Crédits photo : Abaca
L'accord-cadre sur la création du Centre national de la musique avait été signé en janvier dernier. Mais en cette rentrée, le projet est enterré. C'est sous l'impulsion de Frédéric Mitterrand que la mise en place du CNM avait été envisagée. Equivalent du CNC, Centre national du cinéma et de l'image animé, cette entité avait pour objectif de «
rassembler le soutien à la musique enregistrée et au spectacle vivant dans un établissement public couvrant l'ensemble de la filière ». Une mesure ambitieuse qui ne
faisait pas l'unanimité mais qui avait pour objectif d'enrayer la crise qui frappe l'industrie du disque et du spectacle depuis le début des années 2000.
"Ce n'est pas possible actuellement"
Mais dans un entretien au Monde, la nouvelle ministre de la Culture Aurélie Filipetti explique que la création du CNM n'est plus d'actualité. En cause, la crise bien sûr. «
Nous n'avons pas réellement besoin d'un nouvel établissement public, qui nécessiterait, en plus des ressources existantes, 50 millions d'euros. Ce n'est pas possible actuellement », assène la ministre, qui avait déjà surpris par la violence de ses propos contre l'Hadopi. «
12 millions d'euros annuels et 60 agents, c'est cher pour envoyer un million d'e-mails. Dans le cadre d'efforts budgétaires, je vais demander que les crédits de fonctionnement de l'Hadopi soient largement réduits pour l'année 2012 », avait-elle expliqué le mois dernier au Nouvel Obs.
C'est donc dans un souci d'économie que la création du Centre national de la musique est abandonnée. Mais la ministre se veut malgré tout rassurante. «
Nous soutiendrons les producteurs indépendants. J'ai dégagé des crédits et sauvé le crédit d'impôt dont ils bénéficient. Et le travail de réflexion se poursuit avec les professionnels », assure-t-elle. En revanche, aucune mention n'est faite des auteurs ou des interprètes, par exemple, qui devaient eux aussi bénéficier des fonds du CNM.