Anciennes stars dans la détresse : "Les artistes traités comme de la crotte"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Star de la chanson hier et tributaire du RSA aujourd'hui... Nombreux seraient les artistes dans la tourmente. Les retraites de Rika Zaraï et Georgette Lemaire sont minces, trop minces même, pour leur permettre de survivre. Ne restent que les associations, pour lesquelles plus personne - ou presque - ne donne.
Crédits photo : ABACA
Mais que s'est il passé ? Rika Zaraï affirme ne plus rien avoir sur son compte en banque. « J'ai certes gagné beaucoup d'argent mais, depuis cinq ans, je n'ai aucun revenu. Ma retraite est une honte. J'ai dû vivre sur mes économies. Je n'ai plus rien » explique-t-elle dans le journal Le Figaro paru ce matin. Même son de cloche pour Linda de Suza, qui « vit humblement à la campagne », et Georgette Lemaire, menacée d'expulsion de son HLM selon nos confrères. « Endettée à hauteur de 25.000 euros, ma retraire de 920 euros est mon seul revenu » déclare-t-elle. Il faut dire que la période faste a été de courte durée... Quant à André Schmidt, avocat de Brigitte Bardot, il affirme que « les artistes sont traités comme de la crotte ». Selon Le Figaro ces artistes seraient une centaine à vivre « d'épouvantables drames ». En revanche, dans l'article, rien n'est ne permet de comprendre précisément pourquoi ces anciennes stars de la chanson vivent aujourd'hui avec des ressources minimum. Pourtant, la mauvaise gestion des importantes sommes que ces artistes ont dû percevoir à l'époque y est sans doute aussi pour quelque chose dans certains cas...

"Les galas n'étaient pas souvent déclarés"


C'est surtout le système de retraite des interprètes et des auteurs-compositeurs qui est mis en cause. Ceux qui ont enchaîné les galas dans les années 60-70 seraient « les plus mal lotis » selon Jean-Pierre Pasqualini, directeur du magazine Platine. « Les galas n'étaient pas souvent déclarés et l'artiste inconscient était content d'être payé davantage que celui qui exigeait les vignettes ou feuillets bleus. La génération des chanteurs-hommes d'affaires comme Jean-Jacques Goldman viendra plus tard avec l'informatisation de la sécurité sociale et des services fiscaux » explique-t-il, ajoutant par ailleurs qu'il y a tout de même une minorité d'artistes qui ont gardé le sens des réalités. C'est le cas de Michèle Torr et Karen Cheryl. Les autres ont préféré flamber et se sont créé une réputation telle que « les producteurs ne veulent plus en entendre parler ». Une réponse à André Schmidt ?

"Les retraites des interprètes ne permettent pas de survivre"


Pour joindre les deux bouts, certains surfent sur la nostalgie d'un public vieillissant, en remplissant les salles de concerts. C'est ce que font Hugues Aufray, Nicoletta, Dave et Sheila. Mais encore faut-il pouvoir tenir debout ! Selon l'acteur-chanteur Marcel Amont, « Annie Cordy, Line Renaud, Juliette Gréco et moi-même sommes des exceptions. Si nous tombons malades, impossible de se montrer sur scène en tremblotant. Le robinet se fermera » lâche-t-il, avant de conclure : « Je trouve normal de payer beaucoup d'impôts mais les retraites des interprètes ne permettent pas de survivre ». Un auteur-compositeur, lui, peut espérer une retraite allant de 18.516 à 28.930 euros par an selon Louis Diringer, directeur des sociétaires de la Sacem.

Ajourd'hui, l'association "Bon appétit" qui vient en aide aux artistes en difficulté est considérée comme « l'ultime point de secours pour les anciennes gloires avec le RSA » par Le Figaro. Mais les donateurs sont de moins en moins nombreux. Ceux qui font appel à cette association repartent le plus souvent avec 50 à 100 euros par mois. La directrice Jeanine Chaponnay explique que les stars d'aujourd’hui ne veulent plus donner comme l'ont fait à l'époque Serge Lama ou Sophie Marceau. « Les jeunes artistes, même ceux de gauche comme Zaz, ne versent pas un centime à l'association » selon son porte-parole, qui oublie de mentionner que l'interprète de "Je veux" est déjà très impliquée dans l'action de Colibris.

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