Hajiba Fahmy, danseuse de Beyoncé et voix française de "Partition", nous raconte les coulisses

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Danseuse pour Beyoncé sur les tournées "Mrs Carter Show" et "On the Run Tour", Hajiba Fahmy a accepté de répondre aux questions de Pure Charts. Anecdotes, coulisses des entraînements et des shows avec la diva, les polémiques, l'enregistrement de "Partition" et les secrets de l'album visuel... Elle dit tout !


Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Hajiba, tu peux te présenter à ceux qui ne te connaissent pas encore ?
J'ai 26 ans, et je suis née à Valence. J'ai commencé la danse là-bas quand j'avais 6-7 ans, d'abord du modern-jazz, du classique. Mes soeurs faisaient de la danse et en assistant à un cours, je me suis dit "pourquoi pas". Ce qui est marrant, c'est que mes soeurs ont arrêté et moi je continue. A 16 ans, je me suis inscrite au Conservatoire de Paris, en danse contemporaine, et ça a duré cinq ans.

Et le goût de la scène est venu à quel moment ?
La dernière année, c'est une année d'ouverture à la scène. On était une douzaine et on a fait une tournée en France et même au Canada et à Londres, avec l'implication de chorégraphes. C'était vraiment cool. C'est comme si on était dans une compagnie.

C'étaient un peu les prémices de ce que tu allais vivre pour Beyoncé...
Exactement, la route, l'ambiance... Etre dans un groupe de jeunes, c'est enivrant. On fait ce qu'on aime donc on n'a pas l'impression que c'est un boulot. On voyage, on rencontre beaucoup de monde. Jamais je n'aurais fait tout ça autrement !

Comment tu es arrivée à danser pour des artistes ?
Après le Conservatoire, j'ai auditionné pour le chorégraphe Jean-Claude Gallotta. C'est un des précurseurs des centres chorégraphiques en France. C'est un laboratoire. Je suis restée trois saisons à Grenoble. Ensuite, j'ai eu envie de retourner vers le modern jazz, je suis revenue à Paris. Par des stages, des rencontres, on m'a proposé du boulot, j'ai dansé pour des artistes comme OrelSan, Shy'm, Dany Brillant... J'ai beaucoup bossé pour des événements aussi, souvent à l'international. J'ai dansé sur le plateau de "German Idol", j'ai dansé pour l'anniversaire d'un milliardaire à Hong-Kong, pour des marques aussi comme Adidas ou Nespresso, avec le duo I Could Never Be A Dancer.

"Prépare ton passeport, tu pars aux Bahamas pour Beyoncé !"
Et donc le "Mrs Carter Show" de Beyoncé, c'est arrivé comment ?
De fil en aiguille, j'ai rencontré celui qui est devenu mon agent Bruno Perret lors d'un shooting pour Issey Miyake. Il était directeur de casting à l'époque, je lui ai beaucoup plu, il m'a proposé un casting privé pour la chorégraphe Blanca Li, qui chorégraphiait la prochaine campagne H&M avec Beyoncé. Mais je n'étais pas au courant que c'était pour ça ! Donc j'auditionne, et mon agent me dit : "Si ça marche, prépare ton passeport, tu partirais aux Bahamas dans deux jours, c'est pour une artiste américaine".

Regardez le spot TV H&M avec Beyoncé :



La pression !
Non, en fait, je n'étais pas stressée du tout car je ne savais pour qui c'était. Si j'avais su que c'était pour Beyoncé, je me serais mis la pression et j'aurais peut-être été moins naturelle, moins à l'aise. Pendant l'audition privée, on a appris une chorégraphie. On savait que ça allait être dans le sable. Le soir-même, on m'a dit que c'était bon et que c'était pour Beyoncé ! Je n'avais rien le droit de dire jusqu'à la sortie de la publicité.

Là-bas comment ça se passe ?
On me traite comme une danseuse, j'ai l'habitude mais pas à cette échelle. Les Américains, c'est vraiment un autre concept. C'est une belle formation ! Beyoncé est arrivée quand on devait tourner. Nous, on a appris la chorégraphie avant. Elle est venue voir la choré, elle l'apprend aussi avec nous.

La première fois que je la vois ? Je crois que c'est pas elle
Et la première fois que tu la vois ?
Je crois que c'est pas elle ! (Rires) Je me dis : "C'est pas possible, c'est un sosie". C'est impressionnant quand même ! C'est toute ma jeunesse. Je chantais les tubes de Destiny's Child avec mes cousines et mes soeurs. C'est incroyable. J'avais l'impression d'être dans ma télé. Mais quand elle est là, devant nous, je me sens stressée, il faut faire ses preuves car elle m'a choisie. Je me disais que c'était sans doute mon premier et mon dernier job avec elle donc autant être à fond et me faire plaisir. Et puis on était aux Bahamas, pour H&M... Que demander de plus ? Donc, on est resté quatre jours, on a tourné sur deux jours avec Beyoncé, c'était au mois de janvier 2013.

Et le stress, ça se gère comment sur le moment ?
J'avais tellement l'impression que ce n'était pas réel que je ne sais même plus à quel point j'avais la pression. Mais je suis plus stressée sur les répétitions que quand il faut y aller, sur le tournage. Il y a forcément des trucs qui changent à la dernière minute car finalement ils veulent ça, le sable empêche de faire quelques pas... Il faut rester ouvert aux changements. Ça c'est bien passé. L'ambiance était très simple, hyper cool.

Tu redoutais pas de travailler avec Beyoncé ?
Non, car je me suis dit que si elle m'a choisie, c'est que quelque chose lui plait en moi. Donc je n'ai pas voulu la décevoir. Et ça a marché puisqu'elle m'a proposé de faire la tournée ensuite. Son directeur artistique et chorégraphe principal Frank Gatson m'a demandé mes coordonnées, j'étais très étonnée car je voulais aller le voir pour lui donner les miennes, au cas où... Il m'a contacté pour me dire : "Dommage, tu ne pourras pas faire le SuperBowl, à cause du Visa, des délais pour les chorégraphies...". J'étais hyper déçue mais j'étais contente de les avoir rencontrés. Le contrat était rempli et puis sur le CV, c'est quelque chose.

Beyoncé nous parle mais ça reste très professionnel
Et pour le "Mrs Carter Show", ça s'est passé comment ?
Ils m'ont invitée à New York pour une période d'essai de deux semaines. C'est énorme, deux semaines, pour auditionner ! C'est comme un stage en entreprise, j'étais intégrée à l'équipe. Ils veulent voir mon niveau, comment je me comporte. Car musicalement, c'est une autre culture, très black américain. Et donc là, j'apprends tout le show. C'est dur mais j'ai été prise finalement. Je ne me rends pas compte de ce qui va se passer sur le coup. Et je crois que je ne m'en rends toujours pas compte. (Rires) Quelque part, tant mieux, comme ça je garde les pieds sur terre ! Quand on m'annonce que je suis prise, je suis hyper contente car c'était beaucoup de travail, toutes les chorés, je n'ai pas lâché. Le plus dur c'était la langue, plus que les chorégraphies, car je ne parlais pas beaucoup anglais. Les gestes ça passe. Donc finalement, j'ai eu la formation en anglais et la formation en danse ! (Rires)

La tournée commence peu après ?
On commence à répéter fin février, la tournée commence en avril en Europe. Je crois que la première ville c'était en Serbie. A la base, on avait répété sur la même scène montée dans des studios à New York. Comme ça, c'est bien, on s'habitue tout de suite au vrai format de la scène. On est dans des conditions réelles, il n'y a pas de surprise.

Et être face à une foule, ça fait peur ?
Déjà, on est content qu'il y ait enfin un public ! Car on danse dans le vide depuis 5-6 semaines. On est enfin sur scène pour une raison. Après oui, j'avais très peur, pendant un mois, j'étais très stressée. Les dix premières dates, j'avais mal au ventre. Mais au bout d'un moment, je me suis dit que ça ne servait à rien de stresser pendant toute la tournée, de gâcher cette expérience-là pendant un an. Et là j'ai commencé à prendre du plaisir, à me lâcher. J'ai pris mes marques.

Et comment tu te prépares physiquement pour une tournée ?
Honnêtement, les danseurs, on se gère nous-mêmes. On sait si quelque chose ne va pas dans notre alimentation, si on doit prendre des cours, faire du sport... C'est libre. Je mange beaucoup de poulet, je ne mange pas de porc. On est responsable de nous-mêmes. Moi, je me remets à niveau en danse, pour faire travailler mon souffle. Mais on a des répétitions, donc ça c'est déjà un bon entraînement. Après j'ai une vie saine, je ne bois pas, mais je fais quand même la fête !

Et comment ça se passe au quotidien en tournée ?
On voyage principalement en tour bus, on a chacun sa couchette, son intimité, nos petits endroits. Après le show, on prend le bus et on va dans une autre ville, en général. On peut aussi avoir plusieurs jours off et rester dans la même ville. En Europe et aux Etats-Unis, c'était comme ça. Après en Amérique du Sud, on voyageait en avion car les distances sont longues. Je suis très sociable, j'adore l'énergie des autres. On était entre filles, on s'envoie encore aujourd'hui des messages, ça s'est vraiment bien passé. On s'est fait un tatouage en commun... C'est une expérience très forte, on est 24/24 ensemble. Il faut s'apprécier sinon ça peut être un enfer. Dans le bus, on faisait ce qu'on voulait, c'était notre bus, notre maison.

Et vous, quelle était votre relation avec Beyoncé ? Elle vous parle en coulisses ?
Oui, elle nous parle de temps en temps. Ça reste très professionnel parce que c'est un travail. Elle veut être au top et nous aussi. Elle est hyper naturelle, en fait. Accessible aussi, gentille, ouverte d'esprit. Elle reste ouverte aux nouveaux pas qu'on peut lui suggérer ou des nouvelles idées. Elle chorégraphie aussi. Elle peut nous envoyer des notes après le show. Elle regarde le concert, surtout au début de la tournée, les premiers mois. On apprécie parce que c'est important d'avoir un retour de ce que ça donne. Si on n'a pas de corrections, on n'évolue pas. Parfois, il faut recentrer. Ils filmaient tout le temps donc on pouvait se voir aussi.



Tu as déjà été spectatrice du spectacle ?
Oui car je me suis cassée l'orteil pendant le "On the Run Tour" le soir du premier show. (Rires) Ça aurait pu être plus grave ! C'est arrivé pendant un tableau contemporain sur "Ghost". J'ai vraiment cru que j'avais perdu mon doigt de pied ! Certains tableaux je ne pouvais pas les faire donc je regardais en coulisses sur des télés. C'est impressionnant ! Du coup, on a une autre vision...

Beyoncé aime cette énergie française
Comment tu gères cette blessure sur le coup ?
Je sors de scène et je le vois complètement tordu. Je le remets en place. Une kiné me regarde et me dit qu'il est sans doute cassé. Mais j'ai quand même fini le show. Je ne savais pas ce que j'avais donc... C'était au milieu du show, il me restait peu de tableaux dont un complet en talons ! Avec l'adrénaline, on n'y pense pas trop finalement sur scène, tu prends sur toi, tu serres les dents. Quand j'ai fini le spectacle, mon dieu... Mon orteil était gonflé, de toutes les couleurs. Mais il n'y avait rien à faire, il fallait que ça se répare tout seul. Deux semaines après, je pouvais redanser. Entre temps, j'étais remplacée.

Quand tu te casses le doigt de pied, tu te dis que c'est fini pour toi ?
Oui, je me suis dit que c'était possible qu'ils me remplacent complètement, bien sûr. J'ai eu peur car je ne voulais pas non plus que ça s’aggrave. J'ai pu guérir pour les shows à Paris.

Beyoncé adore la France, Paris. Vous avez déjà eu des échanges là-dessus ?
Non, on n'a jamais parlé de ça. Elle m'a juste demandé la première fois ce que mon prénom signifiait en marocain. Mais elle est très proche de la culture française. Il y a aussi les jumeaux, les Twins, dans la troupe. Ils sont Français. Je crois qu'elle aime cette énergie française, elle aime mixer, apporter de la nouveauté. C'est très tendance de travailler avec des Français. Madonna aussi aime beaucoup les danseurs français.

Tu la voyais parfois en dehors des shows ?
Oui, par exemple, à Boston, on a rencontré des gens qui étaient dans la célèbre course où il y a eu un attentat. On a rencontré avec elle deux danseuses qui faisaient la course et qui ont perdu leurs jambes. Au Brésil, on a rencontré des petits des favelas qui faisaient de la musique, qui dansaient. Ils ont fait une petit démo. Elle les a invités en première partie du concert, c'est génial. On voit la réalité du monde, comment les gens vivent. Oui, ils ne peuvent pas venir au concert car 100€ c'est trop cher pour eux.

Admirer un artiste c'est important pour danser pour lui ?
C'est dur de savoir qu'un artiste n'est pas forcément agréable dans le travail. Du coup, avec elle, c'est bien passé. Elle est hyper correcte, respectueuse.

On a le droit à l'erreur, elle est humaine
Mais elle doit être très exigeante aussi, tu ne dois pas avoir vraiment droit à l'erreur...
Oui. Enfin, on a le droit à l'erreur, parce qu'elle est cool, elle est humaine, elle-même peut se tromper. Quand on est tous à fond, elle nous dit : "La personne que je regarde le plus, c'est mon mari, ça me donne de l'énergie". Parfois, on la booste. Si elle sent que des gens sont à 50%, ça ne va pas lui plaire. Et inversement. On est une vraie équipe, on avance ensemble.

Les shows de Beyoncé sont très millimétrés. Ça laisse de la place à l'imprévu ?
Toutes les chorégraphies sont calées, donc ça ne change pas en général, sauf si elle veut ajouter un morceau avec une nouvelle choré. En Belgique, on a fait "Standing on the Sun". C'était la seule fois. A Paris, on a fait "Grown Woman". Il y a eu quelques changements... Ce sont des chorés qu'on apprend en amont dès les répétitions, au tout début. Comme on doit respecter le timing du show, 2h15 en général, on modifie. Après l'improvisation, on en eu un peu, notamment sur "Single Ladies" où on avait des moments de freestyle. Ça fait du bien aussi, d'avoir une interaction différente avec le public, avec elle, entre les danseuses...



Sur le "Mrs Carter Tour", il y a eu quelques couacs sur scène. Ses cheveux se sont coincés dans un ventilateur, entre autres. Comment vous réagissez à ce moment-là ?
On attend d'abord de voir comment, elle, elle réagit. (Rires) Et après, en fonction de si elle en rigole ou pas, on avise. On ne sait pas trop. Parfois, on peut nous envoyer sur scène pour l'aider. Une fois, sa fermeture éclair s'est cassée donc une danseuse capitaine a été l'aider. Donc on est dans l'attente dans ces moments-là.

On ne rentre pas dans sa vie perso, c'est notre boss
Pendant le "On the Run Tour", Beyoncé a changé les paroles d'un titre et ça a fait les gros titres le lendemain sur la prétendue infidélité de Jay-Z. Vous réagissez comment dans ces cas-là ?
Déjà, on ne fait pas trop attention à ça. Les fans sont à fond mais nous... En plus, on n'est pas sur scène à ce moment-là. Et elle l'avait déjà fait sur le "Mrs Carter Show", elle avait déjà changé les paroles et personne n'avait rien vu. Ça ne nous concerne pas trop. On ne rentre pas dans sa vie perso, c'est notre boss.

Mais vous en parlez en backstage ou dans le bus entre vous, non ?
Pas forcément. Ça peut arriver. On respecte vachement sa vie. Si elle apprenait qu'on fait ça, elle ne serait pas très contente. Du coup, moi ça ne me tente pas trop, je reste à l'écart. Après, tout le monde m'envoie ce genre de trucs, mais bon voilà...

Il y a aussi eu l'histoire de l’ascenseur... Ça peut avoir un impact sur le show ce genre de polémique ?
Non, jamais. Ça reste hyper professionnel. Nous aussi, notre vie personnelle on la met de côté quand on est sur scène. Il ne faut pas que ça se voit.

Tu as signé un contrat de confidentialité quand tu as été engagée sur les tournées ?
Oui.

Tu as dit dans une interview que tu ne savais pas comment elle faisait pour tenir, tellement le rythme est soutenu. Tu la vois comme un robot, une Super Woman ?
Je la vois comme une femme hyper investie, hyper travailleuse. Tant qu'elle n'a pas le truc qu'elle veut, que ce n'est pas au top, elle ne va jamais lâcher. Du coup, c'est un super exemple car en France on ne travaille pas du tout de la même manière. Elle, même si elle voit qu'on a le bon pas, elle ne va pas lâcher jusqu'à ce qu'elle soit à la même énergie, que ça entre dans son corps. Ça prend du temps parce qu'on n'a pas tous le même corps, les mêmes formations. On est neuf femmes différentes !

Sur scène, tout est...
Millimétré ? Oui, mais ça c'est ce qui marche avec elle. Si elle n'a pas ça, je ne sais pas si la magie serait la même. C'est ça que j'aime aussi, que tout soit carré, précis. Le meilleur exemple sur ce genre de détails, c'est elle et Michael Jackson. Des artistes complets.

J'étais la doublure de Nicki Minaj !
Lors du show au Stade de France, il y a eu une apparition de Nicki Minaj sur scène. Tu as pu la rencontrer ?
Oui ! (Sourire) Moi, j'étais la doublure de Nicki Minaj ! Aux Etats-Unis, on appelle ça "standing". Quand l'artiste veut voir ce que ça donne sur scène, apprendre la chorégraphie, il y a un danseur qui le double devant lui pour lui montrer ce qu'il faut faire. Comme ça, Nicki Minaj sait qu'à ce moment-là, elle rappe et elle est de dos, elle commence là, elle est avec Beyoncé. Après, sur cette parole, elle doit aller de tel côté du public, ensuite là elles se croisent. C'est hyper calculé. On a parlé vite fait, elle est très sympa, hyper souriante, mignonne. On dirait une petite fille, elle est adorable. J'étais impressionnée mais en même temps je ne dois faire la groupie donc je dois rester pro. C'est ce que les artistes aiment aussi.

Et tu as rencontré d'autres artistes tout au long de cette tournée ?
J'ai rencontré Justin Timberlake, dans les coulisses. On ne leur parle pas forcément, on voulait prendre des photos, il était hyper cool. Après, JAY-Z souvent. Qui d'autre ? Beaucoup de stars de cinéma, comme les acteurs de "Gossip Girl" qui viennent voir le show et qui viennent en backstage ensuite. Il y a eu Gérard Butler aussi, Adrian Brody. Les comédiens sont sensibles aux danseurs, à la scène. Il y a plein d’interactions avec eux, c'est sympa.

Tu me parles de Jay-Z... Tu as souvent vu Blu Ivy, j'imagine ?
Oui, c'est sa petite, donc la maman elle bosse et la petite est là souvent. Je l'ai vue grandir. Le premier job que j'ai fait aux Bahamas, Blu Ivy fêtait ses un an. C'est mignon. Elle nous parlait... Beyoncé, c'est une femme accomplie, elle concilie tout, la vie privée, la vie pro. Je pense que c'est difficile mais à ce niveau-là... Vu qu'elle est tellement forte professionnellement, je pense que sa vie de famille, ça doit marcher. C'est une belle vie de famille. Il y a beaucoup de gens qui travaillent autour comme sa maman, par exemple. C'est important d'être entouré de sa famille. Beyoncé, ce n'est pas une artiste qui a pété les plombs comme d'autres. Il n'y a pas de secret ! Il faut rester soi-même, avoir conscience qu'on ne sauve pas des vies, on donne du bonheur aux gens mais ça reste du divertissement.

Sinon, tu as aussi chanté sur l'album visuel. Notamment sur "Partition", la voix française c'est toi. Comment c'est arrivé ?
C'est arrivé comme ça. Ils cherchaient d'abord une fille pour parler. Je suis sur "Partition" mais aussi sur "Yoncé", à la fin, quand elle dit : "Are you happy to be in Paris ?". A la base, j'ai juste enregistré ça. L'album était totalement secret, elle enregistrait pendant qu'on était en tournée, on tournait les clips... On était tous au courant, mais on ne devait rien dire. C'est une belle marque de confiance ! C'est important. Après, c'est dans notre contrat... Donc, je suis dans les clips "Blow", "Cherry" et "Mine".

Regardez le clip "Partition" de Beyoncé :



Je n'ai toujours pas fait écouter "Partition" à ma mère !
Et donc pour l'enregistrement, ils viennent te chercher toi spécifiquement ?
Oui, en fait, une de ses assistantes m'a demandé. On était en Australie, en novembre ou décembre 2013. Ils me disent : "On a besoin de toi pour enregistrer des voix". Je dis : "Ok, cool, pas de souci. Qu'est-ce qu'il faut que je dise ?". J'ai enregistré, c'était hyper simple, le texte était prêt, elle a confirmé et voilà ! J'ai fait : "Wow, trop bien !!!". Je trouve ça excellent. Je suis hyper fière de représenter la France aussi quelque part. Je trouve ça touchant qu'elle me fasse confiance. C'est un bel échange.

Et le texte de "Partition" ("Est ce que tu aimes le sexe ?..."), il ne t'a pas dérangé ? Il est un peu chaud...
Non, à ce niveau-là, ça ne dérange pas, tout est justifié, tout est bien fait. J'ai été bien dirigée par son ingé son.

Et quand l'album est sorti par surprise, j'imagine que tes amis et ta famille ont été surpris de t'entendre !
Ma mère, je ne lui ai toujours pas fait écouté le morceau ! (Rires)

Tu n'oses pas ?
Pas trop ! Si elle tombe dessus, ok... La première fois que je me suis entendue, c'était dans le bus en tournée, on a acheté l'album, on n'était pas au courant de la date de sortie. C'était mon cadeau de Noël. C'est un peu bizarre de s'entendre honnêtement car je ne suis pas chanteuse du tout ! C'est marrant, c'est un cadeau souvenir.

Tu as été payée pour ça j'imagine ?
Oui, j'ai été payée. C'était un contrat en plus de mon contrat de danseuse.

Je n'ai pas le numéro de Beyoncé !
Donc pour résumer, tu as dansé pour le spot H&M, pour le "Mrs Carter Show", le "On the Run Tour". Tu es sa nouvelle meilleure amie ? (Rires)
Nooon, je ne pense pas ! (Rires) Je n'ai pas son numéro ! C'est hyper professionnel.

Tu as 26 ans et tu as déjà fait tout ça. Quand tu regardes en arrière, tu te dis quoi ?
Je me dis que c'est une belle évolution. Je me dis "Qu'est-ce que je peux faire après ?". (Rires)

C'est quoi la suite ?
J'ai plusieurs pistes qui me plaise. Pourquoi pas continuer un peu plus dans la comédie, à jouer dans des films. J'aime beaucoup l'idée d'avoir une double étiquette. J'ai toujours envie de danser, ça c'est sûr. Je veux bien repartir en tournée avec Beyoncé !

Je veux bien repartir en tournée avec Beyoncé !
D'ailleurs, quand la tournée "On the Run Tour" s'arrête, comment on passe de stades à chez soi ? Le retour est difficile ?
Le choc a été moins dur car on a fini à Paris. Donc je suis restée là, je suis rentrée chez moi après les shows. Revenir c'est toujours un peu dur car c'est une famille. Et la scène avec elle, ça me manque. Il y en aura peut-être d'autres... C'est pour ça que sur les tournées, j'ai toujours voulu profiter à fond. Car tout peut s'arrêter, elle peut choisir d'autres danseuses, évoluer... Ce n'est pas parce que j'ai fait tout ça avec elle, que je chante sur l'album, qu'on pense que je suis hyper pote avec elle, qu'elle va me rappeler pour bosser avec elle à nouveau.

Ton rêve maintenant c'est de danser pour quel artiste ?
Justin Timberlake ! Il utilise la danse d'une manière que j'aime. Pourquoi pas Usher, Chris Brown... Ce n'est pas vraiment ma matière, c'est très R&B ghetto, mais tout s'apprend. La preuve !

Ça t'a aidé professionnellement toute cette collaboration avec Beyoncé ?
Oui, totalement. On m'appelle plus pour des projets où je suis le personnage principal. On me fait de plus en plus confiance pour des choses où on me fermait les portes avant. J'ai fait une pub pour Nowness, avec Nike, pour Pedro Lourenço. Des gens ont vu cette pub et m'ont proposé de faire une autre campagne pour des bijoux... Je vais tourner dans un clip de la chanteuse Irma. C'est chouette, je travaille avec des chorégraphes avec qui je n'avais jamais travaillé comme Marion Motin, qui bosse avec Stromae, Christine & the Queens...

Donc si Beyoncé te rappelle pour partir en tournée, tu dis oui ?
Oui, totalement !

Regardez la pub Nowness pour Nike :

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