Brigitte Bardot

Crédits photo : France 2
Si le monde entier connaît Brigitte Bardot, peu connaissent la vie romanesque de la femme derrière le mythe. Diamant de sa génération, l'actrice et chanteuse est une référence qui a su briser tous les codes et changer l'image de la femme dans une société cloisonnée dans son temps. C'est le destin de cette artiste libre, dépassée par les passions qu'elle déchaîne, autant vénérée que décriée, que s'évertue à retracer la série "Bardot", diffusée ce lundi soir sur France 2. Le premier épisode débute lorsque celle qui n'est pas encore "BB" est âgée de 15 ans et pose en couverture du nouveau magazine ELLE. Repérée par Christian Vadim, Brigitte obtient la permission de sa famille de faire des essais pour un film... Mais qui est la jeune comédienne choisie pour incarner l'icône sur pellicule, et dont la ressemblance saisissante avec Brigitte Bardot troublera plus d'un spectateur ? Elle se nomme Julia de Nunez et est âgée de 22 ans.

C'est son premier rôle !

Née d'un père argentin et d'une mère française, Julia de Nunez a suivi une formation à l'école d'art dramatique privée Périmony mais ne possédait aucune expérience professionnelle avant de taper dans l'oeil de Danièle et Christopher Thompson à l'issue d'un grand casting. « Je les remercie d'avoir pris le risque de me choisir sachant que j'étais vierge de tout ça ! J'ai tout découvert, je ne peux qu'être reconnaissante. Avoir un aussi long tournage, être sur tous les plans, toutes les séquences, quand tu n'as rien fait d'autre avant, ça peut paraître énorme ! Mais en jouant ce rôle-là, peut-être que c'était pus intéressant justement de venir sans trop rien connaître » indique la jeune actrice dans une capsule pour France Télévisions, elle qui a pris part à 67 des 70 jours de tournage, passés notamment par les lieux emblématiques des vraies prises de vues du film "Et Dieu créa la femme" (1956), qu'a nécessité cette production impliquant Victor Belmondo, l'interprète de Roger Vadim, mais aussi Hippolyte Girardot, Géraldine Pailhas, Yvan Attal, Anne Le Ny, Noham Edje, Oscar Lesage ou Jules Benchetrit.

Et sa transformation a ébloui Christopher Thompson. « Il peut y avoir quelque chose d'écrasant dans l'idée d'interpréter un personnage réel, vivant et mythique comme l'est Bardot, mais Julia a toujours semblé ne pas s'en préoccuper. Elle a simplement accepté d'incarner une jeune femme libre, amoureuse, mais traquée. C'est en jouant qu'elle s'est échappée du modèle » confie le co-créateur de la fiction à Madame Figaro.

"Ses tourments m'ont marquée"

Pour se préparer à ce rôle d'une vie, et se glisser dans les 118 tenues différentes (!) qu'elle arbore au fil des six épisodes, Julia de Nunez a du suivre« des cours de danse classique pendant plusieurs mois » mais aussi « de mambo, de flamenco » afin d'être au plus près du « physique particulier de danseuse » de Brigitte Bardot. Une expérience lui ayant permis de se fondre complètement dans la peau et l'esprit de la star, dont la carrière ne fut pas aussi idyllique qu'on aime à le penser. « Mon image d'elle a beaucoup changé. Je la voyais avec du recul : en tant que star, icône de son époque. On voit le destin assez incroyable de cette femme. Elle était le phénomène de son époque. J'ai eu le sentiment de le vivre, d'une certaine manière. C'est très fort et ses tourments m'ont marquée. Ils ont été les miens pendant un instant » explique la comédienne, qui se remémore une scène en particulier, celle où "BB" sort de la boutique Vachon à Saint-Tropez : « Il y a plein de gens qui l'ont reconnue et qui l'attendent. Elle ne peut pas sortir sans les gendarmes parce que Dieu seul sait ce que ses fans vont lui faire parce qu'elle était détestée et aimée ».

Pour elle, la relation entre Brigitte Bardot et le public était « un mélange incroyable d'amour et de haine ». « A ce moment-là, j'ai vraiment ressenti cette espèce d'attention très désagréable qu'elle pouvait engendrer » dit l'actrice, pourchassée, durant le tournage, par des paparazzis cachés dans les arbres qui voulaient obtenir des images exclusives. Comme l'icône en son temps !