Britney Spears

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Les mémoires de Britney Spears, publiées cette semaine sous le nom "La femme en moi" en version française, passionnent le monde entier. A tel point que la star aurait déjà écoulé, selon les rumeurs, plus de 15 millions de copies du livre. Un chiffre qui, s'il venait à être confirmé, en ferait tout simplement le meilleur démarrage littéraire de tous les temps devant "Harry Potter et les Reliques de la mort", arraché à 11 millions d'exemplaires en l'espace de 24 heures en juillet 2007 ! Il faut dire que la vie de la popstar américaine est digne de montagnes russes, entre son ascension au sommet de la pop des années 2000 et sa descente aux enfers s'étant soldée par une tutelle de 13 ans l'ayant « traumatisée ». Au fil des 288 pages de l'ouvrage, Britney Spears en profite pour régler ses comptes avec sa famille et révèle avoir eu recours à un avortement alors qu'elle était enceinte de Justin Timberlake, tout en détaillant ce qu'elle considère comme son pire clip et son meilleur album.

"La bataille me rongeait de l'intérieur"

La « plus grande fierté de sa carrière » ? L'album "Blackout", paru en octobre 2007 et considéré par les puristes comme le disque de sa résurrection artistique même si, dans l'intimité, Britney Spears affrontait de douloureuses épreuves personnelles. A l'époque, la chanteuse était en plein divorce avec Kevin Federline, le père de ses fils Sean et Jayden, et elle l'écrit noir sur blanc dans ses mémoires : « Avec l'aide d'un avocat extraordinaire, j'ai pu obtenir temporairement une garde partagée équitable. Mais la bataille avec Kevin n'était pas terminée pour autant, et elle me rongeait de l'intérieur ». C'est dans ce contexte de grande instabilité émotionnelle que Britney Spears est forcée par son entourage à prendre part à la cérémonie annuelle des MTV Video Music Awards (souvent appelés les VMAs) pour interpréter "Gimme More", le single censé marquer son retour triomphal. « Je n'en avais aucune envie, mais mon équipe a insisté pour que j'y aille, histoire de montrer que j'étais en pleine forme. L'ennui, c'est que je ne l'étais pas. Ce soir-là aux VMA, en coulisses, rien n'allait. Ni ma tenue ni mes extensions capillaires » se remémore l'interprète de "Piece of Me", livrant l'envers du décor ce qui allait rapidement rester dans les annales comme l'une des pires performances de l'histoire.

"Je savais pertinemment qu'on courait à la catastrophe"

Britney Spears, alors très fragile, révèle qu'elle n'était absolument pas prête à remonter sur scène à ce moment-là de sa vie. « Je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit et j'avais la tête qui tournait. J'avais beau avoir accouché moins d'un an auparavant, tout le monde était choqué que je n'aie plus un corps d'athlète. C'était incroyable que je sois obligée de monter sur scène dans un tel état » dépeint la chanteuse qui, comble du malheur, croise en coulisses son ancien petit ami Justin Timberlake. Le décalage entre sa propre détresse et l'incroyable succès que le chanteur rencontre avec l'album "FutureSex/LoveSounds" et le tube "Give It To Me" avec Timbaland et Nelly Furtado la frappe en plein visage : « Ça faisait un moment qu'on ne s'était pas vus. Tout allait très bien pour lui. Il était au top sur tous les plans, et il avait une classe inouïe. Alors que moi, je me sentais mal, je n'avais pas suffisamment répété, mon look me faisait horreur et je savais pertinemment qu'on courait à la catastrophe ».

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"L'un des pires moments de mon existence"

Lorsqu'elle se présente finalement sur la scène des VMAs, Britney Spears est comme dénuée d'âme, enchaînant les mouvements hasardeux et robotiques sur un playback mal géré. « Je me suis exécutée tant bien que mal. Autant dire que j'étais à mille lieues de mes heures de gloire. En me voyant chanter sur les écrans géants de l'auditorium, j'avais l'impression de me regarder dans un miroir déformant » relate la popstar, consciente de la piètre qualité du spectacle proposé : « Jamais je ne défendrai cette performance ni ne prétendrai qu'elle mérite qu'on s'y intéresse, mais je tiens à rappeler que les artistes ont eux aussi des jours sans. À ceci près que les conséquences sont généralement beaucoup moins graves pour eux qu'elles ne l'ont été pour moi ». « Comble de malchance, je passais l'un des pires moments de mon existence à l'endroit même où mon ex savourait l'un des plus beaux jours de sa vie. Justin a fait son entrée sur scène avec une de ces glissades dont il a le secret. Il flirtait avec les filles du public et l'une d'elles n'a pas hésité à agiter ses seins tandis qu'il chantait en la regardant droit dans les yeux. Puis Timbaland et Nelly Furtado l'ont rejoint. Justin était tellement léger, drôle et libre ! » note-t-elle fatalement.

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Un autre élément a contribué à rendre cette soirée cauchemardesque. Comme il est souvent de coutume à la télévision pour donner du rythme à une cérémonie de récompenses, Britney Spears a ce soir-là été la cible d'une séquence humoristique de la comédienne de stand-up Sarah Silverman. « D'après elle, j'avais déjà accompli à vingt-cinq ans tout ce que j'accomplirais dans ma vie. Et elle a ajouté que mes bébés étaient "les plus adorables erreurs de jeunesse qu'on n'ait jamais vues". Mais je n'ai rien entendu de tout cela en direct. Si j'ai raté ce passage, c'est parce que j'étais en coulisses et que je n'arrêtais pas de pleurer » confesse la star, alors étrillée par une presse intraitable consacrant des Unes entières à ce « fiasco » : « Au cours des jours et des semaines qui ont suivi, les journaux ne se sont pas privés de se moquer à la fois de mon corps et de ma performance ».

Elle se souvient en particulier d'une interview menée par l'animateur radio Ryan Seacrest, où elle s'est vue poser des questions intrusives comme "Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vous critiquent en tant que mère ?", "Est-ce que vous avez le sentiment de faire votre maximum pour vos enfants ?" ou "A quelle fréquence allez-vous les voir ?", au lieu d'être interrogée sur sa musique et son album. « Apparemment, tout ce qui intéressait les gens, était de savoir si l'étais une bonne mère. Le reste, ils s'en fichaient » constate-t-elle dans le livre.