Flashback Top 50 : qui était n°1 en avril 1959 ?

Avril 59. Le grand architecte Frank Lloyd Wright vient de mourir. Fidel Castro est en voyage diplomatique aux Etats-Unis et pour la première fois les femmes votent en Suisse. Ca fait donc une paille mais Dick, Johnny et Eddy étaient déjà là (ou sortent encore des disques aujourd'hui, c'est au choix) ! Ils rêvent de devenir aussi connus que leurs idoles américaines (ça n'est jamais arrivé Dieu soit loué), mais c’est encore la génération pré-yéyé qui est au pouvoir. Et à cette époque, ils n’étaient encore qu’une poignée à faire une véritable carrière. Notamment Iolanda Cristina Gigliotti qui venait d'avoir 18 ans (d'accord, un peu plus) plus connu sous le sobriquet de Dalida.

Elle classât pas moins de 5 titres dans le top 10 d’avril 59. Depuis déjà trois ans, l’égyptienne d’origine italienne enchaine les tubes. En 1957, sa chanson "Bambino" resta plus de six mois n°1 des ventes, faisant de ce 45 tours le premier à décrocher un disque d’or. Suivront "Tu n’as pas très bon caractère", "Gondolier" ou Du moment qu’on s’aime", titres qui atteindront tous la première place des hit-parades de l’époque.

Avril 59 sera bercé par l’inoubliable "Come prima", (4éme ce mois-ci, n°2 en début d’année), suivi par "Tout l’amour" n°7, "Ciao ciao bambina" 8ème (futur n°2), mais également "Guitare et tambourin" (ceci est un vrai titre de chanson) 10ème (second le mois précédent). C’est donc LA Dalida de la grande époque que nous vous proposons de (re)découvrir. Ce titre ne devrait pas totalement être étranger aux oreilles des plus jeunes d’entre nous, puisque la chanson fut récemment reprise dans une célèbre publicité vantant les bienfaits d’une huile d’olive !




Un nouvel artiste va également marquer cette période : Sacha Distel. Premier tube à 26 ans, soit au moins dix de plus que ses homologues, mais aussi parce qu’avant de se lancer pleinement dans la chanson, le "French lover" fut surtout reconnu pour ses talents de guitariste de jazz. Le neveu du célèbre chef d’orchestre Ray Ventura développa très tôt de réels talents pour cet instrument ; Tellement qu’il fut élu meilleur guitariste de jazz pour l’année 1956. Puis, il se mit à la chanson, sa liaison tapageuse avec Brigitte Bardot aidera certainement à lancer sa carrière. "Soubidou" sera son premier gros tube (à ne pas confondre avec Scooby-Doo), bientôt suivi de "Oui, oui, oui, oui", (très affirmatif le garçon) 3ème ce mois-ci et n°1 entre le mois de juin et le mois d’août. Sa popularité lui permettra d’obtenir sa propre émission télévisée dès 1962, le "Sacha Show", et un peu plus tard, en Angleterre (1972), assurant la présentation du célèbre "Sacha’s In Town". Sa carrière internationale se prolongea pendant de nombreuses années. En 2001, il tenait encore le rôle principal dans la comédie musicale "Chicago" jouée à Londres.




C’est "Nick nack paddy whack", plus connu sous le nom de "La marche des gosses" d’Annie Cordy, qui se retrouve à la seconde place des classements de l’époque. Ce titre fut tiré de la bande originale du film "L’Auberge du sixième bonheur", bouleversant document sur la Chine au moment de la guerre sino-japonaise.

Gardons cette fois-ci le meilleur pour la fin, c'est-à-dire la première place, détenue par Guy Béart, artiste rendu populaire grâce à ses prestations données dans les différents cabarets "Rive gauche" de la capitale (les Trois-Baudets, La Colombe, Le Cheval d’Or, etc…). Son titre "L’eau vive" fut également composé afin de devenir le générique d’un film réalisé à partir d’un roman de Jean Giono. La chanson marquera bien plus que ce long-métrage et restera sans doute, le plus grand succès de cet artiste qui se destinait au départ à une carrière d’ingénieur des ponts et chaussées. Le titre sortit au printemps 58, occupera, pendant plus d’un an, les plus hautes places dans les hit-parades. Guy est le père d’Emmanuelle Béart, grande actrice (qui a la même bouche que Lana del Rey) depuis de nombreuses années.