Crédits photo : Capture Pure Charts
Actuellement, YouTube est en pleine re-négociation de son contrat avec la Sacem, société récoltant les droits d'auteurs de l'industrie musicale française, expiré fin décembre dernier. Mais depuis, les deux parties n'arrivent pas à tomber d'accord quant au partage des revenus publicitaires pour 2013. Les discussions sont purement et simplement gelées, alors la plate-forme a décidé de frapper un grand coup en supprimant la publicité avant les clips disponibles sur son site depuis le 19 janvier. Un bien pour l'internaute, mais qui n'est pas sans conséquences pour le business déjà en crise. «
Cette interruption, si elle se prolongeait, ne pourrait quêtre préjudiciable aux négociations en cours » prévenait la Sacem récemment.
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Concrètement, cela signifie que YouTube France interrompt la rémunération de tous ceux dont la musique est diffusée en format vidéo sur YouTube, qu'il s'agisse de maisons de disques, de musiciens autoproduits, des artistes-interprètes ou des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique » a indiqué la Sacem sur son site Internet. S'estimant prises en otages au sein d'une discussion dont elles ne sont pas l'un des acteurs, les majors menacent aujourd'hui de retirer leur contenu de YouTube, qui totalise près de 29 millions de visiteurs uniques par mois en France. «
Nous demanderons à YouTube d'enlever nos vidéos clips » a prévenu Pascal Nègre, président d'Universal Music France, évoquant la possibilité que la situation persiste aux
Echos. Mais du côté de Sony Music France, le ton est plus nuancé. «
Retirer les contenus serait négatif, ce serait un retour vers le passé. Nous devons trouver un accord pour partager la valeur » a annoncé le président Stéphane Le Tavernier.
Reste à savoir si ces déclarations vont faire plier le géant YouTube, filiale de Google. En Allemagne, par exemple, les vidéos musicales des maisons de disques ne sont plus mises en ligne sur YouTube, et ce depuis 2009 suite au même souci avec GMA, l'équivalent de notre Sacem. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, cela n'a pas eu d'impact négatif direct sur les ventes. Là-bas, le marché du disque physique est pratiquement stable alors que le téléchargement légal accuse une belle progression. En France, les majors profitent du débat afin d'évoquer la distribution des revenus qu'elles estiment insuffisante à leur égard. Lors du MIDEM, la Sacem a annoncé avoir récolté 803,5 millions d'euros de droits en 2012, dont 108,7 millions d'euros pour le numérique. Soit 14 % des sommes engrangés, en hausse de 5 % par rapport à 2011.