Calogero

Crédits photo : Bestimage / TF1
Du 6 au 9 juin, les Français sont, comme le reste des citoyens du continent, appelés aux urnes à l'occasion des élections européennes. « C'est un moment unique qui nous permet à tous de décider collectivement de l'avenir de l'Union européenne » rappelle le site du Parlement européen alors que la liste du Rassemblement National, emmenée par Jordan Bardella, est créditée de 32% des intentions de votes selon un sondage Toluna Harris Interactive commandé par RTL, M6 et Challenges. Tandis que les débats politiques se multiplient à la télévision, un événement survenu lors d'un meeting de Jordan Bardella au cours du week-end a provoqué la vive colère de Calogero : sa chanson "1987" a été diffusée dans l'enceinte du Dôme de Paris où le président du parti d'extrême-droite a fait son discours. De quoi faire sortir le chanteur de ses gongs. « À aucun moment, je n'ai donné une quelconque autorisation d'y diffuser ma musique. J'affirme que jamais je ne l'aurais donnée. (...) Je me réserve le droit de donner toute suite judiciaire à cette affaire » a réagi le célèbre artiste, furieux, dans un communiqué.

"C'est une playlist qui s'est lancée par hasard"

Un coup de gueule qui ne semble guère susciter d'émotion au sein du Rassemblement National. Mercredi 4 juin, le député Jean-Philippe Tanguy a répondu à Adrien Gindre dans l'émission quotidienne "Bonjour !". Après avoir évoqué l'apparition des couleurs du drapeau palestinien sur les bancs de l'Assemblée nationale, l'homme politique a été interrogé sur la polémique concernant Calogero. « Vous avez réussi au RN à fâcher le chanteur Calogero. Il se dit scandalisé par l'utilisation d'une de ses chansons. Pourquoi ne pas lui avoir demandé l'autorisation tout simplement ? » a questionné le chef du service politique de TF1. La réponse a été sèche. « Non mais écoutez, il faut que Monsieur Calogero redescende ! C'est une playlist qui s'est lancée par hasard, ça aurait pu être n'importe quelle chanson » s'est défendu Jean-Philippe Tanguy. « Ah bon, une chanson qui passe par hasard dans les meetings RN ? » a renchéri Adrien Gindre. L'élu a alors expliqué qu'une « playlist de deux heures » avait été jouée avant le meeting « avec tous les militants ». « Il y avait plein de musiques » a-t-il objecté, avant de s'agacer dans un échange de plus en plus tendu : « Bon écoutez, tout ça est très loin de ce que les gens veulent savoir et connaître pour les élections européennes. (...) Tout ça n'a aucune importance ».

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"Les Français ont de vrais problèmes bien plus graves"

Mais Adrien Gindre est revenu à la charge. « Vous avez eu à la fois Calogero qui menace de vous poursuivre, la gendarmerie qui vous dit que ce n'est pas possible... Vous êtes certes très haut dans les sondages, mais ça renvoie le sentiment que vous considérez que vous pouvez faire tout ce que vous voulez » a lancé le journaliste. « Mais on ne fait pas ce qu'on veut ! Ecoutez, vous m'interrogez... Pour les gens, il y a la plus grave crise du pouvoir d'achat depuis 3 ans, la crise de l'énergie, la guerre aux portes des frontières européennes. Et on en est à ce que monsieur Calogero n'est pas content parce qu'on a utilisé sa chanson. Monsieur Calogero fera une petite sieste et prendra un thé. Et puis, il s'en remettra ! » a argué Jean-Philippe Tanguy, avant d'ajouter : « Quand il se rendra compte qu'il a une vie privilégiée - et tant mieux - grâce à son talent, il pourra se rendre compte que les Français ont de vrais problèmes bien plus graves qu'il faudrait traiter ».