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dimanche 31 mai 2015 15:30

Alexandra Burke : "La longévité est plus importante pour moi qu'un gros chèque"

Par Charles DECANT | Rédacteur
Elle a remporté le "X Factor" britannique en 2008, s'est imposée en tête des charts dans son pays avec quatre singles, a passé la barre du million d'exemplaires avec sa reprise de "Hallelujah" avant d'entamer une phase de sa carrière plus compliquée. Aujourd'hui, Alexandra Burke revient avec un EP qu'elle offre à ses fans, "Renegade", et évoque pour Pure Charts son parcours, son retour et la presse britannique.
Crédits photo : DR
Voilà sept ans déjà que tu as démarré ta carrière. Quand tu regardes en arrière, quel effet ça fait ?
J'ai l'impression d'avoir cligné des yeux et que tout s'est passé en un instant. Il s'est passé beaucoup de choses en très peu de temps. Je sais que les gens peuvent avoir l'impression que c'est long, mais pas tant que ça en fait. Aujourd'hui, j'ai 26 ans, je fais la promotion de mon nouvel EP "Renegade". C'est un projet indépendant, que j'ai financé moi-même, avec l'aide d'une petite équipe qui m'a aidée à donner vie à ma vision. On y travaille depuis l'an dernier. J'ai profité de ce temps pour apprendre à me connaître, en tant qu'artiste mais aussi en tant que personne, apprendre ce que j'aime et ce que je n'aime pas, et à dire "Voilà qui je suis. C'est à prendre ou à laisser". Aujourd'hui, cet EP montre comment j'ai grandi.

Tu dis que sept ans, c'est peu, mais certains artistes sortent un disque par an...
Ça aurait sans doute pu être fait, mais ça ne me correspondait pas. Sinon, on l'aurait fait d'ailleurs !

Ils voulaient faire de moi la Donna Summer britannique
Tu as gagné "The X Factor", tu as rencontré un énorme succès avec ton premier album. On pouvait s'attendre à ce que les choses soient faciles : que tu soies soutenue par ton label, que tu enchaînes les singles et les albums. Et finalement, ça n'a pas été le cas... Tu t'attendais aussi à ce que tout se déroule sans accroc ?
Je ne m'attends jamais à rien, j'ai juste de l'espoir. Chaque jour, j'apprends de ce qui m'arrive, que ce soit positif ou négatif. Le premier album a été un carton, et il a été très bien promu. Le second, à mon avis, n'a pas assez bien fonctionné et n'a pas été bien marketé. Plein de gens ne savaient même pas que j'avais sorti un deuxième album. Je trouve ça dingue, sachant que j'étais signée dans une grande maison de disques.

Mais tu as changé de label entre le premier et le deuxième... On a eu l'impression que quelque chose clochait...
Non, c'est plutôt une question d'avancer avec une équipe qui pouvait m'accompagner. Quand j'ai quitté Syco, le label de Simon Cowell, c'est parce qu'il est parti aux Etats-Unis pour lancer "X Factor" là-bas. Du coup, il n'était jamais au Royaume-Uni. La meilleure décision pour moi était de passer chez RCA. A l'époque, chez RCA, ils voulaient faire de moi la Donna Summer britannique. Je la respecte énormément, mais ce n'était pas ma vision. J'ai passé de très bons moments sur l'enregistrement de cet album. Il y a des titres que j'adore. S'il avait bien été soutenu, avec plus d'argent, je pense qu'il aurait mieux fonctionné. Pour certains, avoir un album dans le top 20, c'est génial. Pour moi, sachant ce que je peux accomplir, ce n'était pas suffisant. Etant donné le succès du premier, ce n'était pas assez.

La question n'est pas de gagner de l'argent
Et aujourd'hui, tu as quitté RCA...
Oui. Personne ne s'attendait à ce que je quitte Syco. Personne ne s'attendait à ce que je quitte RCA. Mais on s'est séparé en bons termes ! Aujourd'hui, je sors cet EP et j'ai l'impression que davantage de gens sont au courant qu'il existe que quand j'ai sorti mon deuxième album... Tout est question de l'équipe avec laquelle tu sais que tu peux travailler. J'ai trouvé une équipe qui comprend où je vais aller dans dix, vingt, trente ans... La longévité est plus importante pour moi qu'un gros chèque aujourd'hui.

Tu peux te permettre ce luxe parce que tu as eu ce succès au début, parce que tu as eu ces contrats publicitaires...
Je suis dans une position enviable. J'ai été maligne et prudente, j'ai une équipe formidable et des amis et une famille qui m'ont aidée à garder les pieds sur terre. J'ai financé ce projet et je suis très contente de l'avoir fait ! Beaucoup de journalistes me demandent si je ne dois pas rembourser mon investissement. C'est très gentil de poser la question, mais tout va bien ! C'est un cadeau pour mes fans. La question n'est pas de gagner de l'argent. Oui, j'en ai dépensé beaucoup, mais c'est pour remercier mes fans pour leur patience. Sans cet EP, je ne serais pas en train de faire de la promo un peu partout dans le monde !

Tu dis que la question du remboursement de cet investissement ne se pose pas. Mais à moyen, long terme, il faut que ça mène à quelque chose... Tu es en discussions pour un nouveau contrat dans une maison de disques ?
On y travaille, oui. Mais le vrai défi est de trouver des personnes qui comprennent ton projet. Si un label ne le comprend pas, je préfère bosser en indépendant.

Il faut accepter le bon et le mauvais
Quand tu as sorti ton deuxième album, les radios britanniques ne t'ont plus vraiment soutenue... Tu as compris ce qui s'est passé ?
Non. Je ne comprends toujours pas... Je n'en ai aucune idée ! C'est peut-être la seule question à laquelle je ne peux pas répondre. Tout ce que je peux dire, c'est que tout le monde a droit à son avis. On ne peut pas plaire à tout le monde. S'ils n'aiment pas ma musique, qu'ils ne la jouent pas. Beaucoup de mes fans étaient énervés contre les radios et s'en prenaient à elles sur Twitter, j'ai dû leur demander de se calmer, parce qu'on ne peut pas faire changer d'avis une radio en l'attaquant sur Twitter...

Parfois, c'est pire que mieux...
Oui, ce n'est pas bien. Les gens font leur travail. Mais c'est vrai qu'encore aujourd'hui, je ne sais pas. J'aimerais pouvoir aller voir ces gens et leur demander pourquoi ils n'ont pas passé mes disques. Je suis très ouverte aux critiques constructives, et ce n'est pas le cas de tous les artistes. Si on veut me donner un conseil, je le prends et j'y travaille.

Découvrez "Renegade", le nouveau clip d'Alexandra Burke :



Tu sembles être très sereine par rapport à tout ce qui arrive... !
Oui ! Il faut accepter le bon et le mauvais, tout relativiser. Si tu m'avais posé toutes ces questions il y a sept ans, je me serais sans doute mise à pleurer parce que je n'étais pas bien à l'époque - même si je pensais sincèrement que c'était le cas. Tout s'est passé si vite, j'ai gagné, sorti l'album, fait une tournée, je n'ai pas pu me poser. Je n'ai pas pu me poser la question de ce que je voulais faire en tant qu'artiste. Aujourd'hui, tout a changé.

Tu reviens avec "Renegade", un titre très lourd en termes de paroles... De quoi parles-tu, précisément ?
De quoi crois-tu que je parle ?

Je me moque de ce que pensent les gens
Je le vois comme un commentaire de ta carrière, le fait qu'aujourd'hui, tu fais ce que tu veux, quitte à sortir des sentiers battus...
C'est ça, oui. J'étais en studio et j'ai dit à mon équipe "Je veux être tout ce que les gens n'attendent pas de moi". Dans ce métier, j'ai l'impression que les gens ne me connaissent pas trop, en fait. "Renegade" évoque des choses personnelles, mais aussi professionnelles. Ça représente le fait que je suis de retour, j'ai remis les gants, je remonte sur le ring, et je me moque de ce que pensent les gens. Voilà où j'en suis aujourd'hui, en ce qui concerne la musique, mais le reste aussi. Il y a une vraie liberté dans cet EP.

Tu parles aussi de toutes les critiques que tu as dû essuyer dans le titre "Renegade"... Ça a été dur ?
Je ne vais pas me plaindre ! J'ai eu beaucoup de chance et j'espère pouvoir continuer à faire ce que j'ai envie de faire. Alors bien sûr, il y a eu des hauts et des bas, et je suis enfin prête à en parler. Et c'est ce qui m'a construite et fait de moi la femme que je suis aujourd'hui.

Tu as beaucoup parlé de conquérir les Etats-Unis au fil des années. Tu avais un manager là-bas il y a quelques temps...
Oui et je m'en suis séparée depuis.

Peut-être que ma musique traversera l'Atlantique
C'est un marché très difficile...
Oui, clairement ! Ce qui m'a beaucoup plu, c'est que mon single "Elephant" s'est classé neuvième des charts dance aux Etats-Unis. Sans que je fasse quoi que ce soit. C'était génial ! Mais à l'époque, je n'avais pas de label pour me soutenir et m'envoyer là-bas pour y passer assez de temps. Quand on veut conquérir les Etats-Unis, il ne faut pas trois semaines ou trois mois. Il faut un an, au minimum. Il faut tout abandonner, faire ses valises et y aller. Pour l'heure, ça n'est pas arrivé. Mais je suis jeune, j'ai 26 ans, peut-être que ma musique traversera l'Atlantique.

Pour revenir au Royaume-Uni, la presse britannique est très particulière. On lit des choses complètement folles attribuées à des "sources" que toute la presse reprend a priori sans vérifier...
Oui, c'est vrai. Parfois, des gens vendent des infos, des gens proches. Ils ont besoin d'argent. Les journalistes ont un travail à faire... En ce qui concerne les "sources"... Je me suis toujours demandé qui étaient ces sources. Est-ce qu'elles existent ?

Quelle est l'histoire la plus improbable que tu aies lue à ton sujet ?
Que j'ai fait faire 10 kilomètres à quelqu'un pour aller me chercher de la Fidji Water je crois. Je n'aimerais que les M&M's bleus, et j'aurais des murs exclusivement blancs dans ma loge... J'ai lu beaucoup de bêtises sur moi ! Mais c'est le cas de tous les artistes. Je me rappelle, un jour, j'ai fait une séance photo, je vais voir le photographe, je lui dis avec beaucoup d'enthousiasme "Bonjour, je suis Alex !" et il me répond "Oui, je sais qui tu es. On m'a dit que tu étais une connasse"... Je n'avais même pas encore mis mon maquillage ! Il m'a dit qu'une femme lui avait dit du mal de moi... Je me suis mise à pleurer ! Je ne comprenais pas pourquoi quelqu'un aurait dit ça... La journée s'est passée, le shoot était génial, et il s'avère que cette femme ne m'avait jamais rencontrée, elle avait juste lu ça quelque part...

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