Adele, dans son clip "Someone Like You". Crédits photo : DR
La revue "Psychology of Aesthetics, Creativity and the Arts" vient de dévoiler une étude selon laquelle les tubes sont de plus en plus longs, de plus en plus lents et de plus en plus tristes, depuis 50 ans. Publiée dans le
magazine américain "Pacific Standard", l'enquête a porté sur plus de 1000 tubes entrés au Top 40 américain entre 1965 et 2009.
Comment distinguer les titres "tristes" et les titres "gais" ? D'après les chercheurs, le "mode mineur" est associé par «
la plupart des auditeurs [
] avec la tristesse et le désespoir », tandis que la joie s'exprime au coeur des hits en "mode majeur". Or, le nombre de tubes écrit en mode majeur est passé de 85% dans la seconde moitié des années 60 à 43,5% à la fin des années 2000. Question tempo, les chansons sont de plus en plus lentes jusqu'aux années 90, y compris celles composées en mode majeur. D'après E. Glenn Schellenberg, psychologue, et Christian von Scheve, sociologue, «
Au fur et à mesure que les paroles de la musique pop devenaient plus autocentrées et négatives, la musique elle-même sest mise à sonner de plus en plus triste, et plus ambiguë émotionnellement »
Schellenberg et Von Scheve n'ont pas hésité à comparer cette évolution à celle de la musique classique entre 1600 et 1900 : «
aux 17e et 18e siècles, il était facile de distinguer les oeuvres musicales joyeuses et tristes. Le siècle suivant, et le milieu de la période Romantique, ont vu naître des oeuvres dont le tempo et le mode étaient plus en conflit ». Cela permettait aux compositeurs de s'exprimer avec un panel d'émotions plus large dans un même morceau.
Cette tendance va de pair avec le nombre de plus en plus important d'artistes féminines dans les charts. Parmi les célébrités concernées, on peut citer l'exemple d'Adele.
La chanteuse britannique sortait en septembre 2011 le
clip nostalgique de "Someone Like You". Numéro un des charts US pendant 5 semaines, le titre faisait déjà l'objet d'une
étude scientifique en février dernier car il provoque régulièrement frissons et pleurs chez ses auditeurs. Le morceau serait, selon les psychologues, neuroscientifiques et autres experts, une bonne application de la «
recette pour une chanson larmoyante » : début calme, montée dintensité, puis brusque changement doctave au moment du refrain. Il figure, par ailleurs, au classement des
10 titres les plus relaxants, selon le laboratoire Mindlab International.