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Ce soir, ce sera la trente-et-unième fois que les Français feront la fête à la musique. Depuis sa création, la musique que l'on entend à la radio a bien changé, nos pratiques et habitudes en terme de consommation aussi.
Au début de la crise du disque, les artistes compensaient leurs revenus grâce à leurs tournées. Mais là aussi, les choses sont en train de bouger. En 2008, rappelle
Le Figaro, «
14 % des Français assistaient au moins une fois par an » à un concert rock ou jazz «
contre 6 % en 1973. Pourtant, aujourd'hui, les billets des concerts chanson et rock (qui représentent 60 % des spectacles en France) sont bradés sur Internet. », s'inquiète le quotidien. Le journal s'appuie notamment sur le témoignage de Jules Frutos, directeur du Prodiss, syndicat des producteurs, festivals et salles de spectacles. «
Selon lui, depuis septembre, la chute des ventes est spectaculaire. Tous les artistes français sont touchés, mais certains accusent une baisse de 50 % ! ». Une chute qui n'est pas due qu'à la crise pour lui. «
Elle y est pour quelque chose, certains artistes pratiquent des prix exagérés et l'offre de concerts est trop importante. »
Arnaud Delbarre, patron de l'Olympia pointe lui un autre phénomène. Seuls les artistes âgés qui ont une vraie carrière et des tubes parviennent à remplir les salles. Il cite ainsi Daniel Guichard qui a rempli 8 Olympia ou
Sheila dont les dates de septembre sont prises d'assaut.
Le téléchargement légal ne représente que 1/5 du chiffre d'affaires des maisons de disques
Concernant les ventes, rien ne va plus. La chute du disque continue inexorablement. «
Du côté de la musique enregistrée, Internet n'a pas encore fait de miracle. Selon le dernier pointage effectué par le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep), les ventes de CD (marché physique) continuent à baisser, - 13 % entre mars 2011 et mars 2012. », écrit le Figaro. Et ce ne sont pas les ventes digitales qui sauveront l'industrie : «
le téléchargement légal, lui, a progressé de 24 %, mais il ne représente toujours qu'un cinquième du chiffre d'affaires des maisons de disques. »
Autre tendance concernant l'écoute : la barrière psychologique du streaming. Les Français ne sont pas encore prêts à payer pour consommer de la musique sans la posséder. «
Deezer compte 1,5 million d'abonnés, mais nombre d'entre eux le sont dans le cadre de leur abonnement téléphonique chez Orange. », lit-on dans le journal.