Bertrand Cantat

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Le nom de Bertrand Cantat revient dans l'actualité à travers "De rockstar à tueur : le cas Cantat", dont les trois épisodes sont disponibles Netflix. Vue 1,9 million de fois en seulement quatre jours sur la plateforme, la série documentaire - marquée par le témoignage fort de Lio - est le deuxième programme le plus visionné actuellement, derrière la série choc "Adolescence", preuve de l'engouement autour de ce sujet brûlant. Co-réalisé par la journaliste Anne-Sophie Jahn, "De rockstar à tueur : le cas Cantat", qui a failli compter la présence des membres de Noir Désir, revient sur le meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat durant l'été 2003 alors qu'ils se trouvaient à Vilnius, en Lituanie, mais aussi le traitement médiatique misogyne de l'affaire. « En 2003, beaucoup d'éléments ont été rendus publics, mais ont été diffusés de manière isolée et ont été parfois incompris, comme le rapport d'autopsie, pourtant accablant. La théorie de l'accident a donc prévalu dans la presse, et il existe toujours des malentendus : afin de déresponsabiliser Bertrand Cantat, certains affirment encore qu'elle avait bu, eu quatre compagnons, que c'était une relation passionnelle » explique la réalisatrice dans "Elle", consciente de l'impact de son film : « Il était important de rassembler tous les faits connus en une seule enquête pour décrire le piège qui s'est refermé sur cette femme. Et cette affaire est complètement d'actualité, avec cette question autour de la cancel culture : doit-on séparer l'oeuvre de l'artiste ? ».

Un nouvel album et une nouvelle vie discrète

D'ailleurs, que devient Bertrand Cantat ? Car si l'un des membres de Noir Désir a pris la parole sur Facebook face aux messages reçus depuis la sortie du documentaire, le leader âgé de 61 ans est resté muré dans le silence. D'autant qu'il y a encore quelques semaines, le chanteur se réjouissait de dévoiler ses nouvelles chansons avec son nouveau groupe Détroit. En 2013, trois ans après la séparation officielle de Noir Désir, Bertrand Cantat faisait équipe avec le bassiste Pascal Humbert pour une nouvelle aventure musicale. L'album "Horizons" est sorti, emmené par le single "Droit dans le soleil", s'est écoulé à 150.000 copies et le tandem est même parti en tournée. Depuis, Bertrand Cantat et Pascal Humbert ont signé la bande originale du film "Les premiers, les derniers" de Bouli Lanners, sorti en 2016, avant de travailler ensemble à nouveau sur l'album solo "Amor Fati" de Bertrand Cantat, paru l'année suivante et écoulé à 35.000 exemplaires. Sa tournée a fait bondir les associations féministes, écoeurées de voir celui qui a été reconnu coupable du meurtre de Marie Trintignant être acclamé sur scène.

"Nous ne donnons pas d'interview"

Le groupe Détroit a ensuite accueilli le musicien Jérémy Garat, et ce n'est plus chez Barclay (Universal Music France) que la bande est signée, mais en totale indépendance sur le label Reseda. Pour donner naissance à son nouvel album, le désormais trio a fait appel à la générosité des internautes : s'ils demandaient 60.000 euros, les trois membres en ont récoltés plus de 217.000 sur Ulule, soit 361% de leur objectif. Pointée du doigt, la plateforme participative s'était engagée à reverser ses commissions à une association venant en aide aux femmes victimes de violences conjugales. « Un très grand merci d'avoir répondu présent, que vous soyez derrière un écran ou ailleurs » remerciaient Bertrand Cantat et ses acolytes, qui ont ainsi pu sortir l'album "L'angle" en décembre 2024, composé de 11 pistes dont les singles "Oh non non non" et "Les roseaux soucieux".

Pour le moment, aucun concert n'est annoncé, tandis que Détroit a refusé toute sollicitation. « Nous ne donnons pas d'interview, nous laissons parler la musique. C'est une sortie particulière et nous avons un double principe de précaution et de discrétion. Nous ne voulons pas dévoiler plus que sur les posts sur nos réseaux et, par respect, laisser la primeur du titre à ceux qui ont toujours été là. On espère que c'est la musique qui intéresse les gens. Chat échaudé craint l'eau froide » écrivait Jérémy Garat au Parisien début 2024. Le quotidien révélait au passage que Bertrand Cantat était « un dingue de vélo » et passait son temps entre « ses deux maisons, à Bordeaux et dans les Landes », avec sa nouvelle compagne dont il partage la vie depuis plusieurs années.