avec danseurs et danseuses. On est pas mal au "Studio bleu" pour ne pas les citer. On fait des chorégraphies et on chante en live. Évidemment ça prend plus de temps. Je vais là où je suis guidée par importance et par goût. J’ai la chance de décider.

Des dates de concerts sont prévues ?
J’en ai très envie. Si on monte un show-case, c’est pour le produire, et si on fait de la musique c’est pour être sur scène. C’est ce qu’il y a de plus kiffant. Etre en studio, c’est super mais au bout d’un moment, on a envie de faire écouter ce qu’on fait. Pleins de dates sont prévues à partir de septembre : des dates en radio, des dates en club. Pour l’instant, il n’y a pas de grosse salle de prévue. Je débute tu sais !

Mais si succès il y a, l’idée d’une salle de concert n’est pas exclue ?
Ce serait mon plus grand plaisir ! En tout cas, le live est prêt !

Tu parlais de tes films et quand on voit ton clip "Le diable au corps", il est quand même assez chaud. Tu créés une image portée sur le sexe comme d'autres chanteuses du style Lady Gaga pour ne citer qu'elle, notamment dans son clip "Alejandro".
Ce n’est pas pour le côté hard ! J'ai vu le clip mais je préfère "Telephone" parce que c’est un chef d’œuvre. Dans la musique, personne n’a fait ça. Coté plus sexe, moins sexe, je comprends que certaines personnes soient outrées. En même temps, pour créer l’évènement, pour créer l’originalité, il faut choquer et ce n’est pas forcément par le sexe. Ca peut être par la religion, ça peut être par plein de choses. Moi, c’est un domaine dans lequel je me sens bien. Assez expérimentée, j’avais envie d’en passer par là.

D’autres artistes parlent et présentent le sexe dans leurs clips comme cet exemple de Gaga. Mais toi, au regard de ce que tu as fait dans tes films, tes clips suivent le même chemin. Est-ce un rappel ? Est-ce volontaire ?
Tu sais ce qui volontaire, c’est d’être libre et de faire ce que j’aime ! Quand je fais ce clip et quand je fais les autres d’ailleurs, ma seule obsession c’est d’adorer ce que je fais et de prendre du plaisir, d’être dans un univers que je créé totalement, qui part de mon imagination.
"Le diable au corps", ça commence un matin où tout est très pur. J’avais envie de mettre des images de moi, non pas naturelle parce que forcément toute une équipe est avec moi. J’avais envie d’être coiffée sagement et, au fur et à mesure du clip, le maquillage vient sur moi… C’est ce que j’avais dans me tête et ma seule obsession était de reproduire ce que j’avais dans la tête. Je n’ai pas d’autres interrogations sur le sujet. Est-ce que c’était fait pour choquer : non. Est-ce que j’aime ça : oui !

Regardez le clip du nouveau single de Clara Morgane "Le diable au corps" :


Toujours dans ce clip, on voit des femmes embrasser des femmes et des hommes embrasser des hommes…
On ne voit pas d’hommes embrasser des hommes, vous avez mal regardé (rires).

Oui, ils sont dans les toilettes !
Vous avez bien vu (rires).

Le cliché de l’homme marié avec la femme ? Ce n’est pas un schéma qui me convient !
Tu évoques d’une certaine manière l’homosexualité. Quel est ton point de vue sur ce sujet ? C’est très tendance actuellement d’être une icône gay, est-ce que c’est ce quelque chose que tu cherchais par le biais de ce clip ou est-ce un parti pris ? Et dans ce cas, le clip est-il une manière de l’exprimer ?
J’ai eu quelques expériences avec des femmes entre l’âge de dix-huit et vingt-cinq ans on va dire. Ensuite, j’ai eu une relation longue avec un garçon, mais des relations avec des femmes j’en ai eues. Après, l’interrogation n’a pas été jusque-là mis à part le fait que pour moi, il faut s’accepter tel que l’on est : qu’on aime les hommes ou les femmes, tout le monde est sur un pied d’égalité. C’est une chose qui est très claire parce que je sais ce que c’est. Il y a le cliché de l’homme marié avec la femme forcément unis pour la reproduction. Ce n’est pas un schéma qui me convient. Je pense qu’on n’est pas tous fait pour avoir des enfants, pour avoir un mariage chrétien. Mais c’est mon point de vue. A part ce fait-là, tout simplement je trouve que deux femmes qui s’embrassent, c’est magnifique. Je voulais absolument qu’elles soient dans le clip (rire).

Pour terminer, je reviens sur les critiques dont on a parlé tout à l’heure. Quel est ton point de vue à ce propos ?
Pour commencer, je ne suis pas du tout là pour me défendre parce je pense qu’on ne peut pas faire changer l’avis des gens ; ou alors pour avoir une discussion plus profonde qui pourrait prendre des heures. Je ne suis pas là pour me faire aimer ou pour me faire détester. J’avais envie d’apporter un projet musical qui me corresponde, qui correspond à ce que je suis aujourd’hui. Je ne l’ai pas fait en espérant de bonnes ou mauvaises critiques. Ceux que ça peut choquer, j’en suis vraiment désolé, mais il y a plein de chanteuses qui font des choses qui ne sont pas choquantes comme Chimène Badi, Amel Bent ou encore... Sofia Essaïdi, j’hésite à la citer (rires) ! Evidemment, quand on fait de la musique, on a envie que les gens aiment. Je ne fais pas cette interview pour défendre mon single : c’est de la musique, c’est de l’art, soit on aime, soit on déteste. Peu importe !

Retrouvez toute l'actualité de Clara Morgane sur son site internet officiel.
Ecoutez et téléchargez son nouveau single "Le diable au corps" en cliquant sur ce lien.

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