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vendredi 26 novembre 2021 19:01

Camélia Jordana ensorcelle la Salle Pleyel avec un concert magique (Live report)

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Pour présenter les chansons de son dernier album "Facile x Fragile", Camélia Jordana s'est produite hier soir à la Salle Pleyel, à Paris. A la tête d'un concert riche, chaleureux et ensorcelant, la chanteuse a bluffé le public du début à la fin. Nous y étions, on vous raconte !
Crédits photo : Instagram officiel
Hier soir, Camélia Jordana donnait rendez-vous à son public dans l'antre de la Salle Pleyel, à Paris, pour la dernière date de 2021 de sa tournée "Facile x Fragile Tour", afin de présenter les chansons de son dernier double album. D'emblée, la chanteuse nous a transportés en pleine nature, à la nuit tombée, près d'un cerisier en fleurs. Dans la pénombre, autour d'une multitude de bougies au sol et devant une large toile scintillante, Camélia Jordana a proposé une introduction mystique, accompagnée de trois choristes, pour interpréter sa ballade "Reste en vie" en canon. Avant d'enchaîner avec "J'aime l'orage", dans une version solaire, les quatre soeurs ont proposé là des harmonies vocales spirituelles, donnant le ton d'un concert d'une richesse folle, fusionnant et réconciliant les différentes influences de la chanteuse que l'on pensait aux antipodes. Hier soir, soignant ses visuels autant que ses arrangements sublimés à chaque seconde par la formidable acoustique de la Salle Pleyel, l'artiste a proposé bien plus qu'un concert, un véritable spectacle, multipliant les atmosphères pour mieux nous emmener en voyage dans son monde.

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Moment de grâce sur "Non non non"


Faisant vibrer les percussions, dans une ambiance tribale de « sorcellerie », et invitant des sonorités orientales ici et là, notamment pour chanter l'inédit "Revivrons-nous l'été" ou "Nata Lova", Camélia Jordana, vêtue d'une magnifique et longue toge bleue nuit à capuche, a ensuite réservé une belle surprise aux spectateurs. « Je suis super heureuse de chanter la chanson qui vient. Je l'ai un peu boycottée pendant des années parce que je l'ai trop chantée » a-t-elle annoncé avant de revisiter son tout premier tube "Non non non (Ecouter Barbara)" dans une version somptueuse en guitare-voix, où elle a laissé son timbre puissant prendre son envol avec grâce. Un moment suspendu, rappelant la magie de sa découverte lors des auditions de "Nouvelle Star" il y a 13 ans déjà, et qui vaut à lui seul le déplacement. On réclame d'ailleurs cette version sur les plateformes de streaming ! Accompagnée de ses musiciennes et musiciens de choc, Camélia Jordana a poursuivi la séquence nostalgie en proposant l'excellent "Moi c'est" dans une version chaloupée à base de basse funky, entre douceur et chaleur, sous les applaudissements du public.




La ferveur des tubes avant un final sur le fil


A la fois heureuse et émue d'être sur scène afin de présenter son univers dans cet écrin, Camélia Jordana, très à l'aise lors de ses échanges avec la foule survoltée, a enchaîné les merveilles, s'amusant avec les reflets de sa main lors du superbe "Ma gueule", côtoyant les cieux sur l'intense "Wild Man", et saluant le travail de l'association SOS Méditerranée en chantant son titre du même nom, et d'allumer une bougie pour les migrants qui n'ont pas eu la chance de croiser la route des bénévoles. Un moment intense quelques heures après la mort de 27 migrants dans la Manche. Une parenthèse avant de mettre le feu à la salle en scandant l'hymne "Femmes", public debout pour danser lors de ce beau moment de communion. Idéal pour poursuivre la fête avec "Le monde en main", doté d'une mise en scène électrisante jouant avec la férocité du texte, et les deux tubes très attendus "Silence" et "Facile", repris en choeur par toute la salle pour faire durer le plaisir lors du final. Improvisant sans micro et a cappella à cause d'un problème technique, Camélia Jordana a ensuite eu la formidable idée de revenir sur scène pour un rappel sur le fil. Sans fard, elle a fait frissonner son auditoire avec ses ballades "Les hommes" et "Si j'étais un homme", terminant a cappella, dans la pénombre, près du cerisier, avant de nous quitter pour rejoindre l'ombre des coulisses tout en chantant les dernières notes... Wow.

Hier soir, Camélia Jordana a sans doute donné l'un des plus beaux concerts de l'année et prouvé, loin des polémiques stériles qui lui sont souvent attachées, à quel point il était précieux de posséder dans le paysage musical français une artiste de sa trempe. Libre, vocalement irréprochable, aussi à l'aise en français qu'en anglais (il manquait cependant un ou deux titres en arabe issus de son très bon album "Lost"), s'essayant à divers instruments avec malice, et fusionnant des sonorités du monde entier pour une grande célébration, tout en scandant ses messages humanistes, elle nous a tout simplement bluffés lors de ce concert d'une classe folle, soigné musicalement et visuellement. On en redemande !
Retrouvez Camélia Jordana sur sa page Facebook officielle.
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie de Camélia Jordana sur Pure Charts.

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